EMPREINTE ECOLOGIQUE - Singapour parmi les 10 pays dont l’empreinte est la plus élevée

Dans le dernier rapport "planète vivante" du World wildlife Fund (WWF), Singapour se positionne 7ème rang au titre de son empreinte écologique. Une évolution, a indiqué le Directeur général du WWF, qui rejoint le modèle des pays à haut revenus. Si tout le monde vivait comme on vit à Singapour, il faudrait 4,1 planètes pour subvenir à nos besoins.

Dans le Living Planet Report 2014, Singapour se classe désormais au 7ème rang parmi 150 pays, derrière le Koweit, le Qatar, les Emirats-Arabes-Unis, le Danemark, La Belgique et Trinité & Tobago, juste devant les Etats-Unis (Le Canada est 11ème ; la France est 23ème, l'Allemagne 25ème et le Royaume-Uni 28ème). Une promotion (12ème dans le classement 2012) dont la cité-Etat se serait probablement passée. Le classement met en avant l'empreinte carbone d'un individu moyen dans chaque pays concerné, c'est à dire la comparaison entre la quantité des ressources naturelles, telles que l'eau ou les terres cultivables, qui sont consommées, le développement des besoins de la population et les émissions de carbones générées par la création et l'approvisionnement des produits et Services consommés.

A Singapour, 70% de l'empreinte écologique est liée à ses émissions de dioxyde de carbone, produites directement, à Singapour même, ou indirectement, à travers les activités de la cité-Etat dans d'autres pays.

Présent à Singapour à l'occasion de la 2ème conférence sur l'environnement en Asie, le Dr Lambertini, Directeur général de WWF International depuis le 1er Mai 2014, a commenté le classement de Singapour en soulignant qu'il suivait le même schéma que les autres économies à haut revenu, dans lesquels le développement se fait au détriment des ressources. "A côté des émissions carbones, a t-il insisté, la consommation de ces pays conduit parfois à la dégradation de l'habitat et au développement de pratiques non durables dans d'autres pays".

Si tout le monde vivait comme on le fait à Singapour, il faudrait 4,1 planètes pour satisfaire au besoin de l'ensemble de la population. Une tension qui ne fait que s'accroître avec l'augmentation de la population. "D'ici 2050, rappelle le Dr Lambertini dans le résumé de la conférence qu'il a donnée le 7 octobre, il y aura 3 milliards de consommateurs de plus sur la planète, dont un tiers viendra s'ajouter aux 4 milliards de consommateurs dans la seule région Asie Pacifique". "Nous nous dirigeons vers une augmentation désastreuse de 3° de la température d'ici à la fin du siècle, la biodiversité décline à un rythme sans précédent minant le fonctionnement des écosystèmes et la réalisation de leur activité. Nous faisons face à des choix difficiles en termes de changement systémique, comportemental et culturel. Peut-on continuer de fonctionner de manière réactive, sans capacité de planification à long terme ni de coordination à l'échelle globale ?"

Que peut-on faire à Singapour ?

"Au-delà de réduire la consommation, indique le Directeur Général de WWF international, Singapour devrait s'attacher à consommer plus intelligemment, en choisissant par exemple des produits issus de la pêche durable ou des bois produits de manière durable. Les consommateurs peuvent privilégier des produits qui ont une faible empreinte carbone ou pas d'empreinte du tout, ou des produits qui promeuvent des pratiques durables".

Comme hub Financier, Singapour a-t-il encore insisté, peut avoir un impact important en redirigeant les investissement vers des entreprises et des pratiques qui respectent des standards de développement durable et en se désengageant des énergies fossiles.

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) mercredi 8 octobre 2014