Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

PORTRAITS DE FEMMES- Entreprendre au féminin

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 5 juillet 2014, mis à jour le 30 juin 2014

Amreen vient du Bangladesh et revisite la tradition singapourienne avec ses objets d'inspiration locale, Celia est née en Malaisie, elle est coiffeuse et a monté son salon de coiffure; Natalie, originaire d'Afrique du Sud, s'est trouvée une âme de créatrice de mode en arrivant au pays. Trois femmes, trois parcours insolites qui conjuguent talent, entreprise et passion. Un trio riche et varié, à l'image de la diversité de ce que notre ville-état peut offrir.

Parlez-nous de votre enfance

Amreen Rahman entrepreneure à Singapour
Amreen Rahman - j'ai grandi à Dhaka au Bangladesh, j'ai toujours vécu avec mes parents, mon frère, mes grands-parents, mes cousins, oncles et tantes. Ma grand-mère était écrivain, elle m'a beaucoup inspirée dans sa créativité. J'ai ensuite vécu en Angleterre où j'ai fait mon lycée et l'université. Mon père était pilote donc j'ai beaucoup voyagé ; un de mes plus beaux souvenirs d'enfant reste celui d'être assise dans le cockpit aux côtés de mon père aux commandes.

Celia Tham - je viens de Kuala Lumpur en Malaisie et j'ai grandi dans une famille de classe moyenne. Je suis aujourd'hui mariée à un Singapourien mais ma famille est toujours à Kuala Lumpur. Ma mère ne voulait pas que je devienne coiffeuse, ça faisait mauvais genre. Mais j'ai persévéré, j'ai commencé comme shampooineuse et j'ai gravi les échelons, tout cela sans que ma mère ne soit au courant. Ma détermination et mon enthousiasme lui ont prouvé à quel point j'étais motivée et elle a accepté que je continue dans cette voix.

Natalie Anderson - J'ai passé mon enfance et le début de ma vie d'adulte à Johannesburg et Cape Town, en Afrique du Sud.  Enceinte de 7 mois et demi de ma première fille nous sommes partis à Sydney pendant 5 ans puis avons fait le choix de venir à Singapour  pour une année. Cette année s'est transformée en presque 7 ans maintenant !

Comment avez-vous monté votre entreprise ?

Amreen - quand je suis revenue ici en 2010 j'ai constaté que le marché manquait de petits cadeaux souvenirs. Il y a bien entendu Orchard Road ou Lucky Plaza, mais je voulais quelque chose d'un peu plus sophistiqué, moderne et original. C'est comme ça que l'aventure a commencé pour moi !

Celia entrepreneure à Singapour
Celia - en matière de coiffure j'ai un peu tout fait : coiffeuse, formatrice dans une académie et manager-formatrice dans l'industrie. Rien ne me convenait véritablement ni ne me permettait d'exprimer mes idées en toute liberté. Alors, sans chercher ailleurs, je me suis dit que je ne serais jamais mieux servie que par moi-même et j'ai osé créer ma petite entreprise. C'est très  stimulant mais c'est aussi un vrai défi!

Natalie - mon entreprise est le fruit du hasard. En arrivant à Singapour, je portais des pantalons imprimés et on me demandait souvent d'où ils venaient et s'ils étaient vendus ici. C'est alors que je me suis lancée dans l'import de cette marque de pantalons originaux; rapidement je me suis en parallèle lancée dans le design et la création  de ma propre collection pour laquelle je n'utilise que du Liberty et de la soie.

Qui sont vos clients ?

Amreen -  les musées (Peranakan Museum Gift Shop, Singapore Art Museum, National Museum of Singapore, Asian Civilizations Museum, MAD Museum of Art & Design, Singapore Discovery Centre), et des sites internet (Haystakt.com, Jooix.com, Naiise.com).

Celia - Mes clients ont la quarantaine; ils veulent être à la mode sans aller trop loin. Beaucoup habitent sur East Coast ou aiment s'y balader. Mes amis me soutiennent aussi : ils sont designers de mode, agents de mannequins, acteurs …

Natalie - la plupart sont des expatriés vivant à Singapour qui recherchent des robes et shorts taillés dans des tissus légers de qualité.

A quoi ressemble une journée type pour vous ?                           

Amreen -  j'aime la structure donc même si je travaille de la maison je me réveille à 7.30am. Quand j'ai le courage je vais à la gym ou nager. Je commence ma journée par la gestion des emails. Ensuite j'ai généralement des RV avec mes clients et mes fournisseurs le matin, et je réserve mes après-midi pour faire de la recherche, visiter des musées ou des galeries, arpenter les vieux quartiers. C'est essentiel pour moi d'être en activité mentale permanente et je garde toujours les yeux et les oreilles grand' ouverts afin de nourrir mon inspiration.

Celia - je commence par faire ce qui doit être fait dans le salon : les emails, planifier et gérer nos rendez-vous, et surtout bien sûr je coiffe mes clients. Si l'agenda le permet je prends aussi le temps de déjeuner rapidement avec l'équipe.

Natalie Anderson entrepreneure à Singapour
Natalie - je commence toujours avec le sport. Ma véritable passion dans la vie, c'est le triathlon et je viens de m'inscrire à mon premier demi-Ironman en octobre prochain. C'est très excitant ! Pour ma société Cape Breeze j'ai toujours quelque chose à faire. Ce que je préfère c'est dénicher les tissus de mes prochaines collections. Cela peut me prendre des heures sur ordinateur pour sélectionner les tissus qui viennent d'Angleterre ou des Etats-Unis. Ma journée, c'est aussi faire le taxi pour mes deux filles qui vont à l'Australian International School.  On ne s'arrête jamais chez les Anderson !

Quel est votre plus grand défi ?

Amreen -  assurer une qualité irréprochable et faire parler de ma marque, créer du buzz alors qu'on n'a pas de magasin en propre. Heureusement on a eu beaucoup de chance : on a été choisis par le Museum Label et par le renommé Peranakan Museum, ce qui renforce notre croyance que Kala Pata est une marque qui célèbre la ‘Singaporean story' dans toutes ses formes.

Celia - recruter des coiffeurs locaux et des réceptionnistes. Cette industrie manque cruellement de talents locaux et nous savons que les jeunes n'aspirent pas à devenir coiffeur.
Nous n'avons pas d'association de coiffeurs et les salons indépendants sont limités dans leur expansion. Nous aimerions que de plus grosses associations réfléchissent à la façon de promouvoir cette industrie auprès de la future génération afin qu'ils puissent voir la beauté d'être à la fois artiste et professionnel !

Natalie - les défis sont partout mais pour moi, comme je n'ai pas de boutique, la vraie difficulté c'est de se faire connaître auprès d'une communauté qui change tout le temps. Ma faille c'est le marketing.  Je suis très timide lorsque je dois faire ma pub et du coup je compte surtout sur le bouche-à-oreille, les salons-événements à Singapour et mes fans sur Facebook !

Quel est votre plus grand rêve pour la suite ?

Amreen - faire que Kala Pata rime avec Singapour !

Celia - monter une équipe forte et sortir du lot avec nos créations, s'imposer comme un salon de coiffure hors norme. Mais aussi ouvrir d'autres salons, en les associant à de l'art de vivre, du merchandising ou autre…

Natalie - terminer ma course Ironman en un temps décent, développer ma gamme et y inclure des accessoires, et …. lancer mon site internet !

Propos recueillis par Raphaëlle CHOËL (www.lepetitjournal.com/Singapour) lundi 7 juillet 2014

Photos: de haut en bas: Amreen Rahman, Celia Tham, Natalie Anderson

Informations : Kala Pata / Bloc+ / Cape Breeze

logofbsingapour
Publié le 5 juillet 2014, mis à jour le 30 juin 2014

Sujets du moment

Flash infos