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ZONE INTERDITE- Plongée au cœur du Singapore Free Port, qui abrite des milliers d’œuvres d’art

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 13 juillet 2014, mis à jour le 1 juillet 2014

On a beau se trouver au bout de la piste d'atterrissage numéro 3 de l'aéroport de Changi, à la seconde où l'on pénètre dans cet incroyable bunker, on n'entend plus un avion voler. Il faut dire qu'avec ses portes en acier, ses murs en béton armé de 45 centimètres d'épaisseur et ses couloirs déserts, on est ici comme coupés du monde. Où donc ? Au cœur du Singapore Free Port, un étonnant coffre-fort ultra sécurisé construit en 2010 sur le modèle du port franc de Genève.

Oeuvres d'art au port franc de singapour
Des gardes armés patrouillent 24h/24
Ici, pas de liasses de billets comme dans une banque, mais des milliers d'œuvres d'art, des métaux précieux (des barres d'or essentiellement), des pierres précieuses, des voitures de collection (dont des anciennes Formules 1) et des grands crus, abrités dans l'une des 175 salles de stockage dénuées de fenêtres et surveillées 24 heures sur 24 par des gardes armés et d'innombrables caméras de surveillance. Tony Reynard, le maître des lieux, Suisse de son état, le confirme : "Tout cela vaut des milliards de dollars".

On comprend mieux pourquoi à l'entrée, il a fallu se laisser fouiller, scanner, fouiller encore. Histoire qu'on ne reparte pas avec un Picasso, une calligraphie chinoise voire une bouteille de Château Latour sous le bras ! 

Les amoureux d'art y déposent leurs plus beaux chefs d'œuvre
C'est donc ici que des collectionneurs, marchands d'art, propriétaires de musées et galeristes, essentiellement asiatiques, stockent leurs chefs d'œuvre. En attendant de les montrer lors d'une exposition, de les céder lors d'une vente aux enchères (certains clients VVIP ont parfois droit à une prévisualisation au sein même du port franc, avant que l'œuvre ne soit exhibée en public) ou simplement pour les protéger d'éventuels vols. Mais aussi des variations de température, qui pourraient les endommager à jamais : les œuvres baignent toute l'année dans une température stable de 21 degrés et une humidité moindre (55%, au lieu de 85% en moyenne). Autre avantage, et de taille : le port franc de Singapour, paradis fiscal, est une enclave où la TVA (de 7%) ne s'applique pas !

Singapour, l'Asie et la ruée vers l'art
Cette facilité fiscale est évidemment une des raisons pour lesquelles le groupe suisse Natural Le Coultre a choisi Singapour pour implanter son deuxième entrepôt (de luxe). Mais pas la seule : "D'abord, notre premier constat était que le port franc de Genève, dont les 27 000 m2 étaient pleins, n'était pas extensible. D'où l'envie d'aller voir ailleurs. Comme le marché de l'art commençait à se déplacer vers l'Asie dans les années 2000, nous avons été à Séoul, Hong-Kong, Shanghai. Puis à Singapour" explique Tony Reynard.

Soutenu par les autorités, le projet voit vite le jour. Et marche tellement bien – le bunker est plein à craquer ! – que le groupe envisage d'en ouvrir d'autres en Asie, à Shanghai très bientôt, puis à Taipei, Séoul et Pékin. Pas question que les richissimes Asiatiques, désormais passionnés d'art, conservent leurs œuvres dans leur salon, ou dans leur piscine (vidée pour l'occasion), comme c'était parfois le cas jadis !

Laure de Charette (www.lepetitjournal.com/singapour) Republié lundi 14 juillet 2014

logofbsingapour
Publié le 13 juillet 2014, mis à jour le 1 juillet 2014

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