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SANTE – Tout savoir sur l’infection à « mycoplasme » des voies respiratoires

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 27 mai 2013, mis à jour le 27 mai 2013

Une toux persistante, qui dure plus d'une semaine, n'est parfois pas une simple infection virale. Cela peut être dû à une bactérie appelée « mycoplasma pneumoniae ».

Qu'est ce qu'une « infection à mycoplasme » ?
C'est une infection respiratoire causée par le mycoplasma pneumoniae, un microorganisme. N'importe qui peut l'attraper mais le plus souvent cela atteint les enfants de plus de 5 ans et les jeunes adultes. A Singapour, cela apparait de manière sporadique tout au long de l'année. Une épidémie au sein d'une communauté peut aussi survenir.

Quels sont les symptômes ?
Les symptômes, qui apparaissent en général 2 à 3 semaines après l'exposition, se développent sur 2 à 4 jours. Ils sont similaires à ceux d'autres affections virales bénignes. Le mycoplasme cause une toux persistante qui traine habituellement plusieurs semaines. La toux est typiquement associée à de la fièvre, des maux de tête, un mal de gorge et une fatigue. Pour certains patients l'infection peut évoluer vers une pneumopathie, appelée pneumopathie ambulatoire car les symptômes sont en général légers, les complications rares et le recours à l'hospitalisation rarement nécessaire.

Habituellement le diagnostic est posé sur la base de l'association des symptômes et de l'histoire clinique mais pour les cas sévères un diagnostic biologique peut être utile.
Une prise de sang permet de réaliser une sérologie et la présence d'IgM spécifiques seules, qui apparaissent seulement une semaine après le début de l'infection, permet d'avoir la preuve d'une infection aiguë. Néanmoins, cela est observé chez les enfants et adolescents mais rarement chez l'adulte. En effet, chez l'adulte, il s'agit le plus souvent de réinfection et il faut alors doser les IgG (augmentation significative du titre) et les IgA (dont la présence témoigne d'une infection ou d'une réinfection aiguë). En pratique, il est donc recommandé de rechercher les IgM, les IgG et éventuellement les IgA lors de deux prises de sang à 15 jours d'intervalle.
Un prélèvement nasopharyngé peut également permettre de détecter par culture ou amplification moléculaire le mycoplasme, cependant un résultat positif ne témoigne pas forcément d'une infection. Dans certains cas, une radiographie des poumons peut être utile si une pneumopathie est suspectée.

Comment le mycoplasme se transmet-il ?
Le mycoplasme se transmet lors du contact avec des gouttelettes provenant du nez ou de la gorge de personnes infectées particulièrement lorsqu'ils toussent et éternuent. La transmission suppose un contact prolongé et proche avec des sujets infectés. Ainsi la transmission se fait généralement au sein de familles, d'écoles ou d'institutions.
Il n'existe pas actuellement de vaccin ou de traitement préventif. Il n'existe pas non plus de mesure de contrôle efficace. Ainsi, comme pour n'importe quelle autre affection respiratoire, tout le monde devrait appliquer les règles d'hygiène élémentaires. Cela implique donc de se couvrir le nez et la bouche lors de la toux et des éternuements, voire de porter un masque, et de se laver ou se désinfecter les mains régulièrement.

Quel est le traitement ?
Les antibiotiques comme l'érythromycine, la clarythromycine ou l'azithromycine  sont efficaces. Cependant la plupart des infections, en dehors des pneumopathies, guérissent spontanément et ne nécessitent donc pas de traitement. D'autre part, la prise d'antibiotiques entraine l'apparition de souches résistantes de bactéries, rendant parfois difficile le traitement d'infections futures.

Peut-on avoir plusieurs fois une infection à mycoplasme ?
Une immunité apparait après une infection mais dont on ignore la durée précisément (à priori plusieurs années). Ainsi une deuxième infection peut survenir bien qu'elle soit normalement plus légère.

Dr Katy Maury (www.lepetitjournal.com-Singapour) mardi 28 mai 2013

Pour en savoir plus
http://www.sgh.com.sg
Comparison of PCR, Culture, and Serological Tests for Diagnosis of Mycoplasma pneumoniae Respiratory Tract Infection in Children
Spuesens E : Detection of M. pneumoniae in healthy children by Real-Time PCR-Preliminary data from the Mymic study. 29th Annual Meeting of the European Society for Paediatric Infectious Disease  : 7-11 juin 2011.
Physiopathologie et diagnostic des infections à Mycoplasma pneumonia - Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique 47 (2007) 438?441

Katy Maury a exercé comme médecin généraliste en France. Elle est arrivée en 2011 dans la cité-Etat où depuis, entre autre, elle s'adonne à l'écriture.

logofbsingapour
Publié le 27 mai 2013, mis à jour le 27 mai 2013

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