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L’EXPATRIATION EN CONTRAT LOCAL – Quelle couverture santé ?

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 27 août 2014, mis à jour le 28 août 2014

La tendance, en matière d'expatriation, est au contrat local. Un statut qui concerne aussi bien ceux qui ont trouvé un emploi sur place, que ceux qui, après un certain temps de résidence, sont invités à renégocier les conditions de leur expatriation. Parmi les questions que lepetitjournal.com propose de passer en revue dans une série d'articles, figure celle de la couverture santé. Comment fonctionne le système de santé de Singapour ? Comment les frais de santé sont-ils pris en charge ? Quelles solutions pour l'expatrié ? Suivez-le guide

Contrat local quelle couverture santé
Le système de santé de Singapour

Le système de santé est l'un des meilleurs du monde. Dans le classement de l'organisation mondiale de la santé (OMS), il figure au 6ème rang. Une performance d'autant plus remarquable que les dépenses de santé ne représentent que 4 % du PNB. Par comparaison cette proportion est de l'ordre de 12,5 % en France et de 17,2 % aux Etats-unis. Sur une échelle de 1 à 100, le niveau d'efficacité du système de santé, évalué à 30,8 aux Etats Unis, et à 52,3 en France, est de 81,9 à Singapour, juste derrière Hong Kong (92,6)*

Les raisons du succès de Singapour ? Des infrastructures de qualité, récentes et performantes. Un personnel médical qualifié, très bien formé et capable de réaliser les interventions chirurgicales les plus avancées. Un niveau de service, hors soins, qui varie en fonction de ce que le patient est prêt à payer via son compte medisave, avec ou sans subvention du gouvernement, voire de sa poche. Un système fondé sur la responsabilisation des patients comme moyen de limiter la "surconsommation" de soins et de faire jouer la concurrence entre les prestataires de soins pour maintenir les coûts aussi bas que possible.

Les limites du système ? Un modèle libéral qui permet à chacun, selon ses moyens, de "choisir" de se faire soigner à faible coût dans des institutions publiques fortement subventionnées mais offrant un confort limité ou, à l'opposé, de le faire dans des structures privées, dont les prestations "hôtelières" sont, dans certains cas, du niveau d'un 3 étoiles. Un modèle qui laisse par ailleurs de côté les travailleurs étrangers.

Comment la couverture santé est-elle assurée à Singapour ?

Le dispositif repose sur la responsabilisation de chacun. Via le CPF et son compte medisave, les Singapouriens et les "Permanent Residents" (PR) constituent, de manière régulière, une épargne spécifiquement dédiée aux soins de santé. Cette épargne bénéficie d'un rendement garanti de 4 %* et même de 5 % sur les 60.000 premiers dollars investis (le reste de l'épargne CPF bénéficie par comparaison d'un rendement lui aussi garanti mais de 2,5 %). L'épargne est individuelle mais elle peut-être administrée de manière collective (pooling) dans le cadre de la famille,  jusqu'aux grands-parents si ils sont eux-mêmes Singapouriens ou PR. A tout moment, les intéressés restent libres de leur choix quant à l'utilisation de leur épargne. Lorsqu'ils ont besoin d'être soignés, ils peuvent préférer l'un ou l'autre des niveaux de services proposés, A, B et C, avec des niveaux de subventions croissant de A à C. Cependant, quel que soit le choix, il reste toujours quelque chose à payer à la charge du patient.

Les Singapouriens et PR sont invités à gérer leur compte medisave avec parcimonie, y compris dans une perspective de longue durée en anticipant les dépenses de santé à venir au moment de la retraite : "Il est important, est-il ainsi précisé sur le site du CPF, d'épargner pour vos dépenses de santé futures, d'autant plus que le besoin de soins augmente avec l'âge. Utilisez votre medisave sagement en choisissant, lorsque vous devez être hospitalisé, des chambres abordables. Vous devriez également tirer le meilleur parti de votre épargne santé en l'utilisant pour acheter une couverture soins de santé complémentaire telle que Medishield. Cela vous aidera à prendre en charge les dépenses liées au traitement de longues maladies".

Le système medisave est, en effet, complété par Medishield, un système d'assurance complémentaire couvrant le coût des soins dans les structures de catégories B et C (les moins coûteuses). Au sommet de la pyramide intervient Medifund qui permet de prendre en charge les frais de santé des participants les plus nécessiteux dont les comptes medisave et medishield sont insuffisants. L'enjeu des annonces faites par le Premier ministre lors du National Day Rally - Pioneer generation package et réforme de medishield - porte sur une augmentation des subventions aux personnes âgées de plus de 65 ans (et citoyens depuis au minimum 1987) et sur une amélioration de la prise en charge des traitements les plus longs et les plus coûteux. Par ailleurs, les employeurs proposent souvent à leurs salariés des systèmes complémentaires d'assurances qui interviennent en complément de medisave et medishield.

Quelles solutions pour les expatriés en local ?

Les expatriés ne bénéficient pas des systèmes subventionnés ouverts aux Singapouriens et PR et doivent financer eux-même le coût des consultations des médecins généralistes et spécialistes, voire des hospitalisations.

L'une des solutions peut consister à faire une demande de PR, un processus qui prend cependant du temps, implique certaines contraintes si la démarche est faite sur une base familiale, et reste incertaine quant à son acceptation, in fine, par l'Administration.

Les non PR ont la possibilité de souscrire une assurance privée locale (dont une partie du coût peut-être fiscalement déduit de son revenu) ou internationale proposant une couverture au premier Euro, d'adhérer à la caisse des Français à l'Etranger – ce qui leur permettra, contre le paiement de cotisations régulières désormais à leur charge exclusive, de continuer de bénéficier de la sécurité Sociale Française "comme si ils étaient restés en France" – ou encore de souscrire à une formule associant la CFE, pour la couverture de base, à une assurance complémentaire, du type Henner, April ou Humanis.  

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) jeudi 28 août 2014

* Source Bloomberg visual data : Bloomberg Best (and Worst)

** « jusqu'en 2013 » source : Site du CPF

Voir le site de la Caisse des Français de l'Etranger (CFE)

logofbsingapour
Publié le 27 août 2014, mis à jour le 28 août 2014

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