Un sondage CERC-MORI a démontré, le 5 août dernier, que 21% des Chiliens, soit un sur cinq, gardait une bonne opinion de Pinochet et que selon eux le coup d'État était justifié. ?
Les opinions favorables à la dictature et au Général Pinochet sont plus élevées chez les Chiliens diplômés, âgés de plus de 60 ans et de droite.? Cependant, 68% des Chiliens pensent que le coup d'État n'aurait jamais dû avoir lieu. Pinochet est considéré comme un dictateur par 76% de la population (une augmentation 15% en 20 ans).
La fracture du peuple chilien suite à la dictature semble toujours ouverte. Toujours selon le sondage CERC-MORI, 75% des Chiliens pensent qu'ils ne se sont pas réconciliés et qu'ils n'ont pas oublié les divisions du passé.
Suite au coup d'État de 1973, contre le gouvernement de Salvador Allende, le Général Augusto Pinochet avait instauré une politique ultra-libérale, guidée par les économistes américains « Chicago Boys », et un régime répressif jusqu'en 1990. Sous sa dictature, on estime que plus de 3200 personnes ont disparu et ont été assassinées.
Le gouvernement de Michelle Bachelet a annoncé, le 17 août dernier, la création d'une commission spéciale qui étudiera les violations des droits de l'homme commises par l'armée sous la dictature. Le respect des droits de l'homme est un sujet cher à Michelle Bachelet qui fut torturée et dont le père décéda des sévices endurés sous le régime de Pinochet. ?Un ancien magistrat de la cour suprême, Alejandro Solis, sera responsable de la commission.
25 ans après le retour à la démocratie, les stigmates de la dictature sont encore ancrés dans le société chilienne. Néanmoins, si le gouvernement parvient à condamner les responsables de ces crimes et que justice est rendue aux victimes, peut-être que le Chili pansera ses plaies et regardera de nouveau vers une même direction.
Jennifer Roux (www.lepetitjournal.com/santiago) - Jeudi 20 août 2015
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