Dans son dernier bulletin d'information, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a dévoilé les mauvais chiffres du Chili en termes de gaspillage alimentaire. Alors que chaque famille gâche en moyenne 63 kilos de pain par an, des initiatives voient le jour
Dans son dernier bulletin d'information, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a fait le point sur les pertes et le gaspillage alimentaire au Chili. Après avoir suivi dix familles de Santiago pendant trois mois avec l'aide de l'Université de Santiago (USACH), elle en a conclu qu'en moyenne, une famille chilienne gaspille 63,3 kilos de pain par an, ce qui correspond au total 16,7% de la consommation moyenne de pain dans toute la population. A cause de gestes simples, comme par exemple jeter le crouton ou le reste du pain lorsqu'il durcit, les familles ne se rendent pas compte de l'ampleur du gaspillage.
L'étude ne concerne pas seulement le gaspillage domestique. Elle montre aussi que la production alimentaire au Chili est à l'origine de nombreuses pertes. Les erreurs d'inattention dans la production et le transport du riz sont à l'origine de 140,4 tonnes perdues, soit 12 000 dollars et l'équivalent de l'alimentation de 12 764 personnes. Pour ce qui est de la pêche, ils estiment à 1851 tonnes les pertes de merlu, soit 53% de ce qui est pêché.
Les solutions
Le FAO s'est décidé à travailler avec le gouvernement chilien à travers de son programme ?Save Food? pour remédier à ces pertes. Pour Eve Crowley, qui représente l'organisation au Chili, il faut mettre en place des campagnes d'information pour pousser les citoyens à comprendre comment éviter le gaspillage, ce qui n'est visiblement pas le cas aujourd'hui. Pour ce qui est de la production, elle milite en faveur d'un suivi plus intensif des aliments, notamment pour ce qui est du transport. La FAO est déjà à l'origine de la distribution des invendus à la fin des marchés. On voit se développer d'autres initiatives en parallèle, comme la Disco Sopa qui a permis à l'Université de récupérer plus de 200 kilos de légumes et de fruits pour un repas populaire.
Espérons que la collaboration avec le gouvernement portera ses fruits, ou du moins qu'elle évitera que ceux-ci soient jetés à la poubelle.
Benjamin Delille (lepetitjournal.com/santiago) Jeudi 21 mai 2015
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