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SANTIAGO – La ville entre hier et aujourd’hui

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 20 mai 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Entre 2002 et 2013 la répartition sociale de Santiago s'est profondément modifiée entraînant une refonte du paysage urbain. Mobilité sociale, aspiration à sortir du paysage urbain, influence du Transantiago, les raisons qui ont poussés ces déplacements sont nombreuses

Dans une étude faites par Adimark, des chercheurs en sciences sociales de différentes universités de Santiago ont étudié l'évolution de la répartition sociale de Santiago entre 2002 et 2013. Alors que les deux extrêmes de la population en termes de richesse n'ont pas connu de réel déplacement sur cette période, il n'en est pas de même pour les différentes classes moyennes et populaires qui peuplent la capitale. L'effet d'une mobilité sociale grandissante et du développement des transports urbains a entrainé une modification des peuplements des différentes communes.

Le système de classification démographique utilisé par le Chili est identique à celui du Royaume-Uni et n'intègre pas les plus riches. Chaque catégorie est désignée par une lettre allant du A, qui correspond à la classe moyenne la plus aisée, jusqu'au E, à savoir les plus pauvres. On distingue trois catégories dans la lettre C. On a tendance à parler de la catégorie ABC1 pour se référer à la classe moyenne en général. Ce groupe, qui se concentrait dans les communes de Providencia, La Reina, Las Condes, Ñuñoa, Vitacura et Lo Barnechea en 2002, n'est plus aussi « conservateur » qu'autrefois, et ne cherche plus à « marquer une distance avec les autres classes sociales » selon Joaquín Rivera, directeur de l'étude. Cette catégorie cherche à présent à maximiser son confort en se rapprochant de son lieu de travail, ou en s'éloignant en périphérie pour ne plus subir la nuisance sonore et visuelle du centre-ville. Elle est apparue notamment dans les communes de Quilicura, Maipú et La Florida.

L'effet de la mobilité sociale

La mobilité sociale a hissé certains santiaguinos originaires des catégories inférieures vers la classe moyenne. Deux conséquences divergentes : d'une part un déplacement vers les quartiers auparavant réservés aux classes moyennes, et par ailleurs leur niveau de vie croissant a transformé leur propre quartier suite à leur volonté rester proche de leur milieu originel. La deuxième option concerne les quartiers de San Miguel, Independencia et Maipú principalement.

Le Transantiago

L'autre grand facteur de la modification de cette répartition urbaine vient des transports publics et surtout le métro, bien plus développés aujourd'hui qu'en 2002. Ils poussent les catégories C2 et C3 à penser rationnellement leur lieu de vie. Auparavant, les riches s'installaient où ils le souhaitaient, et les pauvres s'installaient là où il restait de la place. A présent, les plus riches se rapprochent de leurs lieux de travail tandis que les classes populaires tentent de rejoindre les avenues, grands axes ou les arrêts de métro dans une optique de rationalisation. Cette modification est également due à la multiplication des embouteillages à proximité des points d'emploi.

Malgré le fait que les plus riches et les plus pauvres restent cantonnés dans leur quartiers, on assiste à un mélange, ou du moins un rapprochement, de plus en plus marqué des autres franges de la population. Les quartiers centraux de Santiago sont donc de moins en moins identifiables par la population qui les compose.

Benjamin Delille (lepetitjournal.com/santiago) Mercredi 20 mai 2015

 

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Publié le 20 mai 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

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