C'est le cinquième anniversaire d'une tragédie nationale encore douloureuse : le tremblement de terre du 27 février 2010 suivi du tsunami. La reconstruction est presque achevée, mais des doutes persistent sur les capacités du Chili à vivre une nouvelle catastrophe
Il y a cinq ans, à trois heures du matin, le 27 février 2010, un séisme de magnitude 8,8 sur l'échelle de Richter avait causé la mort de plus 800 personnes, sans compter les dommages matériels (30 milliards de dollars) et les 800 000 blessés. L'épicentre était situé sous les eaux, à une profondeur de 30 kilomètres. La présidente Michelle Bachelet avait déclaré « l'état d'exception constitutionnel en cas de catastrophe », qui a suspendu les libertés constitutionnelles pendant trente jours dans les régions du Biobio et de Maule. Le tsunami, une demi heure après le séisme, s'est abattu sur les côtes, causant presque plus de dommages encore. Les autorités avaient estimé que la reconstruction prendrait environ trois au quatre ans, avec un coût qui représenterait l'équivalent de 15% du PIB. Le dernier séisme en date était le 22 mai 1960 : c'était le tremblement de terre le plus violent de l'histoire, d'une magnitude de 9,5.
Une reconstruction partielle
Le Centre Sismologique National déplore la lenteur de la mise en place du dispositif de mesure des séismes. C'est le Ministère du Logement qui coordonne l'opération avec l'Onemi (Oficina Nacional de Emergencia). Le but est d'installer des « accélérographes » capables de mesurer en temps réel la magnitude du séisme et de localiser les zones endommagées. 297 accélérographes installés en 2013 ne sont toujours pas reliés au Centre Sismologique National. Au-delà de l'aspect scientifique, certaines villes ont subi le manque d'intérêt des entreprises à participer à la reconstruction des immeubles, sans compter le manque de communication du gouvernement concernant les opérations menées. L'an passé, il restait encore 39 000 familles qui n'ont toujours pas trouvé de solution pour se loger. La trentième initiative des cinquante mesures promises dans les cent premiers jours du mandat de Michelle Bachelet, incluait de « mettre fin le plus vite possible au processus de reconstruction ».
Un tremblement de terre tous les huit ans
Mario Pardo, membre du Centre Sismologique National de l'Université du Chili, calcule qu'un tremblement de terre destructeur a lieu chaque décennie au Chili, prenant en compte les évènements passés. Depuis l'arrivée des espagnols il y a 450 ans, on enregistre 45 tremblements de terre destructeurs. Il faut préciser également que huit à dix séismes de magnitude supérieure à 3 se produisent quotidiennement dans le pays. Le scientifique ajoute que le problème reste de prévoir ses mouvements telluriques. Il est possible de prévoir le lieu et la magnitude, mais aucune avancée pour en prédire la date. Des répliques de 2010 ont encore eu lieu cette année.
Claire Gossart (lepetitjournal.com/santiago) Vendredi 27 février 2015
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