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CULTURE – Des indiens à la Maison de France

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 21 novembre 2014, mis à jour le 21 novembre 2014

Mercredi 19 novembre était organisé à la Maison de France, à l'occasion du 85e anniversaire de l'Union des Français du Chili, un événement autour des Mapuches : l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la culture et l'histoire de ce peuple indigène, première minorité du Chili avec environ un million de représentants

Les Mapuches étaient une petit vingtaine à investir, ce mercredi 19 novembre, les locaux de la Maison de France le temps d'une soirée : stands d'artisanat, de bijouterie et de gastronomie traditionnelles, conférence sur l'histoire, la culture et la spiritualité de ce peuple, mais aussi représentation musicale folklorique d'une ancienne Mapuche, devant une salle d'abord circonspecte mais rapidement conquise.

« 60% des habitants du Chili ont du sang mapuche dans leurs veines, ce que beaucoup tendent à oublier » a déclaré Priscilla Catrilaf, jeune Mapuche d'une trentaine d'année au cours de son intervention. Ce peuple compte plusieurs milliers d'individus en Argentine et environ un million de représentants au Chili, même si les chiffres varient, de 600.000 au dernier recensement officiel à 1,5 million selon certaines associations.

Des invasions à la renaissance

Pour Priscilla Catrilaf l'époque la plus sombre de l'histoire Mapuche commence avec les tentatives de colonisation avortées des Incas, puis des Espagnols. Les Mapuches sont l'un des rares peuples sud-américains à avoir résisté à l'expansionnisme de l'empire inca, mais leur population, comme beaucoup d'autres, a surtout souffert des envahisseurs européens - et plus particulièrement de leurs microbes.  Toutefois, si les Mapuches y survivent puis prospèrent, les ambitions nationales et territoriales des nouveaux Etats chilien et argentin vont grandement les affecter pendant la seconde moitié du XIXe siècle, au cours de la sanglante « Pacification de l'Araucanie ». Entre conflits armés, implémentation des droits de propriété, maladie, pauvreté et alcoolisme,  les Mapuches voient leur territoire, qui s'étendait avant l'euphémique « Pacification » du sud patagon aux capitales de l'Argentine et du Chili, se réduire à peau de chagrin sous le régime de Pinochet.

Selon Priscilla Catrilaf, la fin de la dictature marque un renouveau dans l'histoire de ce peuple. Elle parle volontiers de la « renaissance » d'une culture tombée en désuétude et délaissée par un certain nombre de Mapuches eux-mêmes du fait de « cinq siècles de racisme et d'exclusion ». C'est dans la lignée de cette revitalisation que s'inscrivent les initiatives comme l'événement de ce mercredi à la Maison de France. L'occasion pour une partie de la communauté Mapuche « de se retrouver, d'échanger, de se montrer, même à Santiago ». A terme Priscilla Catrilaf estime, convaincue, que cette communauté finira par quitter les villes pour « retourner à la terre ». C'est d'ailleurs l'origine de leur nom, « mapu » signifiant terre et « che » les hommes en mapudungún.

Fabien Leboucq (www.lepetitjournal.com/santiago) vendredi 21 novembre 2014

Crédit photo : Union des Français du Chili (page Facebook)

 

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Publié le 21 novembre 2014, mis à jour le 21 novembre 2014

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