PAUVRETE – Un quart des enfants concernés, un « progrès » relatif

L'UNICEF, organisme de l'ONU dédié aux enfants et à la défense de leurs droits vient de publier le nouveau rapport sur leur situation vis-à-vis de la pauvreté dans les pays riches. Le Chili progresse, et réduit grandement le taux de pauvreté de ses jeunes

Ils étaient un sur trois, et ne sont maintenant plus « que » un sur cinq : les enfants pauvres sont de moins en moins nombreux au Chili. C'est l'une des conclusions du rapport « Les enfants de la récession. L'impact de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les pays riches », rédigé par le centre de recherche italien Innocenti, qui dépend de l'UNICEF.

Le taux de pauvreté est défini à 60% du revenu médian* des ménages du pays – en 2011, celui-ci s'élevait à 6.537 dollars par an au Chili. 31,4% des enfants chiliens étaient considérés comme pauvre en 2009 selon cette méthodologie ; ils ne sont plus « que » 22,8% en 2013, soit une diminution de plus de 8 points, la plus importante du classement réalisé par Innocenti. A titre de comparaison, dans la même période, la proportion d'enfants pauvres en France passait de 15,6% à 18,6%, toujours relativement au revenu médian, qui équivalait à 29.636 dollars par an en 2011 dans l'Hexagone – soit 21 319 euros selon les chiffres de l'OCDE.

Comment le Chili progresse

Les chercheurs imputent les progrès du Chili à ses politiques distributives : l'Etat consacre depuis 2009 une part croissante de son PIB aux familles extrêmement pauvres (par l'intermédiaire d'allocations), aux systèmes de santé, aux aides à la garde des enfants, et plus largement à l'intégration sur le marché du travail des parents, et surtout des mères, en difficulté. C'est ce qui permet selon les responsables de l'enquête de classer le Chili parmi les pays riches « les moins affectés » par la crise économique actuelle.

Cependant, tous les indicateurs ne sont pas au vert pour le Chili : si le taux de chômage des 15-24 ans a par exemple diminué pendant la période étudiée (de 20% à 17%), il n'en demeure pas moins que la part des jeunes n'étant ni employé, ni étudiant (les « ni-ni »), est en légère augmentation, de 19% à 20,5%. Ce qui n'est pas sans rappeler l'importance de la réforme de l'Education que veut mener le gouvernement Bachelet.

Fabien Leboucq (www.lepetitjournal.com/santiago) mercredi 29 octobre 2014

* Le revenu médian sépare en deux effectifs égaux la population d'un pays. Autrement dit, dans le cas du Chili, en 2009, 50% des ménages percevaient plus de 6.537 dollars par an, et 50% percevait moins. 

Le rapport complet de l'UNICEF est téléchargeable, en anglais, espagnol et en français, à cette adresse.