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LANGUE – Avec son nouveau dico, le Chilien s’éloigne de l’Espagnol

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 28 octobre 2014, mis à jour le 27 octobre 2014

L'Académie de la Langue chilienne publiait la semaine dernière la 23e édition de son dictionnaire, enrichie de 5000 articles par rapport à la précédente. Termes des nouvelles technologies, reformulations des définitions sexistes, et bien sûr « chilennismes », petit aperçu des nouveautés les plus marquantes

« Piscola », « tuit » ou « papichulo »? 5000 nouvelles entrées, 1500 chilennismes, 140 000 changements depuis la dernière édition de 2001 : l'Académie de la Langue n'a pas chômé pour publier son 23e dictionnaire. Ce dernier a notamment vu certaines de ses définitions reformulées, de manière plus consensuelle et moins conservatrice.

La « familia » peut dorénavant qualifier les familles homoparentales avec un enfant ; « masculino » et « femenino » restent les qualificatifs des sexes « forts » et « faibles », mais perdent respectivement leur référence à l'énergie d'un côté, à la fragilité de l'autre. Dans le même esprit, « huérfano » (orphelin) est celui qui a perdu son père et/ou sa mère, mais le passage de la définition stipulant « surtout son père » a été supprimé. « Gallego », qui désigne généralement les Espagnols, n'est plus un synonyme de stupide ou de bègue ; « rural » ne veut plus forcément dire inculte ou grossier, et « democracía » retrouve ses lettres de noblesse passant de « doctrine politique favorable à l'intervention du peuple dans les affaires publiques » à « forme de gouvernement où le pouvoir politique est exercé par les citoyens ».

Au rang des nouveaux termes, on trouve entre autres : « bótox », « dron », « establishment », « alfombrilla » (tapis de souris), « margarita » (le cocktail), « birra » (bière), « citadino » (citadin), « espánglish »? Un mot importé du Français également : « impasse ». Parmi les presque 100 000 définitions du dictionnaire, certaines nouvelles lui permettent aussi de rester en phase avec la modernité : « tuit » (tweet), « tuitero », « wifi », « pantallazo » (capture d'écran), « chat », « hacker », « bloguero » (blogueur), « SMS »?

Quid des chilennismes ?

Lepetitjournal.com de Santiago rappelait il y a peu quelques particularités du parlé chilien et de son humour. A l'occasion de la parution du 23e dictionnaire de l'Académie de la Langue, tour d'horizon des chilennismes les plus fameux qui y ont trouvé leur place :

  • « papiche » (qui a une mâchoire inférieure proéminente) ;
  • « amononar » (améliorer, décorer) ;
  • « guatero » (bouillote, « guata » pouvant désignant le ventre ou la panse) ;
  • « chanchullo » (une « magouille », pour gagner plus ou arriver à ses fins) ;
  • « queque » (écriture littérale de l'anglais « cake », pour gâteau) ;
  • « criterioso » (perfectionniste, judicieux et rationnel) ;
  • « enmantequillar » (beurrer) ;
  • « matonaje » (harcèlement, un « matón » étant un dur, une brute ) ;
  • « nana » (bonne, femme de ménage) ;
  • « cebollento » (qui fait pleurer, comme l'oignon,  « cebolla »: larmoyant ou à l'eau-de-rose, se dit d'une série ou d'un livre) ;
  • « cufifo » (autre manière moins courante de dire « borracho », c'est-à-dire bourré) ;
  • « servicentro » (station-service) ;
  • « lorear » (observer, regarder) ;
  • ou encore « piscola » (contraction et mélange de « pisco » et de « cola » ).

Enfin, d'autres termes, plus largement propres à l'Amérique du Sud ont aussi été introduits dans cette 23e édition : « basurita » (au sens de poussière dans l'?il), « propagandear » et « conflictuar », que l'on comprend facilement en Français, ou encore « papichulo », importé du Mexique, qui désigne un homme qui se sait beau, attirant, et qui en joue (on le traduirait volontiers par « beau gosse », avec un côté prétentieux en plus).

Fabien Leboucq (www.lepetitjournal.com/santiago) mardi 28 octobre 2014

 

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Publié le 28 octobre 2014, mis à jour le 27 octobre 2014

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