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EDUCATION – Vers la fin de la sélection en maternelle

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 7 octobre 2014, mis à jour le 7 octobre 2014

La Commission d'Education du Congrès vient d'approuver un texte visant à interdire les examens sélectifs jusqu'au au « 6° grado » (niveau sixième), et envisage de procéder par tirage au sort pour sélectionner les élèves des écoles privés qui accueillent les enfants entre 6 et 13 ans

Le texte qu'a récemment approuvé la Commission d'Education du parlement chilien sera bientôt discuté par la Chambre des Députés et le Sénat. Il vise à interdire le recours à des épreuves sélectives jusqu'au niveau sixième, dans les établissements publics, subventionnés et privés. Selon Mario Venegas, président de cette commission, « du point de vue de l'éducation, il est absolument aberrant qu'il y ait des épreuves de sélection à un si jeune âge ». La proposition de loi pourrait amener d'autres changements d'importance, comme la suppression des entretiens avec les parents dans les écoles subventionnées, en vue de réduire la discrimination à l'entrée. Les défenseurs du projet estiment en effet qu'avec le système actuel, entre les tests dès l'équivalent de la maternelle et les entretiens avec les parents, c'est bien plus la famille que son enfant qui est jugée par les établissements.

Dans la même lignée, le texte propose que les notes  ne soient plus un motif de refus à la réinscription dans le même établissement d'une année sur l'autre. Selon la députée Cristina Girardi, qui appuie le texte, il s'agit de mettre fin à « un modèle, une vision néodarwiniste […] où le plus apte est celui qui a le droit d'être éduqué » et où « celui qui a des problèmes ou des difficultés, [est] laissé de côté ». Des pratiques correspondant selon elle à « une mentalité de société brutale ». Pour décider de l'entrée dans les écoles où il y a plus de places demandées qu'offertes, un système de tirage au sort propre à chaque établissement pourrait donc être mis en place. Il en irait potentiellement de même dans le secondaire, où les établissements seraient amenés à ne choisir que 20% de leurs effectifs en fonction de leurs résultats scolaires – le reste étant, là aussi, tiré au sort.

Les freins au projet

Hernán Herrera, le président de la Corporación Nacional de Colegios Particulares (Conacep), qui regroupe les lycées privés et subventionnés, estime qu'« un tel projet de loi est une atteinte à l'autonomie des établissements ». D'autant qu'il s'inscrit dans le cadre de la réforme de l'éducation que Michelle Bachelet avait promis d'entreprendre durant sa campagne ; l'un de ses autres projets phares visant notamment à interdire le « lucro » aux établissements subventionnés, c'est à dire à rendre impossible la réalisation de bénéfices par ces derniers.

Il existe actuellement dans le pays près de 6000 écoles privéesde ce type, qui accueillent en tout 1 300 000 d'élèves. Leurs parents craignent d'ailleurs, pour certains, que les lois futures n'y abaissent la qualité de l'enseignement : ainsi les parlementaires ont reçu ces dernières semaines plusieurs centaines de lettres de protestation, envoyées par le principal syndicat de parents d'élèves scolarisés dans les établissements subventionnés, le Confederación de Padres y Apoderados de Colegios Particulares Subvencionados (Confepa). 

Fabien Leboucq (www.lepetitjournal.com/santiago) mardi 7 octobre 2014

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Publié le 7 octobre 2014, mis à jour le 7 octobre 2014

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