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COMMUNAUTE GAY – Le point sur la loi Zamudio

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 21 avril 2014, mis à jour le 22 avril 2014

Quelques jours  après la mort de Wladimir Sepulveda, victime d'une agression homophobe en octobre dernier, entretien avec Jaime Parada, ex-porte parole du Movilh (l'association de défense des droits homosexuels au Chili) aujourd'hui conseiller municipal de la commune de Providencia, qui fait le point sur l'état des revendications de la population homosexuelle du Chili, entre loi anti-discrimination, mariage égalitaire et adoption

Rencontre avec Jaime Parada, 37 ans, ex-porte parole du Movilh (Movimiento de Integración y Liberación Homosexual) qui se défini aujourd'hui comme « activiste indépendant » et premier chilien a avoir été élu à une fonction publique en étant ouvertement homosexuel (il est conseiller municipal de la commune de Providencia). Il a par ailleurs publié en octobre dernier son autobiographie, « Yo, Gay ».

 Qu'en est-il de la loi Zamudio aujourd'hui, deux ans après sa promulgation? Pour rappel, cette loi sanctionne toute discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, le genre, la religion, l'origine ou le handicap, et aggrave donc les peines en cas d'agression homophobe par exemple. Pour Jaime Parada, « l'existence de cette loi est fondamentale, surtout au plan symbolique car elle a fait entrer le concept de discrimination dans les esprits ». Mais il la trouve toutefois « imparfaite ». En effet, Jaime Parada pointe du doigt le caractère « conservateur » et « discrétionnaire » des juges, qui apprécient parfois mal les situations. Pour le cas de Wladimir Sepulveda par exemple, son agresseur n'a pas été reconnu coupable d'agression homophobe malgré les insultes violentes face au jeune homme (Ndlr: le Movilh réfléchit actuellement à engager des poursuites à l'encontre du juge). L'autre défaut souligné par Jaime Parada est que lors des procès, c'est à l'agressé de prouver qu'il a été discriminé et non à l'agresseur de se défendre. 

Prochaines revendications

Quelles vont être alors les prochaines revendications de la communauté gay? Pour Jaime Parada, il y a deux volets sur lesquels les choses doivent changer: « un volet social et un volet légal ». Au niveau social, il faut que « l'homosexualité soit reconnue comme faisant partie intégrante de la société, et que tout homosexuel ait droit au respect qu'il mérite ». Sur le plan légal, l'intégration des homosexuels passe pour lui par le mariage civil, qui est un sujet « urgent ». Parada note une dernière revendication concernant les transgenres, qui doivent être « reconnus comme tels » par une loi sans passer par des tribunaux ou des examens médicaux « humiliants ».

Enfin, Jaime Parada s'est engagé au sein du collectif « sin odio » (sans haine), pour faire entrer l'incitation à la haine dans la loi anti-discrimination.

 Retour de la gauche

Jaime Parada est aussi optimiste quant au retour au pouvoir de la gauche, donc les promesses de campagne incluent le mariage homosexuel. Seul bémol pour lui, le fait que le sujet de l'adoption par les couples homosexuels ne soit pas abordé. « Il faut faire cesser certaines aberrations, comme le fait qu'un couple étranger soit privilégié par rapport à un couple homosexuel chilien pour adopter ». Il rajoute que le thème de la paternité ou maternité homosexuelle doit être une question « centrale » et non « annexe », et conclu que « la loi doit avoir une vision complète et pas une vision segmentée de ce qu'est le mariage, c'est essentiel ».

Adrien Beria (www.lepetitjournal.com/santiago) Lundi 21 avril 2014

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Publié le 21 avril 2014, mis à jour le 22 avril 2014

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