C'est le chiffre donné par l'Agence des douanes et protection des frontières des États-Unis sur le nombre d'enfants salvadoriens détenus entre 2009 et 2016.
Depuis des décennies, et malgré les critiques qui leur sont adressées, les États-Unis attirent les migrants clandestins de toute l'Amérique centrale, et d'El Salvador en particulier.
Les raisons de cette migration sont la pauvreté, les menaces, le chômage, le manque de perspective, retrouver leur famille déjà installée aux États-Unis (voir LPJSanSalvador du 19 avril 2016 ici.
Mais parmi les migrants, il y a aussi les enfants et les mineurs. Eux ne fuient que la misère, ou partent retrouver leurs parents dont ils sont séparés, et, bien qu'au courant des risques encourus à se mettre entre les mains des passeurs (les coyotes), ce sont des milliers qui tentent leur chance. Certains s'arrêtent au Mexique, d'autres poursuivent leur route jusqu'à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, en attendant de trouver le moyen de franchir la frontière.
Les risques sont connus: vols, extorsions, crimes, et 80% des filles qui s'aventurent à ce voyage sont violées.
Malgré tout, les familles laissent partir leurs enfants et leurs adolescents, en souhaitant une vie meilleure pour leur progéniture, mais aussi en espérant un retour avec la fameuse remesa familiar.
Beaucoup sont arrêtés en arrivant à la frontière, et sont détenus des semaines et parfois des mois en attendant d'être renvoyés dans leur pays d'origine.
En 2016, les coyotes ont transporté 17.512 mineurs salvadoriens non accompagnés vers les États-Unis.
Les mineurs expulsés vers El Salvador au premier semestre 2016 sont au nombre de 3300, la plupart sont renvoyés par le Mexique. Seuls 49 ont été expulsés par les États-Unis dont la frontière est hermétique.
Les chiffres sont à la hausse et les États-Unis disent qu'il est "insupportable" qu'un pays perde ainsi une partie de "son futur" .
Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) mercredi 19 octobre 2016
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