C'est le constat que fait dans son rapport de 2016 Corporation Latinobarómetro, ONG dont le siège est au Chili et qui analyse les causes de cette fragilisation.
L'enquête de cette année a porté sur plus de vingt mille entrevues menées face à face dans dix-huit pays d'Amérique latine entre le 15 mai et le 15 juin.
Les facteurs relevés et analysés de la fragilisation de la démocratie sont l'autoritarisme politique et social, la liberté d'expression, la confiance dans les institutions, l'indépendance des moyens de communications, le pouvoir des riches, l'économie, la pauvreté, la violence, la corruption.
En conclusion de son préambule, le rapport constate que sans guerres, l'Amérique latine dénonce la violence, la corruption et les inégalités comme les phénomènes les plus importants qui freinent la démocratie. Le rapport rappelle que les cinq pays ayant le plus fort de taux de criminalité au monde se situent en Amérique latine.
El Salvador est un cas à part, car si les autres pays d'Amérique latine sont préoccupés par la situation économique et le chômage en premier chef, c'est la violence sans fin qui inquiète 48% des Salvadoriens, alors que seulement 20% sont inquiets de la situation économique. Pourtant, plus que les carences alimentaires, la faim a touché 33% de la population.
Dans un contexte de violence inégalée depuis un siècle, le soutien à la démocratie a baissé de 5 points entre 2015 et 2016, et il y a une demande de mano dura de la part des peuples en Amérique latine en général et au El Salvador en particulier. La moitié de la région est prête à abandonner un peu de démocratie pour retrouver la paix sociale. D'où une augmentation des sympathisants pour les partis de droite.
Quant aux moyens d'information et à la liberté d'expression et de critiquer, 38% des personnes estiment qu'il existe une liberté d'expression au El Salvador, une augmentation de bonnes opinions de 5% en un an (19%).
Les Salvadoriens, comme les autres, ne se contentent pas des informations télévisées ou émanant des médias traditionnels.
La moitié des Salvadoriens interrogés déclarent utiliser Facebook. Il n'y a pas de chiffres pour Twitter qui pourtant est très présent.
Enfin, pour ce qui concerne la corruption, autre facteur qui affecte le développement et la démocratie, à la question "peut-on accepter un certain niveau de corruption chez les gouvernants si ceux-ci résolvent les problème du pays?", 45% des Salvadoriens se disent prêts à l'accepter.
Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) 10 octobre 2016
L'annuaire 
L'agenda 
