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AVORTEMENT - L'étudiante accusée d'avoir avorté remise en liberté

Écrit par Lepetitjournal San Salvador
Publié le 3 octobre 2016, mis à jour le 3 octobre 2016

La jeune fille de 19 ans qui avait été mise en détention pour avortement présumé a été libérée et exonérée de charges par le tribunal.

 L'étudiante de Terminale du lycée Damien Villacorta de Santa Tecla avait été accusée d'avortement après qu'un fœtus ait été découvert dans les toilettes de l'institution éducative où elle étudiait.

Elle avait déclaré qu'elle était enceinte des œuvres du compagnon de sa sœur, un pasteur qui n'a pas été inquiété.

Après quelques semaines de détention et au vu de l'enquête, elle a été remise en liberté, l'autopsie ayant révélé que le fœtus mort-né n'avait pas de cerveau et ne pouvait pas respirer.

El Salvador, où l'avortement a été recriminalisé en 1998, fait partie avec le Chili, le Nicaragua, le Honduras, et le Surinam, des quelques pays d'Amérique latine qui pénalisent l'avortement.

Les sanctions sont lourdes pour celles qui avortent et pour les complices. C'est pourquoi les médecins préfèrent prévenir la police et parler d'avortement, même s'il s'agit d'une fausse couche spontanée.
Les peines vont de 20 à 30 ans de prison, et certaines femmes purgent des peines de 40 ans d'emprisonnement à la prison de femmes d'Ilopango (dont tout un quartier réservé aux détenues avec bébé a été financé par la France et inauguré par l'ambassadeur de l'époque). Actuellement, 14 femmes accusées d'avortement sont derrière les barreaux.

Le poids de la religion n'est pas pour rien dans cette mentalité dans un pays profondément catholique et pratiquant.

Le parti ARENA, maintenant dans l'opposition mais qui était au pouvoir en 1998, par la voix de son député Ricardo Velásquez Parker, travaille à un alourdissement de la peine pouvant aller jusqu'à 50 ans de prison pour le crime d'avortement, quelles que soient les circonstances (viol, danger pour la vie de mère ou de l'enfant, malformation grave...).

Depuis plusieurs années Amnesty International dénonce une "législation injuste et absurde" et condamne la "présomption de culpabilité" dont sont victimes les femmes salvadorienne.

Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) lundi 3 octobre 2016

 

lepetitjournal.com san salvador
Publié le 3 octobre 2016, mis à jour le 3 octobre 2016