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DÉPLACÉS - Les déportés de l’intérieur

Écrit par Lepetitjournal San Salvador
Publié le 30 septembre 2016, mis à jour le 30 septembre 2016

Des chiffres invérifiables font état de presque 300 000 personnes ayant dû laisser leurs habitations sous la menace des gangs.

 Les pandillas qui ont quitté les centres-villes pour migrer dans la montagne suite aux actions de la police et de l'armée, font maintenant régner la terreur dans les campagnes. Les habitants fuient leurs villages, abandonnant tout aux mains des voyous par peur d'être massacrés.

Actuellement ce sont les cantons et hameaux autour de Panchimalco qui font la une de l'actualité. Des dizaines de familles sont hébergées dans un campement de cartons et de toile installé sur le terrain de basketball municipal, et elles n'ont pas, pour l'instant, du tout l'intention de revenir dans leurs maisons, contrairement à ce qu'affirme la PNC. Une visite dans ces villages fantômes ne montre que des maisonnettes vides, avec parfois un café encore sur la table, un uniforme d'écolier abandonné, témoins d'un départ précipité.

Il y a un an et demi, le Conseil norvégien pour les Réfugiés informait que 289 000 personnes avaient dû abandonner leurs maisons parce que menacées de mort par les pandillas et les trafiquants de drogue.
Malgré cela, le patron de la police Howard Cotto déclare qu'il n'existe pas de recensement de personnes déplacées à cause des activités criminelles des pandillas, et qu'il ne sait rien de la présence de cartels de la drogue dans la zone.

De même, les policiers présents dans les hameaux disent avoir la situation en main et que les habitants commencent à revenir, ce qui est démenti par les images tournées par la télévision locale. Les maisons sont vides, parfois détruites ou brûlées, et on ne voit pas âme qui vive dans le secteur. Les policiers insinuent que ceux qui ne reviennent pas sont liés aux pandillas, ce que les déplacés démentent.

Les hameaux fantômes sont los Ponce et los Sosa, avec beaucoup d'autres lieux-dits autour de Panchimalco.

En revanche, la population de Panchimalco se déclare satisfaite de l'action de la police car le village lui-même est tranquille.

En décembre 2015, l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) estimait à un million le nombre de personnes déplacées au El Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Mexique.
La situation des déplacés ne s'était plus vue au El Salvador depuis la guerre civile qui a pris fin en 1992.

Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador)  vendredi 30 septembre 2016

lepetitjournal.com san salvador
Publié le 30 septembre 2016, mis à jour le 30 septembre 2016