Les Salvadoriens s'expatrient, légalement ou illégalement, pour leur avenir d'abord, mais aussi pour venir en aide à la famille restée au pays.
Les Salvadoriens émigrent pour regroupement familial, également à cause du chômage, et aussi à cause de l'insécurité.
Une étude de l'UCLA (Université de Californie de Los Angeles) lors d'un forum intitulé Apport des Salvadoriens aux USA, a mis l'accent sur l'apport des Salvadoriens aux Etats-Unis d'Amérique, mais aussi sur l'apport des expatriés au pays d'origine.`
Raúl Hinojosa, professeur à la division de sciences sociales de l'UCLA, a déclaré que les Salvadoriens ne demandent pas l'aumône aux Etats-Unis; les Salvadoriens travaillent et leur travail participe au développement du pays d'accueil.
Mais ce travail bénéficie aussi au pays d'origine, El Salvador en l'occurrence, à travers la fameuse remesa familiar, argent que le Salvadorien envoie chaque mois à sa famille restée au pays.
La quantité d'argent envoyée au pays est importante, puisqu'elle est évaluée à une moyenne de 2000 dollars par expatrié et par an. Cet argent représente entre 15 et vingt fois plus que l'État salvadorien ne consacre à l'investissement social.
Les chiffres donnés par la Banque centrale de réserve d'El Salvador sont éloquents : 306 millions de dollars ont été envoyés en 2016 au El Salvador, soit une augmentation de 3,5% par rapport à 2015.
Autre exemple parlant, rien qu'à Pasaquina, petite ville de 16 000 habitants dans l'Orient du pays, la remesa représente 150% du PIB local.
Cependant, cette remesa familiar a parfois des effets pervers: malgré le chômage, certains secteurs d'activité comme l'agriculture ne trouve plus d'ouvriers saisonniers; par exemple, pour la zafra (récolte de la canne à sucre), les entrepreneurs locaux doivent faire appel à des Nicaraguayens, car les Salvadoriens comptent sur l'argent de la remesa pour subsister.
Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) mercredi 21 septembre 2016
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