Même si l'économie salvadorienne n'est pas des plus florissantes, les chiffres révélés pour 2015 montrent un mieux par rapport aux deux années précédentes en matière de croissance.
El Salvador a vu sa population augmenter de seulement 100.000 habitants depuis 2011, atteignant le chiffre de 6,4 millions.
Sur le plan économique, les caisses de l'État s'assèchent, le Gouvernement pense réduire les salaires des fonctionnaires, ne pourra pas assurer les augmentations liées aux changements d'échelons dans la fonction publique, voudrait une augmentation substantielle de la TVA, va recruter une centaine de procureurs adjoints pour la justice mais a déjà averti qu'il ne pourra pas les payer l'année prochaine, les pensions sont en danger, le plan de sécurité El Salvador seguro grève le budget, les impôts ne rentrent pas comme espéré, la chasse à l'évasion fiscale est, semble-t-il, au point mort, etc.
Malgré ce tableau plutôt sombre, les chiffres restent assez bons. L'inflation a été de 1% et les salaires ont été légèrement augmentés. De même, l'envoi de fonds des Salvadoriens établis à l'étranger a subi une légère progression, permettant à une partie de la population de subsister. Cette remesa familiar participe au maintien à flot de l'économie.
Un accord commercial avec la Bolivie permettra de réduire les droits de douane entre les deux pays et favoriser les échanges. Dans ce domaine, l'ambassadrice des États-Unis a encouragé le Gouvernement à moins de bureaucratie en matière d'exportations (voir le Petit Journal de San Salvador du 22 juillet 2016 ici)
Les exportations ont progressé de 4% et les importations ont baissé de 0,9%, mais le volume d'importations reste le double de celui des exportations.
Le PIB a augmenté de 2,5% sur les douze derniers mois, et les prévisions donnent 2,4% pour fin 2016 et 2,3% fin 2017.
L'économie salvadorienne dépend aussi de la bonne santé de l'économie nord-américaine qui stimule ou ralentit la remesa familiar.
Le développement est freiné aussi par une criminalité encore trop importante (malgré les bons résultats de l'action de la police et de l'armée), et par la corruption qui gangrène les institutions. Le procureur général par son action énergique donne des gages aux États-Unis qui conditionnent leur aide financière à l'efficacité de la lutte contre la corruption et l'impunité.
(Chiffres source Focus Économics)
Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) vendredi 26 août 2016
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