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HEREWINI JONES - Une alternative à la délinquance calédonienne

HEREWINI JONES - Une alternative à la délinquance calédonienneHEREWINI JONES - Une alternative à la délinquance calédonienne
Écrit par David Rizet-Blancher
Publié le 13 mars 2017, mis à jour le 6 février 2024

Conférencier et expert socio-culturel, Herewini Jones est un néo-zélandais d'origine galloise et maori. Il a consacré une grande partie de sa vie à la recherche des cultures perdues des peuples autochtones de l'Océanie et de l'Amérique.

Ses études du peuple Maori, mais aussi d'autres peuples océaniens, leurs langues, traditions et symboles culturels révélés dans l'architecture, les tatouages, les histoires, les noms de famille et même des mots, l'a conduit à une prise de conscience que la plupart des problèmes rencontrés par ces peuples pourrait être traité en tirant parti des points forts de leur patrimoine culturel.

Il a par ailleurs contribué, grâce à de nombreuses interventions et conférences, à améliorer le bien être des jeunes Maoris dont les taux de délinquance et de suicide était importants.

En mai dernier, Monsieur Herewini Jones a pu au cours d'une conférence organisée au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, dont le thème était « Les Valeurs Océaniennes, Source de Réussite », présenter ses travaux et ses réflexions.

Dès le début de son intervention, les personnes présentes dans l'hémicycle ont pu ressentir une atmosphère mystique et ont été emportées par des récits ancestraux dans lesquels la nature revêt son aura magique, où il était question de magie et surtout de sacré. Ce sacré transmis de génération en génération qui fait de la Nouvelle-Zélande ce qu'elle est aujourd'hui.

 

Haka et Maori

Lorsque l'on parle de rugby aujourd'hui on pense tout de suite aux All Blacks et à leur mythique Haka que chaque joueur, Maori ou non, maîtrise à la perfection. La culture Maori est enseignée en Nouvelle-Zélande dès le plus jeune âge sans distinction d'origine ou de classe sociale. Par le biais de la culture c'est aussi la langue qui est apprise ainsi que le Haka. C'est ce qui a créé cette unicité de la Nouvelle-Zélande que l'on connait de nos jours.

Monsieur Jones, par le choix de petits exercices simples, a démontré au cours de sa conférence que les humains ont tous instinctivement les mêmes connaissances, la même conscience du monde qui les entoure sans qu'ils ne s'en rendent compte. Ces connaissances communes, que l'on soit d'origine océanienne ou occidentale, viennent de la nature et c'est ce qu'il a démontré au travers de symboles tels qu'un fleuve ou le lin de Nouvelle-Zélande (flax) plante emblématique Maori.

Grâce à cette approche, Monsieur Jones a pu aider des Maoris à sortir de l'alcool ou de la délinquance, entre autre, en leur rappelant leurs origines, leur culture ce qui les a amenés à une vraie prise de conscience.


Délinquance et alcoolisme, suicide collectif ?

C'est en connaissant son histoire et sa culture qu'un peuple peut se construire et transmettre des valeurs fortes aux générations futures. C'est en rassemblant autour de valeurs communes que l'on crée l'unicité.

Ce n'est pas pour autant que la culture occidentale est délaissée en Nouvelle-Zélande, non bien au contraire, la culture Maori a su s'adapter à la société moderne.

A l'heure où l'on découvre que la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande sont vraisemblablement un même continent, que la délinquance juvénile augmente, que l'alcool et la drogue tuent de plus en plus sur l'île (On ne peut s'empêcher de penser à un suicide collectif), cette intervention de Monsieur Jones prend tout son sens et l'on ne peut que souhaiter que d'autres conférences soient organisées non seulement sur Nouméa mais aussi à travers tout le Pays.

La construction du Pays devrait, comme en Nouvelle-Zélande, pouvoir se faire au travers de la culture Kanak et de tous les peuples qui le composent. La Nouvelle-Calédonie a besoin, elle aussi, du sacré pour créer ses valeurs communes et pour se construire.



Pour en savoir plus :
https://www.facebook.com/pg/tearapaiake/posts/
https://www.tearapaiake.co.nz/
 

David Rizet Blancher
Publié le 13 mars 2017, mis à jour le 6 février 2024

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