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EN COULISSES - La métamorphose de Marie M

Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 3 avril 2017, mis à jour le 4 avril 2017

 

Avez-vous déjà observé cela. Il y a parfois dans l'attitude, dans les yeux d'une personne quelque chose de très subtil qui indique que son âme est en train de vivre un moment? essentiel.

Une rencontre, une compréhension, une inspiration, un aboutissement, une maturité. Et parfois même, tout cela en même temps? C'est ce que j'ai vu ces derniers temps chez Marie M., cette étincelle, ce feu sacré. Alors je suis partie à la recherche de ce qui se tramait derrière la métamorphose de ce petit bout de femme artiste-peintre-comédienne-conteuse? Mes pas m'ont guidée au Centre d'Art, où Marie M. apporte les dernières touches à son nouvel écrin : un spectacle « théâtral, visuel et poétique » intitulé La Fille qui court comme le vent.

 

 

 

Une passion nommé Japon

A peine ai-je salué l'artiste que mon ?il est attiré par cette surface rouge au sol? « C'est la terre du Sud ! », m'indique Marie. Mon regard se promène et s'arrête sur un magnifique objet d'une telle délicatesse qu'on n'ose à peine s'en approcher et le toucher? « C'est Sadako ! », me susurre la comédienne.

Alors, je perçois l'amour qui a guidé chaque mouvement lors de la confection de cette marionnette, que mes yeux n'arrivent plus à quitter. Et je découvre la passion de l'artiste pour le Japon. Origami, gravures, art de vivre? Marie M a le visage qui s'illumine lorsqu'elle évoque le pays du Soleil-Levant.

C'est la petite Sadako Sasaki, présente partout au Japon, en statue, dans les livres, les affiches (lire notre encadré), qui a planté dans l'esprit de l'auteure la graine qui s'épanouit aujourd'hui dans La Fille qui court comme le vent.



Artiste pluri-disciplinaire

Sadako a fait de l'?il à l'auteure pendant l'un de ses voyages au Japon.

Le lien entre la petite Japonaise d'Hiroshima et ses grues en papier et Marie M ne date pas d'aujourd'hui. « J'ai tout de suite su que quelque chose se tramerait à partir de cette rencontre qui m'a touchée », témoigne Marie. Mais qui sait quand un germe deviendra une belle plante épanouie?

C'est cet aboutissement artistique qui m'émeut en voyant Marie M s'activer aux dernières répétitions de La Fille qui court comme le vent.

Elle est plasticienne, auteure, comédienne, metteur en scène, conteuse?

Ce spectacle catalyse ses passions, sublime tous ses talents. Moment abouti, crucial, dans la vie d'une artiste : pas étonnant que cela donne la chair de poule?

L'?il bienveillant de Marcela

Quelques privilégiés avaient déjà découvert la première mouture du spectacle l'an dernier, à la Médiathèque de Rivière-Salée. Sur scène, Marie M incarne Gabrielle, une botaniste calédonienne légèrement au bout du rouleau qui part se ressourcer dans le maquis minier du Sud.

L'unité de temps et de lieu a été choisie pour l'écriture, qui a cheminé au fil de la mise en scène, notamment pendant une résidence au Mont-Dore en février dernier. Une écriture bonifiée par une belle rencontre, celle de Marcela Pizarro, intervenue comme conseillère artistique, et doublée d'une non moins fructueuse collaboration avec la marionnettiste Emilie Féron.

Un bel « objet théâtral »

Pour savoir comment Gabrielle passe du maquis minier de nos belles terres du Sud à la petite Japonaise aux mille grues, venez plutôt voir le spectacle?

Ce petit bijou, cet « objet théâtral », comme l'appelle Marie M, est un alchimiste. Il fusionne la passion de l'artiste pour le Japon, le Sud calédonien, aborde subtilement mille et un thèmes comme la complexité des liens familiaux et porte un message d'espoir et de paix.

Et, comme un bonheur n'arrive jamais seul, ce spectacle familial (enfants à partir de 8 ans) est programmé pendant les premières vacances scolaires de l'année. C'est la cerise? du Japon.

 

 


Carole De Kermoysan (http://www.lepetitjournal.com/nouvelle-caledonie) - mardi 4 avril 2017




Infos pratiques

Les 6 et 8 avril à 14 heures et 18 heures,
7 et 9 avril, à 18 heures
Au Centre d'Art, 6, boulevard Extérieur, Faubourg-Blanchot.
Billetterie sur place du mardi au vendredi de 11h30 à 16h30
et une heure avant le début de la représentation.
Billetterie en ligne sur Tickets.nc
http://www.cda-tickets.com/index.php?id_category=19&controller=category


 



Sadako, la paix réinventée

Le 6 août 1945 à 8h15, la première bombe atomique explose à Hiroshima, au Japon. La ville est pulvérisée. De nombreuses vies sont détruites ce jour-là. Sadako a deux ans et se trouve à deux kilo-mètres du lieu de l'explosion.

La plupart de ses voisins sont tués mais Sadako ne semble pas blessée, sur le moment. En 1954, après une course à pied, Sadako est prise de vertiges : elle est hospitalisée. Une leucémie est annoncée.
Sadako est diagnostiquée « Hibakusha » , c'est à dire condamnée de la bombe, à cause du rayonnement radioactif auquel son corps à été exposé durant l'explosion.
Sa meilleure amie, Chizuko, lui raconte l'ancienne légende japonaise des 1000 grues et lui apporte un origami. Au Japon, une ancienne croyance veut que quiconque confectionne mille grues en origami voit un v?u exaucé.

Cri du c?ur
Sadako s'attèle alors à la tâche, espérant que les dieux, une fois les mille grues pliées, lui permettront de guérir.
Elle confectionne au total 644 grues de papier. Elle meurt le 25 octobre 1955 à 12 ans. Elle a plié ses grues avec tout le papier qu'elle pouvait trouver, jusqu'aux étiquettes de ses flacons de médicaments.
L'histoire de Sadako eut un profond impact sur ses amis et sa classe.
Ils finirent de plier les 356 grues restantes et lancèrent un appel pour récolter des fonds afin de construire une statue en l'honneur de Sadako et de tous les enfants affectés par la bombe.

Symbole international
Aujourd'hui, dans le Parc de la Paix d'Hiroshima, se dresse une statue de Sadako placée sur un piédestal en granit et tenant une grue en or dans ses bras ouverts. À sa base se trouve cette inscription : « Ceci est notre cri. Ceci est notre prière. Paix dans le monde ! »
Tous les ans, des enfants du monde entier plient des grues et les envoient à Hiroshima. Au Japon, il y a des images et des statues de Sadako partout. Grâce à cette petite fille, la grue en papier est d'ailleurs devenue un symbole international de la Paix.



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Publié le 3 avril 2017, mis à jour le 4 avril 2017

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