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ECOSSE - Pourquoi les Québécois se sont passionnés pour le référendum ?

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Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 22 septembre 2014, mis à jour le 8 février 2018

Jeudi 18 septembre, les Écossais ont rejeté à 55% l’idée de l’indépendance de l’Écosse face au reste du Royaume-Uni. L’engouement autour du référendum écossais touche à un enjeu crucial dans l’histoire du Québec, un enjeu qui n’est toujours pas résolu.

Vendredi, à Québec, le Premier Ministre Philippe Couillard a réagi à la victoire du Non en Écosse en mettant en parallèle la question nationale du Québec. Selon lui, les Ecossais ont rejeté l’option souverainiste comme l’ont fait les Québécois lors des élections générales du 7 avril dernier. Le résultat de ce scrutin est un troisième échec pour les souverainistes.

Pour Philippe Couillard, les Écossais comme les Québécois ont fait le choix de "conjuguer leur identité nationale très forte avec l’appartenance à un plus grand ensemble".

Si les Québécois se passionnent autant pour la question de l’indépendance de l’Ecosse c’est parce qu’ils ont déjà vécu une question référendaire similaire. En 1980 et en 1995, un référendum invitait les Québécois à se prononcer sur la souveraineté du Québec. Le projet fut rejeté par plus de 50% des votants.

Les Écossais n’en sont pas non plus à leur premier référendum. Ils ont déjà été appelés aux urnes sur des questions en lien avec l’autonomie de leur nation en 1979 et 1997. Malgré les différences politiques, économiques, institutionnelles et culturelles qui distinguent le Québec et l’Écosse, ces populations affichent un niveau de soutien à l’option indépendantiste très similaire. Environ quatre individus sur dix y sont favorables.

Que veulent les Écossais et les Québécois ? 

Peut-être que l’idée d’avoir plus de pouvoirs séduit davantage les deux peuples que celle de devenir indépendants. La notion de "dévolution max" a été au cœur du débat sur la question nationale en Écosse. La "dévolution maximale" vise à créer un rapport de force suffisamment grand dans la population pour permettre de rapatrier un maximum de pouvoirs auprès du gouvernement central de Londres. Le premier ministre écossais, Alex Salmond, a envisagé sérieusement de soumettre cette option à la population au moment du référendum.

En mettant en place une question à trois options lors d’un référendum, les électeurs devraient choisir entre le statu quo, plus de pouvoirs ou l’indépendance. Finalement, les Écossais comme les Québécois cherchent davantage d’autonomie sans nécessairement vouloir devenir indépendants.

Selon le président du Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ), Gilbert Paquette, "la campagne référendaire écossaise, ainsi que celle qui se dessine en Catalogne, sont porteuses d’espoir pour le Québec. Nous aussi, nous entreprendrons en fin de semaine un nouveau départ vers notre émancipation nationale. Le match nul du référendum de 1995 ne peut rester sans suite et pour cela, il faut que le mouvement indépendantiste revoit ses certitudes, débatte de nouvelles idées et s’unisse sur l’essentiel, malgré les différences de point de vue".

Selon lui, "ce qui est frappant dans le référendum écossais, outre le 'fair play' des deux camps, la solide préparation du camp du Oui, la clarté de la question et de la règle du 50%+1 que tous ont souligné, c’est la progression de l’appui à l’indépendance au cours de la campagne référendaire, en Écosse comme au Québec en 1995."

Maxime Laporte, président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal qui a pour intérêt de defendre les intérêts québécois est du même avis. "Par ce référendum, l’Écosse s’est renforcée. Elle aspire très clairement au statut d’État. Un référendum qui s’inscrit dans une stratégie de renforcement de l’État, plutôt qu’un référendum-partie de hockey qui divise et affaiblit, voilà qui devrait inspirer le Québec"

Il ajoute : "L’Écosse doit être et sera plus autonome de jour en jour. Le projet de 'devolution', qui a été promise par le camp du NON, va dans le sens des intérêts nationaux de ce grand peuple. En tout cas, un pourcentage aussi important en faveur de l’indépendance ne doit pas rester lettre morte et de véritables changements constitutionnels devront être entrepris, contrairement à ce qui s’est passé au Québec, où le statu quo s’est imposé depuis 1995…"

Karen Holcman (Lepetitjournal.com/Montréal) Mardi 23 septembre 2014

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Publié le 22 septembre 2014, mis à jour le 8 février 2018

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