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ARNAUD DUMAS DE RAULY – "L’éducation est l’un des soucis les plus importants des français à l’étranger"

C'est la première fois qu'il se présente à une élection, mais il ne souhaite pas pour autant « faire carrière en politique ». Arnaud Dumas de Rauly candidat à la députation de la 1ère circonscription des Français de l'étranger, nous parle de son projet et des idées qu'il aimerait mettre en place s'il est élu. 

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour vous présenter à l'élection?

Arnaud Dumas de Rauly : Fils d'expatrié et Français de l'étranger : j'ai grandi en Amérique du Nord jusqu'à mes 13 ans et j'ai passé les 21 années suivantes en région Parisienne où j'ai obtenu mon diplôme d'ingénieur puis un Exécutive MBA à l'ESSEC. Je vis depuis 18 mois à New York avec ma femme et mon fils de 2 ans où je suis fier de représenter le savoir-faire français en présidant la filiale américaine de Gaïatrend.

Entrepreneur depuis toujours, je travaille actuellement au c?ur d'une industrie novatrice qui nécessite la mise en place d'une réglementation censée. J'ai été élu président de l'association professionnelle Française et j'ai beaucoup travaillé à Bruxelles avec le Parlement et la Commission Européenne ainsi qu'en France avec l'Assemblée Nationale et divers ministères Français avec comme résultat une règlementation beaucoup plus satisfaisante. 

Depuis novembre 2015, j'ai eu l'honneur de défendre et de représenter, devant des membres du Congrès et du Sénat américain, les avancées en matière de réduction des risques que la France et par extension l'Europe ont mis en place.

Fort de cette double culture, en tant que citoyen ordinaire, à l'image d'une partie du nouveau gouvernement d'Emmanuel Macron, c'est dans cet esprit de renouvellement dynamique que j'ai souhaité, à 35 ans, m'engager pour servir notre pays, pour servir l'intérêt général et être utile au quotidien dans les réformes que nous attendons en tant que Français d'Amérique du Nord.

Quelles sont vos 3 priorités/propositions parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger (emploi, fiscalité, éducation, culture, représentation, administration?) ?

L'éducation est l'un des soucis les plus importants des français à l'étranger. L'enseignement français peut souvent être dispendieux. C'est pour cela que nous souhaitons donner plus de latitude aux conseils consulaires pour l'attribution des bourses. Une autre mesure à prendre serait une optimisation du budget de l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger qui fut en baisse de 2% en 2014 puis de 4% en 2015 et 2016 alors même que le nombre de Français en Amérique du Nord a été multiplié par deux. Je ne parle ici d'augmenter quelconque impôt, mais plutôt de mieux attribuer les impôts payés par les Français de l'étranger. Ceci permettrait de rendre l'enseignement français plus abordable pour les ménages qui sont en difficulté.

Par ailleurs, il est primordial de promouvoir le Label France décerné à des établissements d'enseignement au Canada et aux USA tout en simplifiant et en incitant les échanges de professeurs entre la France et l'Amérique du Nord. Cette mesure accompagnerait une restructuration des FLAM (Français Langue Maternelle) permettant de bénéficier d'un financement complémentaire.

Pour les familles de citoyens ne vivant pas à proximité d'un établissement Français, je souhaite mettre en place une prise en charge des frais liés au CNED en tant que mesure complémentaire. Cette mesure est d'autant plus chère à mes yeux, que c'est grâce a ceci que j'ai pu revenir en France à l'âge de 13 ans et reprendre mon éducation sans accroc dans une établissement Français.

Les Français de l'étranger qui louent ou vendent un bien situé en France doivent payer un impôt aidant au financement de la sécurité sociale en France, la CSG-CRDS. Cela est contraire au droit européen car les non-résidents ne bénéficient pas des prestations sociales liées à ces prélèvements. Nous proposons une suppression de cet impôt au profit d'une contribution à l'éducation et du budget de l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger.

Nous souhaitons également la mise en place d'un guichet unique du service des impôts des particuliers et avec un fonctionnement simplifié dédié aux contribuables Français non-résidents.

La Caisse des Français de l'étranger (CFE) aujourd'hui couvre la maladie-maternité-invalidité, l'accident du travail-maladie professionnelle et la vieillesse. Nous souhaitons mettre en place une accessibilité simplifiée à la CFE pour les indépendants, les entrepreneurs et les expatriés.

De plus, nous souhaitons accompagner cette couverture avec la mise en place de plans spécifiques pour les Français de l'étranger, contenant des plafonds adaptés aux coûts des frais médicaux locaux. 

Enfin nous nous engageons à mettre en place des accords bilatéraux avec des praticiens conventionnées entre la France et l'Amérique du Nord afin d'améliorer la protection sociale et de réduire les frais médicaux.

Consultation Politique et Simplification Administrative

Lors de mes divers contacts avec les Français d'Amérique du Nord, j'ai été surpris par les expériences vécues, notamment celle d'un électeur du Canada. Il m'a transmis une correspondance de la part du Consul Général : 

?votre mandataire n'était pas inscrite sur la liste électorale, et c'est entièrement de sa faute, non de la nôtre?

 ?vous ne pouvez donc pas compter sur Mme X pour le second tour, et comme le consul honoraire M. XXX  n'est pas de nationalité française, vous ne pouvez pas établir d'autre procuration avant le second tour?

" J'ajouterais, que ce service [le droit de vote], dont je reconnais volontiers qu'il est imparfait, est financé par le contribuable français et que la plupart de nos compatriotes au Canada ne payent pas leurs impôts en France. Le principe de fraternité n'est pas illimité. 

Ce sont autant de phrases et de pensées que je regrette de la part d'un officier de l'Etat, mais qui montrent néanmoins la manière dont sont « discriminés » les Français de l'étranger.

Lors de mon mandat de député, je m'engage à mettre en place une procédure non seulement simplifiée, mais dématérialisée permettant à tout citoyen d'établir une procuration et par conséquent de rétablir le vote électronique.

De plus, je m'engage à porter devant l'Assemblée Nationale une proposition visant à mieux communiquer avec les citoyens inscrits sur les listes électorales consulaires afin de maintenir un lien fort et d'offrir à chacun l'opportunité d'exprimer ses convictions politiques. Il est évident que cela va de pair avec une présence accrue du député sur le terrain ou lors de permanences beaucoup plus fréquentes. 

Quel bilan dressez-vous du mandat du député sortant ? Sur quel(s) plan(s) auriez-vous agi différemment ?

Malgré des mesures et de propositions très positives pour les Français d'Amérique du Nord, il me semble que le député sortant n'a pas passé beaucoup de temps sur le terrain. En effet, lors de notre débat du 23 Mai, Mr. Lefebvre s'est targué d'avoir effectué de nombreuses permanences durant son mandat or il se trouve qu'il a passé beaucoup plus de temps en permanence à l'Assemblée Nationale, donc loin de ses compatriotes.

Par ailleurs, son usage abusif d'apparitions et de visuels avec d'autres personnalités politiques est une preuve supplémentaire que sa présence terrain, avec nos compatriotes Français d'Amérique du Nord, a été insuffisante.

Enfin, l'emploi de sa femme en tant qu'attachée parlementaire et ses divers mandats n'apportent pas une confiance nécessaire aux citoyens Français d'Amérique du Nord.

Quelle sera votre attitude à l'égard du nouveau Président ?

Ni de droite, ni de gauche, je représente les Français d'Amérique du Nord, aussi bien dans nos préoccupations locales que dans notre place au sein de la France via l'Assemblée Nationale. Le modèle Français est cassé.

Lors de mes expériences précédentes, que ce soit professionnelles ou associatives, j'ai eu la chance de travailler avec des collègues de droite, de gauche, républicains, démocrates, conservateurs ou socio-démocratiques. Nous travaillions tous dans un but commun : améliorer les conditions de notre industrie dans le consensus. C'est cette philosophie que je souhaite appliquer en tant que député des Français de l'étranger. Il y a de bonnes idées des deux côtés de la barrière et nous devons, en tant que représentant de citoyens Français, de toutes les considérer.

Emmanuel Macron a commencé ce changement mais nous devons aller plus loin. Pour renouveler la vie politique, je n'ai jamais exercé de mandat, et ne souhaite pas faire carrière en politique. Je défendrais des propositions de changement des institutions, pour que les règles du jeu soient durablement plus favorables à tous les citoyens, donc à l'intérêt général.  

La rédaction (www.lepetitjournal.com/Montreal) jeudi 1er juin 2017.

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