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FRÉDÉRIC LEFEBVRE - "La France doit investir dans l'éducation de ses enfants, ici"

Député LR sortant d'Amérique du nord, Frédéric Lefebvre se représente pour une deuxième législature. Quel est le bilan de son premier mandat ? Quels sont ses projets ? Le candidat nous répond

lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous rappeler en quelques mots votre parcours politique et nous préciser quelles ont été vos motivations pour devenir député des Français d'Amérique du nord ?

Frédéric Lefebvre : J'ai conseillé le Président de l'Assemblée Nationale. J'ai travaillé au ministère du budget et au ministère de l'intérieur ou j'étais chargé des relations avec le parlement auprès du ministre. J'ai été député en France. Je connais tous les rouages des institutions parlementaires françaises. J'ai moi-même été ministre où j'ai vécu l'expérience de la gouvernance. J'ai travaillé pour les entreprises, les artisans, les professions libérales, j'ai protégé les consommateurs.
J'ai toujours défendu l'idée de la France mondiale. La France a la chance d'avoir plus de 3 millions de portes drapeaux à travers le monde qui défendent les savoir-faire français, la culture française.

J'étais emballé par la création des circonscriptions pour les Français de l'étranger. Les Français de l'étranger sont souvent pointés du doigt, présentés comme des exilés fiscaux, alors qu'ils méritent au contraire d'être représentés et défendus.

La circonscription de l'Amérique du nord était une évidence pour moi. J'ai un lien  particulier avec les Etats-Unis où j'ai vécu enfant, lorsque mon père était médecin à New-York. Mon frère, mes neveux, mes nièces, mes cousins habitent partout sur le territoire américain. Depuis 4 ans maintenant j'ai le bonheur de vous défendre avec ardeur et conviction. Je me bats avec acharnement pour améliorer votre quotidien.  

Vous avez été classé parmi les députés les plus actifs mais certains vous reprochent de ne pas passer plus de temps dans votre circonscription. Comment avez-vous réparti votre temps ?

Les Français ne me le reprochent pas. J'ai passé 750 jours dans la circonscription. J'ai rencontré des milliers de Français au cours de 62 permanences. C'est très important pour moi de vous rencontrer. Pendant 4 ans, je vous ai écouté, vous m'avez éclairé. J'ai essayé d'agir au plus près de vos attentes. Pour cela, je partage mon temps de manière équilibrée entre l'Assemblée nationale, où je siège, et la circonscription. On n'élit pas un élu local de plus mais le député qui fait la loi et vous défend à Paris. J'ai mesuré combien mes contacts, mon expérience avaient été indispensables pour vous défendre. Obtenir des résultats concrets. Or, le nouveau Président veut aller vite. Je suis le seul à être prêt. 

Je m'emploie à imposer la problématique des Français de l'étranger dans l'hémicycle. J'ai déposé 2200 amendements, j'ai posé près de 900 questions au gouvernement, je suis intervenu 300 fois au Parlement. C'est au parlement qu'une grande partie de votre avenir se joue. C'est là que les lois sont votées. Sur la fiscalité. Sur l'éducation. Sur la protection sociale. C'est la que sont prises les décisions qui vous concernent.

Quels projets vous semblent les plus importants à défendre si vous êtes réélu ?

Au cours de ce mandat, nous avons formé une bonne équipe et nous avons obtenu de réelles avancées. Mais nous devons continuer à nous battre, ensemble. Je suis prêt à poursuivre mon action au cours des 5 prochaines années pour aller encore plus loin. Mes relations de confiance avec le nouveau Président élu, le Premier ministre et le Ministre de l'économie nous aideront dans la concrétisation de nos combats.

J'ai plusieurs priorités :

L'éducation est une priorité pour tant de familles. Lors de la précédente mandature, je me suis notamment battu contre la suppression de la prise en charge systématique des frais de lycées concomitante à la baisse des bourses pour nos compatriotes qui scolarisent leurs enfants dans les lycées français contrairement aux engagements qui avaient été pris. J'ai trois priorités autour de l'éducation : 

Soutenir financièrement les parents qui scolarisent leurs enfants dans le système français est un devoir. J'ai obtenu lors des débats à l'Assemblée Nationale le principe d'une remise à plat du système à l'automne. Il faudra également augmenter les aides. Les remettre à niveau

Maintenir les homologations pour les écoles bilingues dans les zones où le système éducatif français n'est pas présent. C'est le combat que nous menons avec les parents d'élèves à Miami depuis 2015. Labelliser de nouveaux programmes français dans les écoles publiques. 

Développer les programmes FLAM et l'école du samedi, en favorisant la mutualisation de manuels comme nous l'avons fait grâce à l'initiative de San Francisco ou en offrant des enseignements à distance tel que celui d'histoire géographie que j'ai initié à Toronto. Créer un cadre en Amérique du nord amplifier les aides et les rendre durables. 

75% des 500.000 euros de ma réserve parlementaire vont sur l'éducation et la culture françaises. La France doit investir dans l'éducation de ses enfants, ici.

La fiscalité est également un enjeu majeur pour nos compatriotes de l'étranger, sur lequel j'ai obtenu beaucoup d'avancées. Par exemple l'alignement sur les plus-values que j'ai ramenées de 33 à 19% ou l'adaptation du prélèvement à la source pour que les Français de l'étranger ne soient pas les seuls à être exclus de l'année blanche.
Je continuerai à me battre fermement contre la CSG, appliquée injustement ici alors que vous êtes sous protection sociale du pays qui vous accueille.

Face aux injustices dont sont victimes nos compatriotes de l'étranger je suis notamment intervenu pour obtenir la garantie du non cumul de la taxe sur les logement vacants et la taxe d'habitation. Je défends inlassablement le maintien du statut de résidence principale pour le logement initial en France ou le droit de déduire les charges des impôts français.

J'ai combattu la mise en oeuvre d'un impôt sur la nationalité et obtenu un engagement du précédent gouvernement. Je veux que l'on arrête de pénaliser les Francais qui partent à l'étranger. J'ai bâti pour vous une voie de recours privilégiée, je vous envoie des formulaires types pour faire valoir vos droits et j'ai aidé directement plus de 1000 d'entre vous à vous sortir de situations complexes.

J'espère que les ministres de l'Economie et des comptes publics, que je connais bien seront attentifs à mes demandes. Pour avoir pu échanger avec eux, j'ai bon espoir.  

 Et puis il y a les problématiques de santé, qui sont différentes au Canada et aux Etats-Unis. Attente dans un cas et coût dans l'autre. Obamacare a nécessité des initiatives. Les dernières évolutions vont nous conduire à nous adapter. L'une de mes fiertés est d'avoir obtenu que nos compatriotes retraités qui bénéficient d'une retraite du régime général français puissent bénéficier de la carte vitale. Cette carte vitale vous permet une prise en charge des soins lors de vos séjours plus ou moins longs en France. Mon combat demain sera d'étendre ce droit à la carte vitale à tous les régimes (Fonctionnaires, artisans, professions libérales, commerçants,...).

De même, je défends une proposition de loi pour supprimer le délai de carence de 3 mois pour les Français de l'étranger qui contrairement aux étrangers ne sont pas pris en charge tout de suite. C'est une injustice. Je suis également en première ligne pour accompagner la signature de conventions par la France avec les Etats Unis et le Canada sur le sujet de la santé.

Aussi, vous savez que je me bats pour le droit de vote par internet. Je tiens ici à rappeler mon indignation comme celle de la plupart des Francais de notre circonscription concernant la suppression du vote par internet pour les élections législatives. J'ai proposé au Président de la République des solutions sécurisées appliquées en Estonie. Emmanuel Macron m'a confirmé qu'il y est favorable. Je souhaite également que la France mette les moyens nécessaires pour permettre à nos compatriotes de voter dans des conditions acceptables. Ce qui s'est passé lors du scrutin présidentiel à Montréal et dans d'autres bureaux de vote de la circonscription est choquant.

Vous le savez, j'ai saisi directement le Président de la République qui a imposé des améliorations dès le second tour de l'élection présidentielle. L'envoi des documents deux jours après le vote a également choqué. Je serai tout aussi vigilant sur les conditions du scrutin législatif. Déjà le vote par correspondance s'annonce comme difficile compte tenu des difficultés d'acheminement du courrier. C'est intolérable. 

Enfin, pour accompagner nos compatriotes qui font le choix de rentrer en France, j'ai construit avec le conseil régional d'Ile-de-France dont j'ai été l'élu et l'UFE d'Ile de France, pour cet automne, un guichet unique pour accompagner nos concitoyens dans leurs démarches de départ et de retour en France. Pour l'éducation, l'emploi, le logement ou la paperasse fiscale et sociale.

Cette mesure s'étendra, je m'y emploie,  aux autres régions de France à partir de 2018. J'ai engagé des démarches pour cela avec les autres présidents de région. Il est primordial que la France accompagne les Français qui rentrent en France et je continuerai à me battre pour faciliter leurs démarches. 

Vous avez l'investiture LR, mais elle a tardé. Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron et à la composition du gouvernement ? Souhaitez-vous si vous êtes élu soutenir son travail ou être dans l'opposition ?

En homme de droite ouvert je vote ce qui est bon pour la France, d'où que viennent les propositions. J'étais le seul élu de droite à voter la loi Macron. Je connais bien notre nouveau Président, Emmanuel Macron, avec qui j'échange très régulièrement et avec qui j'ai l'habitude de travailler. Nous nous faisons confiance.

Le Premier ministre a longtemps été le plus proche collaborateur du Président de mon comité de soutien, Alain Juppé. J'ai l'habitude de travailler avec le ministre de l'Economie et le ministre du Budget. Nous pourrons avancer sur les dossiers de la circonscription. 

Les femmes et les hommes politiques doivent savoir s'unir face aux grands défis de demain. Je veux aider le Président à faire réussir la France. J'aime mon pays. La France à besoin d'unité.

MPP (www.lepetitjournal.com) mercredi 31 mai 2017

 

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