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Les Français d'Amérique aux urnes en avance pour voter utile

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 22 avril 2017, mis à jour le 23 avril 2017

Déçus d'une campagne brouillée par "les affaires", les Français installés en Amérique ont avant tout cherché à voter utile, samedi, 24 heures avant leurs compatriotes de la métropole pour le premier tour d'une présidentielle endeuillée par l'attentat des Champs Elysées.

Aux Etats-Unis, au Canada et en Amérique du Sud, les centaines de milliers de ressortissants français étaient appelés aux urnes avec un jour d'avance, décalage horaire oblige, pour départager les onze candidats d'une élection dominée par l'indécision massive des électeurs.

"C'est notre devoir de citoyen qu'on continue ici", estime Adrien Gontier, flanqué d'un béret noir, à la sortie de l'ambassade de France à Washington, transformée pour l'occasion en bureau de vote.

"Et puis on est aux Etats-Unis, on a vu ce que ça donnait de ne pas voter ou de voter mal. Donc on ne voudrait pas qu'il y ait de (Donald) Trump en France", explique cet Alsacien expatrié dans la capitale américaine, dans une référence à peine masquée à Marine Le Pen.

Le président américain a estimé que l'attentat de jeudi soir à Paris "aiderait probablement" la présidente du Front national, donnée au second tour -mais jamais gagnante- par tous les sondages depuis plusieurs années.

Exactement 119.773 électeurs français sont inscrits aux Etats-Unis, dont 11.242 à Washington, soit 30% d'électeurs de plus que pour le premier tour de la présidentielle en 2012, selon les chiffres de l'ambassade.

Les mesures de sécurité ont été "renforcées" sur les 69 bureaux de votes à travers les Etats-Unis, compte-tenu du "contexte actuel", précise-t-elle, notamment avec l'appui de sociétés de sécurité privées et "des polices locales informées de la tenue des scrutins".

A New York, le consulat de France, où devaient voter samedi des centaines de Français, a été brièvement évacué dans l'après-midi suite à une alerte à la bombe, avant que tout rentre dans l'ordre.

- 'Les attentats mobilisent' -

Dans cette campagne qui s'est muée ces dernières semaines en course à quatre, avec les sondages donnant Marine Le Pen et Emmanuel Macron en tête, poursuivis par François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, "rien ne nous a été épargné", s'est indigné Alain Letort, sous son parapluie devant l'ambassade de la capitale américaine.

"Des mensonges, des bassesses, des coups personnels", a repris cet homme à la moustache.

A Montréal, où 57.762 électeurs français sont inscrits, des milliers de personnes ont dû patienter, parfois excédées, pendant près de trois heures pour pouvoir exercer leur droit de vote.

"Je suis revenu quatre fois", en vain, a affirmé à l'AFP Paul Hamel, un trentenaire en colère.

Pour Catherine Feuillet, consule générale de France, "le dispositif a été adapté tout au long de la journée qui a été dense".

De la côte atlantique au Pacifique, ce sont 83.016 français qui sont inscrits sur les listes électorales au Canada. L'attente a été de 2 à 3 heures à Toronto, selon les médias locaux. Le vote a été plus fluide à Ottawa, Calgary, Moncton ou à Vancouver.

A Buenos Aires, le premier étage du majestueux palais Ortiz Basualdo, siège de l'ambassade de France, s'est aussi transformé en bureau de vote pour recueillir les suffrages des 15.000 Français installés en Argentine.

Pierre Aguerre, 78 ans, médecin à la retraite, s'est déplacé "contre l'extrême droite". "C'est un moment important dans l'histoire de la France", estime ce Franco-Argentin, dont la famille a émigré en Argentine en 1919.

"Il y a beaucoup de monde qui vient voter, je crois que les attentats mobilisent", avance son épouse de 75 ans, Noémie Nabel, en référence à la fusillade revendiquée par le groupe Etat islamique lors de laquelle un policier a été tué.

Branchée tous les matins sur France Inter et "hyper connectée" avec l'actualité française, Caroline Rostain, 41 ans, femme d'expatrié, a été elle "surprise par le côté rocambolesque de la campagne, les affaires, les fluctuations des sondages, le débat électoral dispersé".

"J'ai été déçue par autant de manque de transparence et d'éthique durant la campagne", juge-t-elle.

© 2017 Agence France-Presse
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Publié le 22 avril 2017, mis à jour le 23 avril 2017

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