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ECHANGE - Des universités françaises à Montréal pour séduire les étudiants québécois

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 5 octobre 2015, mis à jour le 6 octobre 2015

Le 30 septembre, une délégation de neuf  universités et écoles d'ingénieures françaises étaient présentes à l'UQAM, par l'entremise du Consulat générale de France à Québec et Campus France, un organe de l'ambassade de France au Canada qui fait la promotion de l'enseignement supérieur français, informe et accompagne les étudiants canadiens désirant étudier en France. L'objectif était d'offrir la possibilité aux étudiants québécois de s'informer sur les possibilités ainsi que les modalités d'un échange étudiant au sein d'une université française.

Cette initiative s'insère dans un contexte où les flux d'échanges étudiants entre la France et le Québec sont déséquilibrés. En effet, il y a bien plus de Français qui traversent l'atlantique pour venir étudier au Québec que de Québécois faisant le chemin averse. Pourquoi un déséquilibre aussi important ? La France est-elle jugée peu attractive aux yeux des jeunes Québécois ?

Un déséquilibre notoire

Pour l'ensemble des établissements présents - Université de Reims Champagne-Ardenne, ESIEE de Paris,  Université technologique de Troyes, ISAE,  Université Joseph Fourier de Grenoble, Université de Rennes 1, Université Paris-Descartes, Comue Université Grenoble Alpes, Université de Bretagne sud ? le constat est sans appel : ils accueillent bien trop peu de Québécois en comparaison du nombre d'étudiants qu'ils envoient chaque année au Québec. Presque tous ont des partenariats avec des établissements québécois. À titre d'exemple, l'Université de Grenoble a des accords avec le réseau Université du Québec, qui implique que les flux d'échanges soient équilibrés. Cette année, elle accueille 12 Québécois alors que 67 Français sont partis en échange dans la belle province. C'est bien trop peu. D'autres universités présentes n'accueillent presque pas de Québécois, comme l'université Bretagne sud, qui cette année compte seulement quelque canadiens anglophones. C'est du côté des cotutelles de thèse qu'il faut regarder pour trouver  une certaine vitalité et un équilibre  puisque qu'il n'y a actuellement pas moins de 500 cotutelles de thèse franco-québécoises. À l'image de l'Université de Reims Champagne-Ardenne, la mobilité des professeurs quant à elle est satisfaisante, puisque chaque année l'université reçoit des professeurs québécois. La recherche est un domaine où la coopération est prolifique.

Il faut cependant garder à l'esprit qu'il y a 8 millions de Québécois pour 65 millions de Français, c'est donc normal que les proportions soient différentes. Malgré tout, les Français paraissent bien plus intéressés par le Québec que les Québécois le sont par le France.

Des Québécois peu voyageur

Les universités françaises ont bien évidemment réfléchi aux raisons de la faible mobilité des Québécois. Elles seraient surtout  d'ordre culturel et matériel. Les Québécois ont moins la bougeotte que les Français, qui sont plus coutumiers des échanges étudiants, notamment grâce au programme européen Erasmus, qui facilite et incite la mobilité des étudiants en Europe, contrairement aux Québécois qui sont assez peu incités, même si des programmes d'échanges existent aussi dans les universités québécoises. De plus, pour les étudiants français, l'échange serait en lui-même une plus-value, pour l'expérience de vie qu'il représente. Les Québécois cherchent davantage la plus-value dans les cours ou les formations qu'ils pourraient recevoir. Pourquoi aller en échange pour étudier quelque chose que je pourrais faire au Québec ? Dans cette perspective, un travail important est fait pour aller toujours plus loin dans les équivalences des diplômes .Par ailleurs, d'après certains représentants des universités françaises présentes à l'UQAM, les Québécois seraient assez sensibles aux classements des universités, comme celui de Shanghai, qui ne font pas vraiment honneur aux établissements français.

Le côté matériel serait un autre frein important. Le mode de vie des étudiants québécois ne favoriseraient pas leur mobilité. Beaucoup de Québécois travaillent pendant les études. La structure des programmes permet une certaine flexibilité dans le choix des cours et surtout sur la durée des études, ce qui permet de travailler à coté pour les financer. Un échange, souvent de six mois ou un an,  obligerait l'étudiant québécois à lâcher son emploi et son appartement. Cet aspect pèserait dans la balance, sachant que les visas qui sont proposés ne permettent pas forcement de travailler en France pendant les études.

Une réflexion pour proposer des formules plus attractives

Pour essayer d'attirer des étudiants québécois, ces universités françaises sont donc en constante réflexion pour proposer des nouvelles modalités d'échange pour correspondre davantage aux critères des Québécois. L'université de Bretagne Sud, à l'instar d'autres universités présentes à l'UQAM, sont en train de penser à des programmes d'échange ou de stage plus courts. Le problème de l'accueil des étudiants étrangers est certainement le plus gros chantier. Ce n'est pas nouveau, la France est régulièrement pointée du doigt pour ses carences dans l'accueil des étudiants, avec un manque de structures, d'accompagnement, d'informations, de logements réservés aux étudiants étrangers?De leur côté les universités québécoises sont très avenantes vis-à-vis des étudiants étrangers qu'elles comptent chaque année dans leur rang. Les universités françaises ont une source d'inspiration toute trouvée.

 
Thomas Casaux, (Lepetitjournal.com/Montréal) Mardi 6 Octobre 2015

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Publié le 5 octobre 2015, mis à jour le 6 octobre 2015

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