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OXFAM QUÉBEC - “Ça ne demande pas des investissements extraordinaires, il ne faut pas changer le monde juste donner un petit coup de pouce”

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 2 septembre 2014, mis à jour le 3 septembre 2014

Entretien avec Justine Lesage de l'ONG Oxfam Québec. L'organisation non-gouvernementale québecoise fait partie d'Oxfam Internationale qui regroupe 17 ONG dans 17 pays différents. Leurs missions principales sont l'installation de programmes de sécurité alimentaire et de développement durable, de programmes d'alphabétisation ainsi que de programmes de démarrage d'entreprises.

Lepetitjournal.com/Montréal - Pourquoi avez-vous collaboré avec le photographe William Daniels au World Press Photo Montréal 2014 ?

Justine Lesage  - C'était intéressant pour nous car tout ce qui est présenté au WWP ce sont des clichés qui parlent des crises, des problèmes humanitaires, nous avions l'envie de compléter cela avec tout ce qui bouge pour le développement au delà de l'aide humanitaire et que William Daniels à fait un travail formidable au Bénin.

Votre but est-il d'informer du positif qui arrive dans les pays d'Afrique ? 

Oui, nous voulons montrer une Afrique qui bouge, qui trouve des solutions, qui arrive à monter des projets intéressants et innovants. Il y a beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne qui fonctionnaient de façon très artisanale qui se sont développés juste en apprenant à faire d'une autre manière. En installant des moyens de pratiquer l'agriculture, ils arrivent à beaucoup augmenter leurs récoltes et faire des profits. Ça ne demande pas des investissements extraordinaires, il ne faut pas changer le monde juste donner un petit coup de pouce. Il faut leur donner une expérience. 

Justement, l'exposition photo se passe dans la ville de Cotonou au Bénin qui développe ses petites entreprises. Pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé à Cotonou ?  

Le projet est représentatif de ce que l'on fait un peu partout mais Cotonou a une histoire spéciale car son sol à été fait sur des anciens dépotoirs, le sol de la ville entière est fait sur des poubelles, ce qui pose de gros problèmes de salubrité et de santé publique. La question des déchets était donc une catastrophe. Nous avons d'abord travaillé avec les autorités locales et en dix ans nous avons mis en place un système de récupération des déchets. Il y a maintenant des petites entreprises de récupération des déchets qui fonctionnent très bien et qui sont rentables. Le Bénin est en développement, il y a beaucoup de choses qui se passe pour développer l'agriculture et la sécurité alimentaire. Il y a une volonté de ne plus être totalement dépendant des exportations. Les agriculteurs apprennent des pratiques de conservation ou de transformation qui leur permettent de vivre dans la sécurité. 

Les projets qui ont abouti positivement au Bénin sont ils exportables dans d'autres pays ?

Le projet est entre les mains de groupes qui sont partis à Port au Prince en Haiti. En collaboration avec les autorités de Cotonou, ils ont pu importer le projet aussi à Niamey au Niger. Le modèle a été ?copié? dans pleins d'autres villes. Les Béninois deviennent alors comme des experts et nous les aidons à se déplacer pour aller transmettre leur savoir.

Qui est concerné par vos projets de développement d'entreprises en général ?

Ce sont les jeunes principalement, entre 20 et 35 ans car ils représentent entre 60 et 80 % de la population dans la plupart des pays en développement et que c'est une population non ciblée par les programmes de développement qui s'intéressent aux femmes ou aux personnes âgées en général. Un peu comme partout !

Au Québec, avez-vous beaucoup de personnes volontaires pour partir bénévolement en Afrique et qui sont-ils en général ? 

Oui, nous avons un programme d'opération volontaire d'une période de 6 mois à deux ans. Il y a beaucoup de personnes qui sont à la retraite ou d'autres qui mettent une pause à leur carrière à Montréal pour partir. C'est un gros engagement, on a plusieurs centaines de bénévoles qui partent chaque année. En plus nous avons un programme de stage plus court et 500 à 700 bénévoles à Montréal pour nous aider d'une façon ou d'une autre.

 

Adeline Huar (Lepetitjournal.com/Montréal) Mercredi 3 septembre 2014

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Publié le 2 septembre 2014, mis à jour le 3 septembre 2014

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