Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

MOMMY – Une oeuvre bouleversante, un tourbillon émotionnel

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 21 septembre 2014, mis à jour le 22 septembre 2014

 

Le jeune réalisateur prodige de 25 ans, Xavier Dolan continue de nous surprendre par ses talents de mise en scène, de direction d'acteurs et d'écriture avec son dernier film Mommy sorti en salles au Québec vendredi dernier. Dans ce drame familial, les disputes s'enchainent pour terminer sur des scènes respirant un amour inconditionnel, celui d'une mère pour son fils. Un tourbillon d'émotions déconcertant mettant en scène des acteurs époustouflants.  

Lyrisme et excès provocateur

La scène d'ouverture donne le ton de l'oeuvre de Dolan : Des fous-rires, de la noirceur et une vulgarité omniprésente. Diane Déprès, la mère et le personnage principal est dans son véhicule. Elle entre en collision avec une autre voiture. La scène dévoile alors une femme, le visage ensanglantée qui s'en prend à l'autre conducteur d'une façon peu commode. Les jurons québécois sortent de sa bouche à vive allure avant qu'ils ne soient stoppés par un appel du centre d'accueil de son fils. De là commence l'histoire d'une mère battante qui va récupérer son fils abandonné par l'établissement et tenter avec force et amour de le faire passer au dessus de son trouble de la personnalité qui le rend impulsif et violent. Elle tente aussi de joindre les deux bouts en enchaînant les difficultés et les galères liées à son fils.

Diane, pleine d'espoir et d'amour pour lui va s'oublier et partir dans un combat acharné à la conquête de l'équilibre. Vient alors l'aide amicale et soudaine de l'énigmatique Kyla, la voisine d'en face. Ce formidable et enjoué trio trouve la joie, l'équilibre et l'espoir, jusqu'à ce que ...

On retrouve dans Mommy, une suite de la réflexion sur les relations mère-fils que Xavier Dolan avait entamé en 2009 dans son film J'ai tué ma mère. Dans ce premier long métrage, le jeune réalisateur nous racontait l'histoire d'une famille mono-parentale et d'un fils révolté face à sa mère égoïste. Dans Mommy, il nous livre l'opposé, une mère forte et touchante, prête à tout pour son enfant malgré un monde qui lui suggère de l'abandonner. 

Une direction d'acteur hors pair, un jeu époustouflant 

Le jeu des acteurs est sublime et plongeant. Les dialogues et les répliques percutantes. Pour son 5ème film, Xavier Dolan s'entoure de ses partenaires de jeu habituels. Diane (Anne Dorval) essaie de gérer l'amour débordant de violence de son jeune garçon, Steve (Antoine-Olivier Pilon) atteint d'hyperactivité et déficit de l'attention. Dans ce nouveau combat pétri d'amour, Kyla (Suzanne Clément), la voisine d'en face qui souffre de bégaiement et cache un lourd passif viendra porter assistance à cette famille monoparentale.  

Des procédés techniques favorisant l'immersion

Le format carré restreint notre champ de vision lors de scènes particulièrement suffocantes, ne cadrant rien d'autre que le tourbillon émotionnel des personnages. Le format 1:1 qui permet un cadrage plein centre ne laisse apparaître aucun vide dans l'image se focalisant ainsi sur les acteurs et offre une succession de gros plans et de champs, contre champs favorisant l'immersion. Le format intensifie alors chaque scène de dialogue où une grande charge émotionnelle est véhiculée et plonge le spectateur la tête la première dans une histoire bouleversante qui nous met dans tous nos états et travaille l'esprit longtemps après le générique de fin. Notons aussi le procédé d'élargissement du cadre au milieu du film qui est tout simplement parfait.

Quant à la bande originale, son utilisation de chansons populaires, de Dido à Céline Dion affirme le ton mélodramatique et donne place à de magnifiques scènes de bonheur et d'ode à la liberté.

Après les festivals de Cannes, Toronto, Montréal et Québec, c'est au tour des meilleures salles de cinéma québécoises d'accueillir et de se faire une idée sur cette oeuvre. En France il faudra patienter jusqu'au 8 octobre 2014 pour le retrouver à l'affiche.


Genre : Drame

Durée : 2H18

Adeline Huar (Lepetitjournal.com/Montréal) Lundi 22 septembre 2014

logofbmontreal
Publié le 21 septembre 2014, mis à jour le 22 septembre 2014

Flash infos