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HUMANITAIRE – Rencontre avec le Père Thierry de Roucy, fondateur de l’association Points-Cœur

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 20 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

Le Père Thierry de Roucy a eu l'intuition de fonder Points-C?ur en 1990 en France. Depuis il y consacre sa vie et ?uvre à travers le monde pour aider ceux qui souffrent. Points C?ur est présente en Italie, à Naples. De passage à Milan dans le cadre d'un diner de bienfaisance destiné à collecter des fonds pour une maison d'accueil au Brésil, lepetitjournal.com a rencontré le Père de Roucy et le Père Guillaume, de Naples. Entretien


Père Thierry de Roucy, quand avez-vous fondé Points Coeur ?
Je suis entré dans la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie en 1975. J'ai étudié la philosophie, la théologie notamment à Rome, que j'ai enseignées ensuite. Puis en 1983, j'ai été ordonné prêtre, puis nommé Supérieur de ma congrégation. En 1990, j'ai eu une intuition, celle de fonder Points-c?ur.

(photo lepetitjournal.com - le Père Thierry de Roucy)

L'association à donc 20 ans maintenant, quelle a été son évolution ?
Au début, Points-c?ur s'est tournée et a apporté son aide aux enfants des bidonvilles des grandes métropoles, comme au Brésil ou en Argentine, où souffrance et misère font partie du quotidien. A l'écoute de ceux qui souffrent, nous avons au fur et à mesure créé des structures d'accueil, pour accueillir, soutenir et accompagner les personnes. Actuellement nous avons 45 structures de par le monde dont 2 villages d'accueil. Dans ces villages on recueille des enfants de la rue, des familles pauvres et l'idée est de les aider à retrouver une vie équilibrée partagé entre la prière, le travail et l'éducation. Nous sommes à l'écoute de la souffrance et répondons aux appels des évêques, des diplomates qui demandent de l'aide.

Il existe des structures en Suisse et à New York ?
Oui, nous sommes présents en Suisse, car nous avons beaucoup de jeunes volontaires suisses ; nous avons un bureau à Genève et à New York car nous avons beaucoup de relations avec l'ONU. En effet, nous sommes une ONG et disposons d'une voix consultative à l'ONU pour les questions relatives aux droits de l'homme. Moi-même je réside à New York. Il est important d'y être présent pour joindre des gens qui ont un grand pouvoir de décision. Mais nous avons aussi des lieux d'accueil dans ces villes où la solitude pèse et génère une autre forme de souffrance. A New York, on dit que 52% des gens vivent seuls, des hommes d'affaires, des chefs d'entreprise, des jeunes filles, des gens âgés?Economie et compassion, c'est un peu la finalité et la philosophie de notre ?uvre.

Qui s'engage, qui devient volontaire de Points-C?ur ?
Ce sont surtout des jeunes qui ont fini leurs études. Nous avons aussi des gens qui font un break dans leur travail et qui donnent une année de leur vie, par exemple des institutrices, des infirmières? Et puis quelques familles qui rejoignent nos villages d'accueil pendant une période par exemple au Brésil ou en Inde. Nous organisons des sessions de formation avant de les envoyer en mission à l'autre bout du monde,  pour les connaître et confirmer leur désir de s'engager. Pour leur enseigner la charte de Points-C?ur, c'est-à-dire une vie chrétienne, de prière, une vie de communauté dans des espaces internationaux et mixtes et une vie apostolique. Ensuite sur place, ils reçoivent des visites ponctuelles d'appui des membres de Points-c?ur.

Père Guillaume, vous vivez à Naples, où Points-C?ur est présent, pourquoi  et comment est née l'initiative ?
Points-c?urs Naples est né d'une initiative italienne, d'un groupe de turinois, qui travaillant souvent dans le Sud nous a alerté sur la nécessité d'y être présents.

Qui aidez-vous, comment êtes-vous organisés ?
Nous avons un appartement dans un quartier défavorisé tout près de Naples, le Salicelle à Afragola dans un HLM, un quartier peuplé en grande partie de gens déplacés suite au tremblement de terre de Naples en 1980 : c'est un  lieu d'accueil, comme une famille, où actuellement 5 jeunes filles sont hébergées et l'animent aussi.  Notre rôle est d'être présent et d'apporter de l'aide à ceux qui souffrent. En termes très concrets, c'est par exemple, se relayer auprès de personnes malades et qui n'ont pas les moyens d'avoir quelqu'un à côté d'eux, faire du soutien scolaire aux enfants après la classe? C'est un quartier très pauvre où il y a beaucoup d'enfants, beaucoup de chômage et de délinquance.
Et puis nous avons aussi un lieu dans le cadre de la paroisse où nous organisons des activités plus culturelles, artistiques et éducatives.

Quelle expérience en tirez-vous ?
J'ai quelques exemples récents qui me viennent à l'esprit et qui témoignent d'une très grande richesse humaine, où comment des personnes en grande difficulté ont réussi à acquérir une certaine maturité, à ouvrir leurs horizons, à se sortir de leurs soucis pour donner d'eux-mêmes. Cette jeune fille ukrainienne, qui a réussi à renouer des contacts avec sa mère à Naples, ce jeune homme, Cesare, que nous avons rencontré totalement perdu et qui a retrouvé confiance en lui ou encore Rosa, atteinte d'un cancer, qui avec nous, donne de son temps à des enfants. Nous sommes vraiment contents de les aider.

Père de Roucy, quel espérance peut-on avoir dans ce monde ?

Nous avons une mission d'espérance dans ce monde qui n'en n'a pas énormément. Malgré les choses tragiques de la vie, il faut garder l'espérance, ne pas se s'effondrer. C'est une attitude générale à avoir et qui nous permet de changer les choses plus qu'on ne l'imagine.

Propos recueillis par Nathalie Lasserre (www.lepetitjournal.com/milan.html) lundi 20 décembre 2010

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Publié le 20 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012