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SOCIÉTÉ - Milan, ville de Street Art

Via Emilio MorosiniVia Emilio Morosini
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 19 juillet 2016, mis à jour le 1 mars 2018

À Milan, le street art participe désormais activement et légalement à la beauté de la ville. À la demande de l'administration publique ou de nombreux édifices privés, les artistes laissent libre court à leur imagination. Un bon moyen, notamment, de combler les actes de vandalisme.

Via Emilio Morosini


Il y a encore quelques années, réaliser des peintures murales était considéré comme un acte de vandalisme. Aujourd'hui, le street art fascine à Milan, et les artistes travaillent avec l'autorisation de la ville. Si la plupart des projets sont à l'initiative de l'administration publique, de plus en plus de privés investissent dans ce genre de travaux. Des musées aux associations, en passant par les piscines, les hôpitaux ou les centres sportifs, les demandes arrivent de toutes parts. Le changement est apparu il y a cinq ans, lorsque la Commune a décidé de confier aux street artistes la mission de réhabiliter les endroits dévastés par les tags. Des endroits qui, au final, ont gagné une identité qu'ils n'avaient pas auparavant.

Piazza Cardinal Ferrari
 

Le street art pour rattraper le vandalisme
Récemment, la Commune de Milan est même allée plus loin dans la normalisation du street art, en créant une "carte des murs libres", où les artistes pourront pratiquer en toute légalité. Cent murs ont été mis à disposition, et ce nombre peut encore augmenter. L'Administration communale a reconnu la valeur du street art et a décidé de mettre fin à son interdiction.

Ecole maternelle à Porta Romana

L'idée est de combattre le vandalisme. "Nous cassons le mur de la prohibition et créons les conditions pour développer la créativité et l'esprit artistique", explique Carmela Rozza, conseillère municipale chargée des travaux publics et de l'aménagement urbain. "J'espère que cette initiative ouvre la course à qui fera le plus beau dessin : l'art de rue pourra ainsi devenir une grande oeuvre d'aménagement urbain apportant la beauté en ville." Souvent, il s'agit de murs sur lesquels les vandales ont déjà laissé leurs tags : ils seront éliminés avec de vrais projets artistiques.

Sesto San Giovanni
 

15.000 à 30.000 euros pour la façade d'un bâtiment
Le prix de réalisation dépend de la grandeur du mur en question, de la valeur de l'artiste sur le marché, des matériaux utilisés et des coûts du chantier. On peut passer de 15 à 30 mille euros pour la façade d'un bâtiment de cinq étages. D'habitude, un curateur propose différents artistes en fonction du budget de l'acheteur. Sur la base de "books" de croquis, il choisit alors celui dont le style lui est le plus adapté. Mais s'il mandate un artiste, il ne décide cependant pas de l'oeuvre qui sera réalisée. C'est cela qui est arrivé en 2014, lorsque dix street artistes (Acme 107, Encs, Gatto Nero, Gatto Max, Gep, Gianbattista Leoni, Kasy 23, Luca Zammarchi, Mr Blob et Neve) ont peint le mur entourant la basilique de San Lorenzo, entre Porta Ticinese et via Pio IV.

Basilique de San Lorenzo

L'actuel pasteur, fatigué de voir l'état du mur se dégrader au fur et à mesure que les tags l'emplissaient, avait souhaité réaliser une grande peinture murale pour lui donner de la valeur. "Il voulait que le thème soit l'histoire de la ville, mais pour le reste il nous a donné carte blanche", se souvient Alessandro Gatti, l'un des artistes. À la même époque, grâce à une donation de la fondation Cariplo, l'hôpital Gaetano Pini, dans la zone Turro, a fait appel au street art pour revaloriser un angle du quartier, entrainant également dans son projet la diocèse, propriétaire des parois sur la place Cardinal Ferrari. Ainsi, les murs couverts de tags se sont transformés en un autre kilomètre carré d'art urbain. Car ces deux-là ne sont certainement pas à confondre.

Hangar Biccoca

 

Cheminée du Museo Branca


Itinéraire street art
Difficile de citer un réel itinéraire pour admirer les oeuvres de street art existant à Milan. Il y en a partout, du nord au sud, de l'est à l'ouest, et il arrive souvent de tomber dessus par hasard au coin des rues les plus improbables. Mais pour vous faciliter la tâche, voici une liste de quelques endroits où vous devriez trouver votre bonheur :
    ⁃    Parco della Martesana : pour voir les fameux pingouins de l'artiste Pao. Un peu de couleurs qui viennent se mélanger au vert du parc.
    ⁃    Quartier Isola : vous pourrez apprécier le travail de "Microbo" au Piazzale Minniti, et celui de "Zedz" via Cola Montano 15.
    ⁃    San Siro, tout le long de la via dell'Ippodromo : du Piazzale Lotto jusqu'au stade, les murs gris et couverts d'insultes sont devenus la plus grande oeuvre de street art de la ville.
    ⁃    Quartier Porta Genova et Navigli : vous y trouverez notamment le travail d'Elicriso, à l'angle entre via Vigevano et via Gorizia.


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Jules Fobe (lepetitjournal.com de Milan) Mercredi 20 juillet 2016

lepetitjournal.com Milan
Publié le 19 juillet 2016, mis à jour le 1 mars 2018

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