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L. Marchetti : "Profiter de cette période pour repenser l’activité"

LINDA MARCHETTILINDA MARCHETTI
Linda Marchetti, directrice de l'Institut français de Milan depuis septembre 2020
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 29 septembre 2020, mis à jour le 29 septembre 2020

Dans un contexte difficile, l’Institut français de Milan change de direction avec l’arrivée de Linda Marchetti. Entretien avec cette « nomade », passionnée de culture.

 

Quel a été votre parcours avant d’arriver début septembre à Milan, pour succéder à Pascale Just en tant que directrice de l’Institut français de la ville ?

Je me vois comme une nomade, je n’ai pas suivi le moule académique habituel. J’ai beaucoup résidé à l’étranger parce que ce mode de vie me correspond, en particulier les échanges et les découvertes entre les différentes culture et société. Je ne me vois pas faire autre chose. J’ai eu l’opportunité de vivre au Venezuela, en Argentine, en République Tchèque, en Pologne où j’ai passé les quatre dernières années en tant que directrice déléguée de l’Institut français, et maintenant à Milan.
Durant ces expériences, j’ai travaillé dans les secteurs du marché de l’art, de l’histoire de l’art, de la recherche et l’innovation, de l’enseignement supérieur, j’ai enseigné le français langue étrangère également. J’ai ensuite suivi un master des projets européens pour finalement passer le concours des instituts régionaux d’administration. A l’issue de la formation, j’ai choisi de rejoindre le ministère de la Culture. L’expérience la plus proche de cette nouvelle aventure milanaise est la précédente, en Pologne. Quand j’ai découvert cet endroit à mon arrivée début septembre, j’ai été époustouflée par le potentiel et le cachet de ces espaces et par l’accueil chaleureux et le professionnalisme des équipes. L’institut français de Milan c’est un ensemble de 14 personnes en administration et de 29 professeurs. Nous avons la chance d’accueillir également dans nos bureaux une attachée de coopération pour le français qui développe des collaborations avec le public scolaire de la région et, ponctuellement, une lectrice de français rattachée à l’Université Statale de Milan qui vient tout récemment de prendre ses fonctions.

 

Nous devons être un point de rencontres et d’échanges à la croisée des chemins entre la France, l’Italie, l’Europe.

 

Vous arrivez dans un contexte difficile. Comment l’Institut français de Milan s’apprête-t-il à affronter cette période ?

Nous traversons effectivement plusieurs difficultés. Au-delà du contexte sanitaire qui nous impose de réduire nos capacités d’accueil, à la médiathèque comme dans la salle de cinéma ou la galerie notamment, les ressources, tant humaines que financières, sont limitées. Aussi, les espaces ne sont pas utilisés comme ils devraient l’être par rapport à leur prestige et à leur fonction. Le défi va être de trouver l’équilibre entre nos capacités à absorber une programmation plus dense et plus vivante et ouvrir l’Institut sur la ville. J’ai l’impression qu’il demeure encore un trésor caché.
J’aimerais profiter de cette période particulière pour repenser notre activité : s’insérer davantage dans l’agenda culturel milanais, connecter l’Institut à son environnement et le rendre plus visible, afin notamment de diversifier le public et valoriser au mieux nos espaces et notre programmation. Un lieu culturel doit être ouvert, accessible, attractif, nous devons être un point de rencontres et d’échanges à la croisée des chemins entre la France, l’Italie, l’Europe. Évidemment avec des ressources limitées et les conditions actuelles, c’est un projet à long terme.
Je souhaiterais par ailleurs repenser les offres que l’on propose pour donner plus de transversalité sur les services. Profiter aussi de ce moment pour moderniser, dynamiser la structure, par exemple en mettant en place un pass magnétisé, le paiement en ligne et ainsi faciliter notre rapport avec notre public.

 

En attendant, la programmation reprend petit à petit. Quels sont les événements à venir ?

Tous nos services et nos espaces ont réouverts, bien sûr dans le respect des normes sanitaires, ce qui implique une inscription préalable obligatoire et l’application stricte du port du masque et des gestes barrières. Cela concerne les manifestations, la médiathèque, le cinéma, mais aussi nos cours (en présentiel, en ligne ou mixte) qui restent un enjeu fort pour l’IFM.
Nous reprenons le rythme. D’abord avec la venue du chorégraphe Hervé Koubi à l’occasion du festival milanais de danse contemporaine MilanOltre. La saison du cinéma a aussi redémarré. Elle sera enrichie à l’automne par du cinéma francophone (événement prévu initialement en mars dernier) avec quatre séances en partenariat avec la Belgique (via la délégation Wallonie-Bruxelles), la Suisse (consulat et centre culturel) et le Canada (représentations du Québec). Nous ne manquerons pas le rendez-vous de Book City (en novembre) avec la venue d’auteurs français.

 

Depuis quelques années, l’Institut français Milano s’est affirmé comme une étape incontournable du Fuorisalone lors de la semaine du Design. Qu’en sera-t-il en 2021 ?

Ce point fort est le fruit du travail des équipes précédentes que je salue et il est de notre devoir de le consolider et nous serons au rendez-vous en 2021. Nous nourrissons l’espoir de pouvoir maintenir l’exposition prévue durant la semaine du design 2020, avec Constance Guisset. Nous profiterons de cette importante programmation pour célébrer comme il se doit l’anniversaire de l’Institut français de Milan, annulé en 2020. Ce sera les 70+1 !

 

MAR
Publié le 29 septembre 2020, mis à jour le 29 septembre 2020

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