Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

ESABAC – Les lycéens et la Grande Guerre

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 28 octobre 2014, mis à jour le 29 octobre 2014

La Grande Guerre et ses différentes méthodes de partage des connaissances. Tel était le thème de la conférence organisée mercredi dernier à Varèse (Lombardie). L'événement a réuni 330 lycéens de sections Esabac, venus notamment écouter Manon Pignot, une historienne spécialisée dans l'étude des sources enfantines de ce conflit mondial.

La Première Guerre mondiale, vue par les enfants

Réunis dans un amphithéâtre de l'Università dell'Insubria de Varèse, les 330 élèves s'installent. Ils viennent du nord du Piémont (Domodossola, Verbania) et de la province lombarde de Varèse (Gallarate, Busto Arsizio et Varese). Tous préparent le même examen : l'Esabac (le double diplôme baccalauréat français et Esame di Stato italien, ndlr). Ils se retrouvent ensemble ce mercredi pour une conférence sur la Grande Guerre. Ils l'ont étudiée en classe auparavant; l'approche du jour est cependant très spécifique.

L'historienne Manon Pignot, enseignante-chercheuse à l'Université d'Amiens, est spécialiste de la micro-histoire. Elle est venue spécialement pour échanger avec les jeunes. "Mes travaux portent sur l'enfant pendant la Grande Guerre", précise l'historienne. "Jusque dans les années 1960, on ne l'avait étudiée qu'avec des sources institutionnelles". Manon Pignot a, quant à elle, choisi de s'intéresser aux sources enfantines. Sur l'écran, les lettres des bambins à leur père parti au combat défilent. L'écriture est hésitante, des petits dessins accompagnent les mots affectueux, les petites croix représentent les baisers pour ces tout-petits qui ne maîtrisent pas encore l'art d'écrire.

A travers ces documents, on découvre l'émotion des enfants plongés au c?ur du conflit mondial. Son travail de collecte de dessins, de photos, de lettres, de travaux scolaires, lui a pris de nombreuses années.

Un siècle après le début du conflit

L'initiative de la matinée a été organisée à l'initiative de la représentante de l'ambassade de France en Italie, chargée de la promotion du français dans le nord du pays, Claudie Pion. Elle a été accompagnée dans sa démarche par une professeur d'histoire de Varese, Antonella Visconti.

La France célèbre cette année le centenaire de son entrée dans ce conflit. Ce sera au tour de l'Italie l'année prochaine. Le thème tombe donc à point.

Manon Pignot n'est pas la seule invitée à de cette conférence intitulée La gente delle retrovie. A côté d'elle, Enzo R. Laforgia, historien et professeur au lycée classique de Varese ainsi que Yoan Fanise et Simon Choquet-Bottani, concepteurs montpelliérains du jeu vidéo Vaillant Heart sur la Grande Guerre ont également répondu présents.

Grâce à ces rencontres, les lycéens italiens ont l'occasion d'aborder un événement historique à travers des points de vue très spécifiques. L'exercice est apprécié. Eleonora, élève à Varese, a été particulièrement touchée par les documents sur les enfants. "Le travail de l'historienne m'a vraiment plu", précise-telle. "Nous avons préparé cette conférence en classe et les documents sur les enfants étaient très intéressants".

Cette journée, en partie en français, permet aussi aux élèves Esabac de confirmer leur goût pour la langue de Molière. "J'aimerais aller étudier en France", déclare Bianca, élève de Varese. "C'est une belle opportunité d'étudier différentes cultures".

L'Esabac, un diplôme en plein essor

"Derrière Esabac, il y a un vrai enjeu méthodologique", souligne Antonella Visconti, professeur d'histoire au lycée linguistique Alessandro Manzoni de Varese. Les élèves étudient l'histoire en français, avec les méthodes éducatives françaises. "Esabac  permet aux élèves de se familiariser avec un autre mode d'apprentissage. Cela les aide à développer leur esprit critique. On est davantage dans une attitude de recherche".

Le programme offre la possibilité aux lycéens des sections binationales français-italien de préparer un examen de fin d'études secondaires. Celui-ci permet la délivrance de deux diplômes : le baccalauréat français et l'Esame du Stato italien. Une fois diplômés, ils ont la possibilité de continuer leurs études supérieures en France ou en Italie. Selon l'ambassade de France en Italie, 280 lycées italiens sont impliqués sur l'ensemble des régions du pays. En 2013-2014, ils étaient 13.000 élèves inscrits en section Esabac. Au final, 91 % des candidats obtiennent le diplôme dont 80% avec mention.

Toinon Debenne (Lepetitjournal.com de Milan) ? mercredi 29 octobre 2014

Crédits photos : T.D pour lepetitjournal.com

Retrouvez nos articles de la rubrique "Communauté"

Recevez gratuitement tous les matins l'actu des Français et francophones de Milan !

lepetitjournal.com Milan
Publié le 28 octobre 2014, mis à jour le 29 octobre 2014

Sujets du moment

Flash infos