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ALAIN BARGUIRDJIAN - Président de l’Association des anciens du lycée Stendhal de Milan

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 28 janvier 2014, mis à jour le 29 janvier 2014

Après trois ans d'existence, l'Association des anciens du lycée Stendhal de Milan est en plein foisonnement. Bourses d'études, liens, tissage de réseaux; les raisons d'être de l'association sont multiples. Son président, Alain Barguirdjian souhaite la développer et voir se créer un véritable réseau à l'international. Nous l'avons rencontré. Il nous fait part des enjeux et des projets de l'association.

Lepetitjournal.com : Vous avez organisé une soirée le 27 novembre dernier. Est-ce une habitude ? 

Alain Barguirdjian : C'était une première mais nous avons reçu tellement de messages de remerciements que nous allons réitérer. Mais la critique principale était le fait que la soirée avait lieu en milieu de semaine. Nous organiserons donc un nouvel événement au printemps que nous prévoirons un vendredi ou un samedi. Nous sommes encore en phase embryonnaire mais nous progressons !

Quand l'Association des Anciens de Stendhal a-t-elle été créée ? Quelle en est l'origine ?

L'Association des Anciens de Stendhal a été fondée en décembre 2010 suite à l'enthousiasme généré par les 60 ans du lycée français de Milan en 2008. Nous avons eu quelques petites difficultés au début puisque personne ne voulait couvrir les charges sociales qui sont importantes vis à vis de l'Etat et de la justice mais nous y sommes finalement parvenus. Il est vrai que lorsqu'il s'agit de faire la fête, il y a du monde mais lorsqu'il faut se mettre au travail, c'est plus compliqué ! (rires).

Combien de membres compte l'association ? Comment est-elle organisée ?

Nous comptons actuellement plus de 200 membres cotisants. Nous sommes membre de l'ALFM, l'association des anciens des lycées français dans le monde et à ce titre nous avons établi notre siège à l'ALFM où nous avons un bureau. En tant que président de l'association, je siège également au comité de la Foundraising en charge de trouver des fonds. Avec la crise, il est plus difficile de trouver des financements mais nous avons réussi à participer Forum mondial des anciens élèves (FOMA) de Casablanca en 2011 et de Vienne en 2013. Ce sont des événements internationaux qui nous donnent une caisse de résonnance assez importante.

Qu'apporte à l'association la participation à ces FOMA ?

Nous sommes actuellement en très bon contact avec d'autres associations d'anciens élèves de lycées français. J'ai personnellement tissé de très bons liens avec l'association des anciens du lycée de New-York mais aussi de Casablanca, de Vienne ou encore de Rome. Une manière de mettre un pied dans la vie associative au niveau international.

Quelles sont les prérogatives de l'Association des Anciens de Stendhal ?

Il y a tellement de choses à faire que nous nous sommes donnés des priorités. Nous nous sommes donc fixés deux buts principaux. Le premier concerne le domaine professionnel. Pour ce faire, nous voulions donner la possibilité à certains élèves du lycée d'effectuer un stage auprès d'entreprises françaises bien installées sur le territoire italien. L'idée est de créer un lien entre le monde du travail et les lycéens, futurs travailleurs. Nous avons déjà organisé des stages chez Auchan, Danone ou Total. C'est un bon moyen de favoriser le lien professionnel et de permettre aux lycéens de se familiariser avec le monde du travail pour que cela devienne plus concret.

Le second but de l'association est d'organiser des stages à l'étranger à travers les liens que nous avons tissés avec les autres associations de lycées français. Nous n'en sommes encore qu'au début du processus puis que nous n'avons fait partir que trois élèves mais l'idée est de faire profiter du réseau aux élèves du lycée Stendhal mais aussi aux enfants des anciens.

La mobilité au travers d'un réseau est donc au centre de vos actions. Comment souhaitez-vous développer cet engagement ?

Au niveau international, nous avons aussi fixé comme objectif de créer un vrai réseau international. Pour prendre un exemple concret, j'ai personnellement eu un problème aux Etats-Unis avec un client qui ne m'a pas payé. Ne connaissant pas d'avocat à New-York, j'ai appelé mon homologue dans la ville qui m'a dirigé vers un ancien élève du lycée français, aujourd'hui avocat. L'idée est donc de pouvoir mettre en relation toutes les forces françaises via les associations des anciens. Etre aidé par un Français qui parle votre langue et qui a eu la même éducation est une aide précieuse à l'étranger. Même au niveau institutionnel, le pouvoir d'un pays passe par un réseau. Le pouvoir est aujourd'hui économique et non plus militaire. La création d'un véritable réseau est alors primordiale.

L'association est aussi à l'origine de bourses d'études. Pouvez-vous nous en parler ?

Nous avons organisé en 2013 deux bourses d'études. Nous avons notamment aidé un élève de Terminale dont la famille se trouve en grande difficulté financière. Nous avons donc couvert en partie ses frais scolaires afin de l'aider à passer son baccalauréat. La décision a été prise avec le proviseur du lycée et l'APE. Nous avons aussi lancé une bourse d'études musicale qui couvre les frais de scolarité pour des étudiants en musique. Nous l'avons créée en hommage à Claudia Colombo, une ancienne professeure d'Italie et figure charismatique du lycée.

Comment financez-vous ces projets ?

Grâce aux anciens élèves du lycée Stendhal qui cotisent et qui contribuents à faire vivre l'association. Certains vivent encore à Milan mais beaucoup d'entre eux sont à l'étranger et gardent ce lien avec le lycée. Les contributions varient mais nous en avons déjà reçu de l'ordre de 1.000 euros. Dès que l'on touche aux souvenirs d'école, les gens sont plus généreux. Il y a ce sentiment d'appartenir à l'établissement à vie.

Un peu comme les confréries des universités américaines ?

Effectivement, c'est un peu le modèle des grandes écoles américaines que nous essayons de mettre en place. Il faut dire que dans ce domaine, les anglo-saxons sont maîtres. La domination économique américaine est aussi due à tous les réseaux qui existe. C'est ce qu'on appelle le pouvoir de l'intelligentzia et les Américains ont compris très tôt l'intérêt que cela pouvait avoir. Mais les Français sont en train de rattraper leur retard et il y a une volonté politique de créer ce réseau international des anciens des lycées français dans le monde. Il faut savoir que l'agence compte environ 500 établissements sur les cinq continents.

L'idée est donc de développer ce réseau ?

Tout à fait ! Et les comptes sont très vite faits ! Si chaque établissement a en moyenne 1.000 élèves (c'est même plus dans certains pays), imaginez le nombre de personnes dans le monde qui pourraient être membres de l'association au fil des ans. C'est aussi le gage d'une réussite grâce aux contacts qui pourraient se nouer.

Êtes-vous soutenus par les institutions françaises ?

Oui ! Nous avons vu plusieurs députés venir nous féliciter mais le soutien le plus actif est le lycée en lui-même. Les trois proviseurs qui se sont succédés ces dernières années nous soutiennent les yeux presque fermés. Ils mettent à notre disposition des locaux pour nos réunions par exemple. Nous avons aussi le soutien du Consulat et du consul, Joël Meyer (en photo avec Alain Barguirdjian) ainsi que de tous ses collaborateurs. Il s'agit d'un support important qui nous ouvre des portes. Mais il y a bien entendu une volonté politique puisque nous avons reçu Mme Conway-Mouret, la ministre des Français de l'étranger. C'est symbolique mais c'est valorisant. Les institutions peuvent être des ambassadeurs pour nous aider à porter la parole.

Vous parlez du lien important entre les lycées français dans le monde mais êtes-vous en lien avec d'autres associations de lycées étrangers à Milan ou en Italie ?

Vous touchez un point important. Rien n'a encore été fait concrètement dans ce sens là mais contacter des éventuelles autres associations des lycées allemands, américains, etc. est prévu. Ne serait-ce que pour voir comment ils fonctionnent et pourquoi pas tisser de nouveaux liens.

Un premier bilan après ces trois premières années d'existence ?

On nous avait pris pour des fous lorsque nous avions lancé le projet mais nous avons des résultats concrets dont nous sommes fiers. Notre profil facebook compte près de 1.400 contacts et nous sommes en relation avec 400 personnes sur LinkedIn. Tout ceci me donne une vision positive de l'avenir pour l'association et je sens le potentiel. Nous sommes complimentés pour nos actions et je peux vous dire que lorsque l'on vous fait un compliment dans le monde des affaires, c'est souvent pour un intérêt particulier mais dans le milieu associatif, étant donné qu'il n'y a pas d'enjeu économique, le compliment est réel.

Propos recueillis par Aurélien Bureau (Lepetitjournal.com de Milan) ? mercredi 29 janvier 2014

Crédits photos : AALSMI - A.B pour lepetitjournal.com

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Publié le 28 janvier 2014, mis à jour le 29 janvier 2014

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