Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

LITTERATURE - La capitale mexicaine vue par les écrivains

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 7 octobre 2013, mis à jour le 5 janvier 2018

La ville de Mexico ne laisse personne indifférent. Si certains sont fascinés par cette agglomération tentaculaire, d'autres, en revanche, portent, sur elle, un jugement bien plus contrasté. Les écrivains n'échappent pas à cette règle. Florilège

Auteur : Victor kappa

Les adorateurs?
L'essayiste français Elie Faure découvre la capitale mexicaine en 1931. Il tombe littéralement amoureux de cette ville, que lui fait découvrir son ami, le muraliste Diego Rivera. Dans Mon périple, publié quelques mois plus tard, il en dresse un portrait pour le moins flatteur: "Mexico est une ville admirable. Certainement l'une des plus belles du monde, d'une richesse inouïe en arbres, en fleurs, en parcs et jardins, jusqu'à sa plus extrême banlieue, en eaux et fontaines, d'une fort belle et simple architecture, très propre". Le chantre du surréalisme André Breton résidera, lui aussi, quelque temps à Mexico où il rendra visite à Léon Trotski qui y vivait en exil. L'intellectuel français qualifiera le Distrito Federal de "terre d'élection de l'humour noir" et s'enthousiasmera surtout pour "sa végétation exubérante, son bestiaire extravagant et ses traditions populaires". Les écrivains français ne sont pas les seuls à s'être laissés subjuguer par la capitale du Mexique puisque de nombreux auteurs nord-américains s'y sont, un temps, installés. Parmi eux, John Steinbeck, Saul Bellow, Tennessee Williams, Jack Kerouac, ou encore William Burroughs. Ce dernier y étudia l'histoire aztèque et les codex mayas qui eurent une grande influence sur son ?uvre.

? et les autres
Contrairement aux auteurs précédemment cités, certains écrivains mexicains ou étrangers éprouvent une certaine aversion -voire un profond dégoût- vis-à-vis de la capitale du pays aztèque. Le prix Nobel de littérature Octavio Paz écrit, par exemple, en 1985: "Notre ville commença à être défigurée il y a trente ans. Trois forces néfastes se sont liguées pour produire cette ânerie monumentale qu'est la ville de Mexico aujourd'hui. Ces ennemis ont pour nom centralisme, esprit de lucre des entrepreneurs et mégalomanie des dirigeants". L'ancien ambassadeur du Mexique en France Carlos Fuentes la compare, quant à lui, à "une plaie géante, un cratère de pus, la carie de l'univers, la lèpre du monde, le chancre des Amériques, l'hémorroïde des Tropiques". Pour sa part, Aldous Leonard Huxley, l'auteur britannique du roman Le meilleur des mondes, reviendra dégouté de son bref passage à Mexico. Pour preuve, ces quelques lignes extraites de Croisière d'hiver: "Je ne me suis jamais senti aussi mauvais caractère qu'au cours des semaines que nous passâmes à Mexico. Je n'ai jamais vu tant de gens maigres, maladifs et difformes que dans les quartiers pauvres de la capitale. Comme argument contre notre système économique actuel, Mexico est irréfutable". Quant à l'auteur américain John Hopkins, il ne s'y attardera pas comme il le rappellera dans Carnets d'Amérique du Sud: "La première chose que j'ai faite en arrivant à Mexico, c'est acheter un billet de train pour partir d'ici. Une ville habitée par dix millions de Mexicains ne peut être qu'un endroit complètement fou".

Olivier CHARPENTIER (www.lepetitjournal.com/mexico) jeudi 13 juin 2013

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 7 octobre 2013, mis à jour le 5 janvier 2018

Flash infos