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SPECTACLE - Lucha Libre : testostérone et noms d’oiseaux !

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 27 juin 2015, mis à jour le 5 juillet 2015

Célèbre dans le monde entier, la lucha libre est une institution au Mexique. Rudos contre técnicos, masques contre chevelures, un contre un ou foire d'empoigne, clés de bras ou saut depuis la troisième corde, le spectacle est toujours au rendez-vous. Compte-rendu d'une soirée dans l'antre du catch à gogo.


Certains enchaînements techniques sont parfois très impressionnants. (Photo Lucie Louâpre)

Il est 19h30 à la Arena Mexico et c'est parti pour une soirée Lucha Libre, entendez catch mexicain. Nous sommes mardi, il n'y a pas foule. Les gradins se rempliront timidement au fur et à mesure des combats. Dans les allées, des vendedores vous proposent cervezas, refrescos, palomitas et totopos (bières, sodas, pop-corn et chips de maïs).

Le premier combat débute, annoncé par un homme de petite taille en costume posté sur le ring. La réverbération du micro résonne dans toute l'arène. Avant chaque partie défilent des jeunes femmes en petites tenues, récoltant des noms d'oiseaux de la part de certains spectateurs peu élégants. Puis entrent les champions, un par un. Ils passent parmi elles avant de rejoindre « la scène » et de chercher les acclamations du public en s'élançant sur les cordes du ring. Les catcheurs forment des équipes de 2 ou plus pour des matchs se remportant en trois caidas (chutes).

Les catcheurs masqués, tout un mythe au Mexique. (Photo Lucie Louâpre)

Aller voir de la lucha libre, c'est assister à un enchaînement de gifles et galipettes innombrables. Les coups sont simulés, les chutes anticipées, les réactions exagérées? Ce spectacle s'apparente en fait à une pièce de théâtre où les comédiens exposent leurs muscles et leur virilité. Le tout arrosé d'une bonne couche d'huile à lustrer. La tenue du luchador varie mais parmi les incontournables, retenons le fameux masque coloré, le collant (parfois remplacé par un caleçon saillant) et la cape de héros. Parfois la partie se joue hors du ring. Les spectateurs lâchent alors de grands « oooh » alors que la caméra retransmettant la scène sur écran géant suit les lutteurs.

Lucha pour le public !


En milieu de soirée, un jury s'installe sur un podium pour ce qui s'annonce comme un « A la recherche de la nouvelle star » version catch ! L'un des jurés, un arbitre surnommé Bretelle, est hué par le public. S'affrontent alors Flyer et Camelo Casas. Le premier peste contre l'arbitre. « Cuenta rapido ! » lui dit Flyer alors que l'arbitre tarde à taper une 3e fois à terre pour signifier la victoire du lutteur. Un des jurés lui lance ensuite : « Tu luttes comme une fille et ici c'est une lutte d'hommes ». Si ce conseil peut laisser dubitatif, le suivant est plus intéressant : «Lucha para el público !»
Le jury de « A la recherche de la nouvelle star » version catch. (Photo Lucie Louâpre)

Car en effet, le public est la raison d'être de la lucha libre. En tête du palmarès des insultes lancées, le célèbre « Chinga tu madre » que nous vous laisserons le soin de traduire ou encore « Ay que puto ! ». Si certains s'emportent, se lèvent et vous donnent l'occasion d'apprendre tout un tas de gros mots mexicains, d'autres regardent le spectacle en silence comme s'ils étaient devant la télévision.

Sur le ring, on ne rigole pas. (Photo Lucie Louâpre)

Si les premiers combats sont plutôt lents car mettant en scène des lutteurs débutants, les derniers de la soirée se placent un cran au-dessus. Arrive El Místico, célèbre sur la scène mexicaine, et dont personne ne connaît le visage. Il affronte une bande de soi-disant Portoricains (ce sont en fait des Mexicains) et finira par leur faire manger les tortillas qu'ils avaient lancées en arrivant sur le ring pour moquer l'équipe adverse. Trois heures plus tard, l'arène se videra alors qu'une odeur de tabac et de bière a envahi le lieu.

Instantané sonore :



Pratique :

Arena Mexico
Calle Dr. Lavista #189
Del. Cuauhtémoc, Col. Doctores,
06720 Ciudad de Mexico, D.F.
Plus d'infos sur le site du Consejo mundial de lucha libre.

Lucie Louâpre (Lepetitjournal.com/mexico) Vendredi 26 juin 2015

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 27 juin 2015, mis à jour le 5 juillet 2015

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