Il était une forêt, le nouveau film de Luc Jacquet, est une petite pépite poétique. Le réalisateur de La Marche de l'Empereur dévoile cette fois-ci la magie du monde des forêts tropicales. Bouillonnant de vie, cet univers est à découvrir au cinéma IFAL à Mexico.
Après La Marche de l'Empereur et Le Renard et l'enfant, Luc Jacquet s'attaque à nouveau au monde naturel, cette fois-ci en nous offrant un regard passionné de ce qu'il appelle "une forme de vie immobile" : le vaste monde des forêts tropicales. En collaboration avec Francis Hallé (botaniste reconnu, expert dans le domaine des arbres primaires), ce documentaire explore l'histoire de la création des forêts des tropiques avec fascination. Ainsi, le monde atemporel de ces géants mystérieux dévoile tous ses secrets lors de cette belle promenade entre ses spécimens les plus majestueux.
On y découvre une intéressante vision du monde entourant les arbres : contrairement à immobile ou solitaire, Il était une forêt (Érase una vez el bosque) souligne que celui-ci est bouillonnant d'activité et de vie à divers niveaux. Depuis les fourmis ou les termites, en passant par les oiseaux et les chauves-souris, jusqu'aux racines les plus profondes des figuiers étrangleurs, moabis, lianes passiflores, Jacquet fait parcourir toutes les stratégies que les habitants des arbres (en comptant les arbres eux-mêmes !) emploient pour survivre et croître en harmonie. Plein de découvertes des plus impressionnantes ont alors lieu : la capacité des arbres à communiquer entre eux à travers leurs parfums, les facettes nocturnes et diurnes sous leurs branches, leur système presque miraculeux de photosynthèse, abordé de la façon la plus lyrique possible, entre autres?
Des images spectaculaires
Loin d'être lourd ou ennuyeux, le film profite de sa courte durée pour ne prendre que l'essentiel de ce qu'il souhaite aborder. Ainsi, plein de connaissances ratées par ennui lors des cours de SVT au collège sont rattrapées, voire même appréciées ! Illustrées par des précieuses animations des dessins d'Hallé qui prennent vie sur les magnifiques plans travellings, puis approfondies par la voix en off du narrateur, le spectacle visuel dont elles font partie ne les éclipse pas : au contraire, il les enrichit. Les images sont spectaculaires, pleines de poésie, la grandeur des bois est toujours bien ressentie grâce aux constantes représentations de sa magnitude par rapport au temps qu'elle habite.
Le film peut sembler un peu plat ou conventionnel, il se rattrape facilement par l'émerveillement qu'il transmet. Bien qu'il ait ses faiblesses, telles que la dispersion des idées qu'il présente (ce qui peut arriver à confondre à certaines reprises), quelques subtiles exagérations du côté de la musique, il est toujours très agréable de recevoir un produit de réflexion si rempli d'amour et de passion dans sa conception. Il était une forêt n'a pas toute la force émotive que porte La Marche de l'Empereur, mais il y conserve son esprit de respect et d'exaltation envers les miracles de la Terre, et propose de continuer à l'admirer autant qu'il nous est proposé de le faire pendant ces 78 minutes de trésor. ??
Plus d'infos sur le site du Cinéma IFAL.?
Adrian Ollé-Laprune (Lepetitjournal.com/mexico) Lundi 4 mai 2015
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