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ECOBICI - On a testé pour vous Mexico à vélo

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 18 avril 2014, mis à jour le 18 avril 2014

 

Dans la ville de Mexico où les voitures règnent en maître, aller d'un point A à un point B en vélo relève parfois du parcours du combattant. Les premiers trajets en tant qu'étranger peuvent être assez effrayants. Mais rassurez-vous, on finit par s'y faire.
La rédaction du Petit Journal a testé pour vous Mexico à vélo. 

Les 275 stations d'ecobici sont situées dans des quartiers plutôt centriques de Mexico. (Photo Romain Thieriot)

Au milieu de trois, quatre, voire cinq rangées de véhicules plus ou moins imposants on se sent véritablement tout petit sur sa bicyclette et particulièrement vulnérable. Dans beaucoup de villes européennes, le vélo est un moyen de transport comme un autre alors qu'à Mexico, capitale de la voiture, la pratique du vélo n'en est qu'à ses balbutiements et ceux qui l'utilisent font quasiment acte de militantisme. Le district fédéral compte aujourd'hui près de 50 km de pistes cyclables, un grain de sable parmi les 10 200 kilomètres de routes traversant l'ensemble de la ville ! 

En février 2010, Mexico adopte à son tour un service de vélos en libre service : le Vélib de Mexico est né sous le nom d'Ecobici. Les 275 points de stationnement recouvrent une aire de près de 20 km² concentrée dans les colonias plutôt centriques comme la Condesa, la Roma, Reforma, Chapultepec, Polanco... Alors allons-y !

C'est parti, il est 10 heures du matin, je pars à l'aventure : j'enfourche une ecobici (on en trouve pratiquement à tous les coins de rue dans les quartiers susmentionnés). Mon objectif : atteindre Polanco depuis la Condesa, puis redescendre jusqu'au centre historique. Dans les petites ruelles à sens unique, pas de problème, mais lorsqu'il s'agit d'emprunter les grands axes, c'est une toute autre histoire. 

Ecobici
S'extraire du chaos
Premiers conseils à suivre : anticiper un minimum son parcours, veiller à ce que la route soit praticable pour un vélo et s'assurer que l'on va pédaler dans le bon sens de la circulation. Lors d'un de mes premiers trajets, j'ai fait l'erreur de partir un peu à l'aveuglette. Résultat, au bout de l'avenue Sonora (Condesa) à l'entrée du parc de Chapultepec, j'ai failli emprunter un tunnel réservé aux voitures où, bien sûr, ces dernières défilent à toute vitesse. Je me suis donc retrouvée dans la situation particulièrement stressante de devoir faire demi-tour au milieu d'une route en étant klaxonnée de toute part. Plus de peur que de mal, heureusement. Il se trouve que sur le côté gauche juste à côté, il y avait un pont pour les piétons et les vélos. 
(Photo Romain Thieriot)

Parfois, il vaut mieux s'arrêter un petit moment et bien observer la route plutôt que de se presser à suivre le flot rapide des voitures. Il y a toujours des chemins alternatifs plus sûrs. Et quand il n'y a vraiment pas le choix, sur une route où la circulation est en sens inverse par exemple, il vaut alors mieux rouler sur les trottoirs ou carrément poser pied à terre car les voitures ne feront pas grand cas de vous, petits cyclistes. 

J'arrive donc au parc de Chapultepec, fini les voitures. Ouf ! Enfin tranquille. En semaine, c'est particulièrement agréable d'emprunter les chemins de cet immense parc. On peut facilement se perdre dans les allées et en profiter pour découvrir au hasard de notre petit périple le jardin botanique, le musée d'Art moderne, le château, le zoo, s'émerveiller devant la richesse de la végétation, l'immensité des arbres et se laisser aller à quelques sucreries parmi tous les stands de souvenirs. Les routes sont plus ou moins en bon état et suffisamment large pour tout le monde. En revanche, je ne m'y aventurerai pas le week-end lorsque le parc est pris d'assaut par les familles.

En sortant du bois de Chapultepec, on peut longer le paseo Reforma en restant sur les larges trottoirs, pas tellement adaptés certes aux deux-roues (on s'en rendra vite compte après quelques bosses et le tremblement permanent) mais les voitures vont trop vite pour aller sur la route. Il faut parfois mettre pied à terre pour monter et descendre d'un trottoir à un autre, mais cela fait partie du charme.

Les 45 premières minutes gratuites

Ecobici

Arrivée à l'Auditorium national, je fais demi-tour et je descends par le paseo Reforma longeant le parc du côté gauche, il y a moins de monde. Au bout de 45 minutes, je dépose mon vélo à un stationnement ecobici (les 45 premières minutes sont gratuites). Après 5 minutes, il est possible de reprendre un vélo et voilà, une nouvelle promenade gratuite. En attendant, je m'installe à l'ombre de la statue de Winston Churchill, sirotant un jus de goyave. 
(Photo Romain Thieriot)

Une fois en bas du parc de Chapultepec, une piste cyclable digne de ce nom, enfin ! C'est la piste du paseo Reforma allant du parc jusqu'à Bellas Artes au centre historique (elle fait un peu plus de 6 km). C'est le plus beau et le plus sécurisé des parcours à faire dans Mexico. Là, je croise d'autres cyclistes, je me sens moins seule. Et quel bonheur de passer tranquillement à côté de tous ces véhicules quasiment à l'arrêt à cause des bouchons ! 

Je passe par la zona Rosa et la célèbre colonne de l'indépendance : El Angel, puis par la Torre Mayor (avec ses 55 étages dont le dernier culmine à 225 mètres, c'est le plus haut gratte-ciel d'Amérique latine). Attention justement aux voitures qui se pressent devant les immeubles et stationnent parfois sur la piste cyclable en attendant qu'un valet de parking prenne le relais. 

Je me sens si bien sur mon vélo à admirer le paysage défiler que j'en oublie de regarder devant moi et hop ! Un nid de poule ! Eh oui, il y en a aussi sur les pistes cyclables alors prudence ! Et puis enfin, l'arrivée au palacio de Bellas Artes est incroyable. Quelle récompense après ce parcours semé d'embûches !

Le service d'ecobici est ouvert de 6 heures à 00h30. Plus d'informations et plan des stations sur https://www.ecobici.df.gob.mx/es

Marjorie Lenhardt (Lepetitjournal.com/mexico) Vendredi 18 avril 2014

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 18 avril 2014, mis à jour le 18 avril 2014

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