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OBIKE - Le Uber du deux roues arrive à Londres et bouscule Boris

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 30 juillet 2017, mis à jour le 28 juillet 2017

Depuis 2010, les Santander Cycles - anciennement Barclays Cycle - permettent à 8,7 millions de Londoniens de se déplacer. Ces vélos, maîtres de la capitale jusqu'alors, ont désormais une concurrence, débarquée le 11 juillet dernier et venue tout droit de Singapour : oBike. Créés par une entreprise privée, ces vélos low-cost chamboulent le règne des Boris Bikes et le quotidien des cyclistes. Explication.

Plusieurs centaines d'entre eux ont investi Londres depuis le 11 juillet 2017. Jaunes et gris, au design modern, les oBike constituent un nouveau système de vélos en libre-service dans la capitale. Sans station, les utilisateurs les accrochent où ils le souhaitent grâce à une application du même nom. Le paiement s'effectue depuis le téléphone, d'abord avec une caution de £49 dès l'inscription, puis chaque demi-heure passée sur la selle coûte 50p. Low-cost et simple d'utilisation, les oBike ne font pourtant pas l'unanimité. Et pour cause, ils investissent le territoire des Boris Bike - du nom de Boris Johnson, maire de Londres lors de l'inauguration. Depuis 7 ans, les Santander Cycles ont le monopole du cyclisme urbain londonien. Mais de nombreux utilisateurs reprochent leur coût élevé : £2 pour se saisir d'un vélo, puis £2 par demi-heure après les 30 premières minutes gratuites.

Vers une ubérisation du cyclisme

Pourtant, ne serait-ce pas le prix à payer pour pédaler en toute sécurité, avec des vélos fonctionnels, dont les stations sont sécurisées ? Car en effet, rien ne garantit aux utilisateurs des oBike un contrôle des vélos, la casse étant à leur charge comme il est stipulé sur le site internet : « Une caution est nécessaire pour engager la responsabilité de l'utilisateur lorsqu'il utilise nos services ». Certains comparent largement l'entreprise asiatique à Uber, cette société remettant en question le travail des taxis, ou encore voient en elle une source de problèmes :



D'autres se réjouissent de voir arriver un nouveau mode de transport écologique et discount : 



Les quartiers pris au dépourvu

Que les Londoniens valident ou non cette bicyclette controversée, les problèmes ne s'arrête pas là. Les conseils d'arrondissement n'auraient pas été prévenus de l'arrivée de ces vélos, obstruant largement le passage sur les trottoirs censés protéger les passants. Sur le site internet de Hammersmith and Fulham, quartier du Sud-Ouest de Londres, le conseil explique noir sur blanc le problème relatif aux oBike  et affirme ne pas avoir été informé de leur mise en place. Le même jour, le 14 juillet 2017, l'entreprise asiatique a accepté de retirer ses vélos du borough et des négociations semblent être entamées pour trouver un terrain d'entente.

Quel avenir pour le cyclisme ?

oBike, qui n'en est pas à son premier coup d'essai ? installé aux Pays-Bas et en Suisse, sans oublier l'Asie ? suit le chemin des Mobike, vélos orangés en libre-service sans station, mis en place à Manchester en juin dernier. Ces nouveaux marchés mettent à mal les schémas à deux roues des citées européennes, prédisant peut-être des modifications tarifaires ou fonctionnelles des entreprises déjà en place. Ce qui est sûr, c'est que la bataille ne fait que commencer.

Soizic Robet @soizicrobet, le 28 juillet 2017

lepetitjournal.com londres
Publié le 30 juillet 2017, mis à jour le 28 juillet 2017