En se promenant dans la roseraie de Regent's Park, en longeant la Tamise devant la Tate Modern qui change de tête, en savourant un capuccino dans les allées du marché de Camden, impossible de se douter de l'effervescence qui règne sous nos pieds. Et pourtant ! Le Londres « profond » est très fréquenté?
Si Londres prend de l'altitude avec la construction en cours - ou annoncée - d'environ 200 tours dans les 10 ans à venir, le même phénomène se produit aussi à l?inverse, sous terre.
Preuve en est l'inauguration fin janvier dernier du « Lee Tunnel », l'ouvrage le plus profond jamais construit sous Londres (- 80 m). Ce tunnel de 7 m de diamètre, large comme trois bus londoniens, est destiné à collecter près de 40 millions de tonnes d'eaux usées par an.
Cet ouvrage n'est pas le seul sous nos pieds et beaucoup d'autres doivent cohabiter. C'est le cas par exemple du réseau dense et étendu du métro, dont les lignes sont enfouies en moyenne à 24 m de profondeur avec une pointe du côté de Hampstead Heath. Dans ce quartier, une station baptisée Bull & Bush par les employés du métro, a été construite en partie mais jamais achevée (- 67 m). Pour la petite histoire, cette station peut s'enorgueillir d'être la seule à être fermée avant même d'avoir jamais été ouverte, car située notamment dans une zone protégée.
Les métros circulent également à côté de tunnels routiers, d'égouts, de conduites d'eau, de réseaux électriques ou encore de bunkers. Bref, un vrai labyrinthe auquel il faut ajouter deux nouveaux ouvrages emblématiques. Tout d'abord la nouvelle ligne CrossRail (future Elisabeth Line) qui permettra d'ici 2020 de traverser Londres d'Est en Ouest dans des temps record et à une profondeur établie entre 25 et 42 m. Ensuite, la nouvelle autoroute de l?électricité avec la construction des fameux « London Power Tunnels », opérationnels en 2018. 32 km de conduites sont en cours de réalisation afin de répondre à la demande croissante d'électricité et de doter la capitale d'un réseau électrique plus sûr trouvant refuge à 35 m sous terre.
Crédit photos : CrossRail # Matthew Wilcock
Laurent Colin (www.lepetitjournal.com/londres), le 10 août 2016
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