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CATHERINE VETERE - Réunir des talents pour raconter des histoires

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 26 août 2013, mis à jour le 3 juillet 2013

Il y a 25 ans, Catherine Vetere traverse l'Atlantique pour débuter une nouvelle vie dans la capitale britannique. Des rives du Saint-Laurent aux bords de la Tamise, son envie de réunir des talents pour raconter des histoires ne l'a jamais quittée. Cette pour cette raison qu'elle crée en 2011 sa société de production : 4D Pictures. Lepetitjournal.com est allé à la rencontre de cette entrepreneuse à la joie de vivre communicative

Catherine sort d'un rendez-vous avec un écrivain. Une nouvelle rencontre, une nouvelle aventure, une nouvelle histoire à raconter. La productrice aime se lancer dans de nouveaux projets et cela se reflète dans sa carrière, ponctuée de nombreuses expériences.

Durant son enfance au Québec, elle baigne dans un environnement multiculturel. En tant que"vraie Canadienne", elle est issue de l'immigration : ses grands-parents sont d'origine italienne et norvégienne. Ce contexte familial lui donne le goût du voyage et de la découverte."Si on n'expérimente pas différentes cultures, on ne peut pas choisir librement son mode de vie," constate-t-elle. 

Une philosophie à l'image de son destin : il y a 25 ans, elle quitte sa province natale pour la Grande-Bretagne. Une expatriation qui devait être de courte durée, mais un quart de siècle plus tard, Catherine n'envisage plus vraiment d'abandonner la capitale anglaise.

Du Nouveau Monde au Vieux Continent

"Nous habitions à Toronto avec mon mari lorsqu'il a été engagé à Canary Wharf. J'étais enceinte de sept mois et ma vie changeait complètement ! Je ne voulais pas partir... J'ai résisté pendant les cinq premières années de notre expatriation," raconte Catherine. En effet, ses premiers temps à Londres ne sont pas vraiment à la hauteur de ses espérances."Quand je suis arrivée ici je pensais que ce serait facile de s'intégrer car on parlait la même langue, mais non ! La culture est très différente. Je pensais que les Anglais étaient des gens très polis, très bien élevés ... Les films et la télévision véhiculent parfois des impressions trompeuses !" dit-elle dans un éclat de rire.

La jeune femme décide finalement de s'engager dans la vie locale et de s'essayer à l'entreprenariat. En 1991, elle ouvre une chaîne de cafés avec son mari."Je connaissais bien la gastronomie italienne et ce concept n'existait pas dans la capitale. Nous avons décidé de réintroduire le bon café à Londres !" Le couple cède l'entreprise en 2006, mais il est toujours possible aujourd'hui de faire une halte dans un Café Brera.

L'envie d'entreprendre ...

Cette diplômée de l'université de Ryerson en radio et télévision est une mordue de cuisine, mais sa véritable passion demeure le cinéma. Elle choisi  alors de retourner à son premier amour en intégrant la prestigieuse National Film and Television School. Après l'obtention de son diplôme en 2007, elle devient responsable du développement dans une agence de production londonienne. Mais ce poste ne la satisfait pas complètement."J'étais un peu frustrée car la période de développement d'un film est très, très longue ! J'aime les scénarios mais j'ai aussi un esprit pratique. J'ai donc monté ma propre société, 4D Pictures, pour combiner mes deux intérêts."

La productrice québécoise peaufine actuellement la stratégie de vente de Le Week-end, un film réalisé par Christopher Granier-Deferre, fils du célèbre réalisateur français Pierre Granier-Deferre. Une rencontre coup de coeur pour un projet aux accents franco-anglais."On avait déjà fait deux courts métrages ensemble et on cherchait son premier film. Quand on a reçu ce script, on a su que c'était le bon ! On a prévu une date de début de tournage avant même d'avoir le financement !"

Le Week-end raconte l'histoire d'une jeune britannique de 17 ans, amoureuse de son professeur d'histoire. Ce dernier l'invite à un gîte en Normandie pour mettre fin à la relation. Mais le couple rencontre un fugitif français et tout ne se passe pas exactement comme prévu."C'est une véritable co-production franco-britannique. Il a fallu marier le sens de l'humour anglais avec le sens de l'humour français. C'est un mélange formidable entre deux cultures," explique l'entrepreneuse.

... et le goût des belles histoires

Cette passionnée du septième art n'a jamais voulu passer derrière la caméra. Elle préfère soutenir les talents créatifs et dénicher des scénarios originaux."Un bon film est une histoire qui nous engage dès la première scène. Il faut que ça nous amuse, que ça nous dise quelque chose sur la nature humaine," précise-t-elle.

Bien qu'elle préfère les films européens aux productions hollywoodiennes, Catherine s'intéresse au cinéma du monde entier."J'adore Searching for Sugar Man, un film documentaire suédois et britannique. Il communique une véritable énergie pour vivre. J'aime beaucoup aussi The Secret in Their Eyes, un film argentin très bien ficelé."

Après plus de deux décennies passées au Royaume-Uni, Catherine conserve son âme de Canadienne. Ce qui ne l'empêche pas de s'épanouir dans le décor londonien."Londres est une ville faite pour les humains. Je peux passer des journées entières à me balader dans les parcs. C'est agréable de faire partie de la nature dans une ville." Elle constate aussi que tout n'est pas rose dans la capitale britannique."Ici, il faut  travailler énormément  pour vivre, ce qui amène à vivre pour travailler."

La productrice sait toutefois faire la part des choses et prend régulièrement le temps de se ressourcer dans sa propriété de Muswell Hill au nord de Londres mais aussi dans sa maison du Var, dans le sud de la France. Malgré un parcours professionnel empreint de réussite, elle cultive un souhait simple :"mon rêve est de produire un film où les gens se diront : ça m'a changé la vie," conclut-elle avec le sourire.

Caroline Boeuf (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 25 juin 2013

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Publié le 26 août 2013, mis à jour le 3 juillet 2013