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TECHNOLOGIE – La French-Tech et les start-ups françaises

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 27 novembre 2016, mis à jour le 28 novembre 2016

Le Websummit qui s'est déroulé à Lisbonne du 7 au 10 novembre, a été l'occasion pour certaines start-ups françaises de se mettre en avant, notamment grâce à l'organisme La French-Tech. Accélérateur de start-ups, La French Tech permet à de nombreux entrepreneurs français de s'exposer dans les salons économiques et technologiques pour faire valoir leur savoir-faire et leur créativité. Lepetitjournal.com/lisbonne dresse le tableau de ces nouveaux fleurons de l'économie française qui seront peut-être les leaders mondiaux de demain.

La mise en avant des territoires
Toulouse, Montpellier, Marseille, Nantes, sont autant de villes où La French Tech est présente. En tout ce sont 13 zones géographiques qui sont concernées en France. L'objectif affiché par l'organisme fondé en 2013, est de créer un réseau local et un réseau national pour permettre aux start-ups de se développer. Créer la marque La French Tech est aussi une manière de mettre en avant d'autres territoires que l'Île-de-France, qui représente 29% de la richesse nationale, et ainsi apporter une solution à un problème bien français : la prédominance de Paris dans l'économie nationale et à l'échelle internationale. En effet, de nombreuses entreprises décident d'installer leur siège social dans la capitale pour bénéficier de l'étiquette "Paris", nettement plus prestigieuse aux yeux d'entrepreneurs étrangers que Brest, Tourcoing ou Saint-Etienne. Le but de La French Tech est de permettre à d'autres territoires français d'avoir une notoriété à l'internationale et ainsi leur permettre de se développer sereinement, sans être "vampirisés" par la capitale.

Garder les talents
Lepetitjournal.com/lisbonne a rencontré Thibault Coulon ? adjoint LR au maire de Tours en charge du développement industriel de l'économie numérique ? qui s'investit dans le réseau French Tech Loire-Valley, un pôle de développement réparti entre Orléans et Tours. Selon lui, il est de plus en plus difficile de garder les start-ups prometteuses dans la région et parfois même en France. Nombre d'entre-elles ont décidé de s'implanter à Paris ou en région parisienne, d'autres s'internationalisent. Pour contrer cette volonté de départ de nombreuses start-ups, les mairies de Tours et d'Orléans investissent des fonds publics dans des bâtiments qui deviennent des "bâtiments totems", des centres d'hébergement pour différentes start-ups en développement. Le taux d'imposition sur les entreprises est également plus faible qu'en région parisienne et les collectivités territoriales font leur possible pour proposer des réseaux de transports performants, permettant ainsi une grande mobilité. La French Tech Loire-Valley propose également une aide aux start-ups qui font partie du réseau pour qu'elles puissent s'exposer à des salons comme le Websummit, à prix réduit, grâce à des appuis financiers publics.

L'attractivité du Portugal pour les start ups
Lors de la soirée #ReviensLéon, le 8 novembre à Lisbonne qui s'est déroulée en parallèle au Websummit, Matthieu Douziech, fondateur français d'une jeune start-up au Portugal, a dressé un portrait élogieux de l'écosystème économique portugais et lisboète. Les mots qui reviennent le plus souvent dans sa description sont "flexibilité", "disponibilité" et "créativité". En effet, la précédente majorité de droite au Portugal a engagé en 2012 une modification importante du code du travail : augmentation du temps de travail sans contrepartie salariale, réduction du coût du travail, flexibilité des plages horaires. Dans ces conditions, le Portugal attire de plus en plus d'entreprises et de start-ups. Cette description idyllique de l'environnement économique portugais contraste avec le discours de Thibault Coulon (LR). "Le but de Loire-Valley est de lever un maximum de freins qui limite le développement en France" nous explique-t-il. Il poursuit "En France, tout est lent, tout est contraignant pour une entreprise qui veut se développer", il ne nommera cependant pas de frein en particulier. Il conclut "Nous voulons apporter de la rapidité et de la flexibilité".

Les enjeux de développement des start-ups françaises
Aujourd'hui, la France apparaît cependant comme un pôle important d'investissement étranger dans les start-ups, ils sont à leur plus haut-niveau depuis 5 ans. Ils ont augmenté en nombre et en volume et sont passés de 1253 millions d'euros en 2015 à 1507 millions d'euros en 2016. La France se place ainsi au deuxième rang européen, devant l'Allemagne mais derrière le Royaume-Uni. Cet attrait pour les start-ups françaises s'explique par plusieurs facteurs, et notamment celui de la créativité. Les formations d'ingénieur en France sont parmi les plus reconnues en Europe et dans le monde, nombreux sont les diplômés qui sont sollicités à l'étranger. L'autre atout fondamental est la créativité dont ont sues faire preuve certaines start-ups, devenues aujourd'hui des leaders mondiaux ou européens : Blablacar est le numéro un mondial de covoiturage, Meetic est le leader européen des sites de rencontre. Les contraintes liées aux acquis sociaux et à la réglementation du travail semblent contrebalancées par des formations de qualités et la créativité des entrepreneurs français.

Le rayonnement international
Pour se développer, le marché national ne suffit plus aux start-ups. Elles doivent s'exposer à l'international pour recevoir des investissements qui leur permettront de grandir et d'ouvrir des bureaux à l'étranger afin de conquérir de nouveaux marchés. A travers le programme French Tech Ambassadors, La French-Tech cherche à renforcer l'attractivité de l'écosystème économique français afin d'attirer les talents ou les investisseurs étrangers, ou même de faire s'implanter en France des start-ups étrangères.  La French-Tech participe également à de nombreux salons économiques : le Websummit de Lisbonne, le Slush à Helsinki et surtout le CES de Las Vegas, plus grand salon électronique au monde où 30% des start-ups participantes pour l'édition 2015 étaient françaises. La French-Tech s'implante aussi directement à l'étranger grâce aux French-Tech Hubs afin "de structurer les communautés French-Tech dans les grandes métropoles d'innovation", comme l'explique l'organisme sur son site internet. Aujourd'hui, 22 villes sont concernées par ce dispositif notamment New-York, Tokyo, Londres, Barcelone, Pékin, Dubaï ou Berlin.

Les défis pour l'avenir
Les start-ups françaises ont le vent en poupe et la création de la marque La French-Tech les aide à obtenir une reconnaissance internationale indispensable pour se développer sereinement. De nombreux défis attendent cependant les investisseurs français. Le premier est celui de l'innovation et de la créativité, éléments indispensables pour se démarquer de la concurrence et rendre attractif le territoire français. Le second est le défi de l'image de marque : faire sortir de l'imaginaire collectif étranger que la France se limite à Paris et son étiquette de prestige, afin de permettre à d'autres territoires de se développer.

Guillaume Bermond (www.lepetitjournal.com/lisbonne) lundi 28 novembre 2016

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Publié le 27 novembre 2016, mis à jour le 28 novembre 2016

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