Les ?nologues désignent de plus en plus le Portugal comme un nouvel Eldorado pour les amateurs et les producteurs de vin. Si les ventes du neuvième exportateur mondial (2,6% de part de marché) sont au beau fixe, le Portugal peine cependant à concurrencer les producteurs historiques français et italiens.
Un paysage viticole très diversifié
La grande force de la viticulture portugaise est sa diversité. On dénombre au Portugal quatre types de vin doux : le rouge, le blanc, le rosé et le vert. A cela viennent s'ajouter les vins spiritueux qui portent toujours aujourd'hui les exportations portugaises : le Porto et le Madère. Le Portugal dispose de sols, de climats, de types de raisin très variés, ce qui en fait un pays capable de proposer des vins très différents les uns des autres. Au Portugal, le vin est l'apanage des petits producteurs, il n'y a pas de grands domaines de renom comme en France. Pour se faire connaître à l'étranger et exporter, les vignerons portugais ont donc fait le choix de produits de qualité.
(Photos : M.J. Sobral)
L'exportation : une nécessité économique
La crise économique et financière de 2008 a poussé les producteurs de vin portugais à changer de stratégie commerciale. Si avant cette date, le vin portugais était essentiellement destiné au marché national, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Environ 45% de la production est expédiée à l'étranger. Il a fallu trouver de nouveaux marchés pour que les producteurs portugais résistent. Aujourd'hui les principaux consommateurs de vin portugais (tous types confondus) sont la France, les Etats-Unis et la Chine.
La qualité plus que la quantité
Le Portugal reste par la taille un petit pays. Il ne peut pas rivaliser en volume avec les Français et les Italiens, qui dominent outrageusement le marché, ainsi qu'avec les Américains. Ne pouvant rivaliser par le volume, les producteurs portugais se tournent donc vers la production de vins de qualité. Si le volume d'exportation de vin portugais a légèrement diminué ces cinq dernières années, on peut cependant constater que les exportations de vins labellisés DOP (Appellation d'Origine Protégée, par exemple un champagne ne pourra porter l'appellation champagne que si il est produit en région Champagne-Ardennes) et IGP (Indication Géographique protégée, similaire à l'AOP avec des conditions moins strictes) ont augmenté. C'est la baisse des exportations de vins de faible qualité qui tire vers le bas les exportations portugaises, signe d'une transformation de l'approche commerciale des producteurs de vin portugais.
Si les exportations de vin portugais se portent bien, c'est avant tout grâce au Porto. C'est le vin portugais numéro un dans tous les pays. Sa proportion dans les exportations portugaises oscille selon les pays entre 30% et 60%. Cette prédominance très marquée du Porto reflète la difficulté des vins doux à pénétrer les plus gros marchés. La France est le plus gros consommateur mondial de vin, chaque Français consomme en moyenne 47 litres de vin par an, pourtant seulement 1% des vins doux consommés sont d'origine étrangère.
Malgré une augmentation des exportations des vin doux de qualité, le Portugal peine à se faire un nom dans le milieu. Les petits producteurs portugais n'ont pas le prestige de certains noms français ou italiens dans un marché dominé par des pays dont l'évocation est synonyme de qualité (France, Italie, Etats-Unis, Espagne) ou des marques reconnues.
Guillaume Bermond (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) lundi 26 septembre 2016
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