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SIWA - L’oasis millénaire

Malheureusement située dans une zone aujourd'hui peu recommandée par les autorités à la fois égyptiennes et européennes, l'oasis de Siwa n'en reste pas moins une formidable destination pour qui veut s'évader. Entre désert et palmiers à dattes, berbères et pharaons, Siwa est un creuset de cultures et de traditions qui en font une place à part dans le paysage touristique égyptien.

 

Siwa, le désert et les palmeraies

A 70 km de la frontière libyenne et à 300 km de la Méditerranée, Siwa est une oasis réputée dans tout le monde méditerranéen, et depuis la Haute Antiquité égyptienne. Les formations calcaires qui surplombent le désert créent en effet un paysage fascinant, où les montagnes (el djebel) remplacent les dunes, et où les lacs salés forment des lagons irréels alors que se termine le Sahara.

Irriguée par les sources qui jaillissent des nappes souterraines, l'oasis s'est très tôt développée, sous influence berbère, grâce à une agriculture endémique et très vite reconnue dans tout le bassin méditerranéen, autour des dattes et des olives.

Aujourd'hui encore, le festival de Siwa rend d'ailleurs hommage à la culture des dattes rouges, un fruit sacré dans la tradition musulmane. Les palmeraies et les oliveraies offrent ainsi de bucoliques balades, vertes et luxuriantes, qui confèrent à Siwa une particularité unique dans le panorama touristique égyptien.

 

L'oracle, Cléopâtre et les dattes

Habitée depuis l'antiquité égyptienne, peuplée par des tribus originaires de l'Ouest (Berbères en particulier), et à qui l'on doit les constructions en glaise et sel dans la vieille ville, Siwa n'en a pas moins connu une forte influence pharaonique, notamment à partir de l'ascension sur le trône égyptien des pharaons ptolémaïques grecs. C'est pourquoi on retrouve les vestiges de nombreux monuments théologiques, dont le plus célèbre d'entre eux le temple de Jupiter-Amon, sur l'acropole d'Aghourmi, qu'Alexandre le Grand lui-même a visité, en raison de la présence d'un oracle célèbre, capable de justifier auprès de la population de l'ascendance divine du monarque. 

 

Ruines du temple d'Amon - by Heather Cowper

Les ruines de ce temple sont encore visitables, et l'on y découvre quelques bas-reliefs qui témoignent des cérémonies qui se déroulaient aux alentours du VIIème siècle avant J-C.

En bas de l'acropole, on trouve le vestige du temple d'Amon, un mur relativement haut où figure quelques bas-reliefs retraçant le rite de l'ouverture de la bouche.

Mur du temple d'Amon à Siwa - (c) passion-egyptienne.fr 

Mais Siwa est aussi connue pour sa nécropole, d'époque ptolémaïque, creusée à même le calcaire. Nommée Gebel el-Mewta (« Montagne des morts »), elle se situe à l'extérieur de la ville. Dernière demeure de notables siwis ou issus de toute l'Egypte, et il semble qu'aujourd'hui encore, toutes les tombes n'aient pas été creusées.

 

Enfin, ce sont bien les sources qui font la grande renommée millénaire de l'oasis, dont la plus connue, appelée « Bain de Cléopâtre » est accessible et l'on peut s'y baigner. Cette source est réputée être fraîche le jour et chaude la nuit, ce qui lui a valu aussi le surnom de « Bain du Soleil » puisque l'on imaginait que l'astre lui-même s'y couchait. Les sources thermales sont prisées par les touristes, qui peuvent venir y soigner toutes sortes d'affections, et ajouter même à ce traitement des bains de sable dans le désert, selon une tradition berbère ancestrale.

 

Riche de la mixité de ses traditions et cultures, Siwa offre donc de multiples opportunités d'évasion, chargées d'histoire ou de bien-être, qui raviront les amateurs d'évasion, notamment dans les périodes plus « fraîches » du calendrier (à partir de novembre et jusqu'à février).

Crédits photos : WikiCommons sauf mention contraire 

 

Quentin Boissard (www.lepetitjournal.com/le-caire) - Jeudi 29 octobre 2015