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COP21 - Pour la planète, l’Egypte s’engage déjà

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 décembre 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

Hier s'est ouverte à Paris la COP21, la conférence mondiale sur le climat, visant à réguler les émissions polluantes des puissances industrielles mondiales contre le changement climatique.

Partie prenante des négociations, l'Egypte du Président Sisi et ses représentants s'est rendue à Paris pour défendre ses positions et ses investissements pour les énergies renouvelables. L'occasion de faire le point sur les récents efforts menés pour la diversification énergétique en Egypte.

Un enjeu d'abord économique

L'Egypte, depuis la chute de l'ex-dictateur Hosni Moubarak, supporte tant bien que mal un réseau de production et distribution d'énergie parfois capricieux. Combien à Maadi, Zamalek, Heliopolis ou ailleurs ont eu à souffrir des nombreuses coupures de courant dans les dernières années? De fait, bien que l'Egypte soit un producteur net de gaz et de pétrole, les exportations vers les Etats du bassin méditerranéen laissent le pays avec un volume d'hydrocarbures critique quand la consommation nationale doit augmenter : climatisation, consommation industrielle?

L'Egypte vit donc fréquemment un paradoxe, celui de devoir importer son énergie pour alimenter sa consommation domestique alors qu'elle exporte les hydrocarbures de son sous-sol, grevant une facture énergétique qui pèse sur les comptes publics.

Dans les discussions bipartites qui ont animé la première journée de négociations de cette COP21, les présidents Sisi et Hollande ont ainsi échangé sur la coopération économique et énergétique franco-égyptienne et euro-égyptienne, notamment le financement de 500 millions de dollars accordé par l'EBRD (European Bank for Reconstruction and Development) pour un vaste plan de centrales solaires pour environ 2000 MW.

 

Plusieurs grands projets engagés

Depuis son accession au pouvoir, Sisi a engagé un vaste programme de réformes et d'investissements visant à moderniser, diversifier et sécuriser le secteur énergétique égyptien. Et malgré la découverte d'un gisement gazier de dimension exceptionnelle en mer Méditerranée, l'Egypte mise beaucoup sur une diversification de ses sources d'énergie. Nucléaire, avec la mise en construction de la première centrale nucléaire à Dabaa, près d'Alexandrie, en coopération avec la Russie, mais aussi une diversification dans les énergies renouvelables non polluantes, affichant une volonté « verte » d'une ampleur rare en Afrique.

Il y a ainsi près de 4000 MW de production verte mise en chantier en Egypte, mêlant solaire, éolien et hydraulique, avec un objectif de 20% de production issus des énergies renouvelables d'ici 2020.

Sur les rives de la Mer Rouge ou du Nil se développent ainsi plusieurs projets de différentes échelles : une ferme éolienne de 50 MW à Zafrana, près du canal de Suez, et l'inauguration dimanche dernier de la plus grande ferme éolienne du Moyen-Orient à Gabal El-Zeit, pour une capacité de 200 MW, une centrale solaire de 20 MW à Hurghada, la modernisation de la centrale hydroélectrique d'Assouan et le projet égypto-éthiopien du Blue Dam?

 

L'appétit international pour l'énergie « made in Egypt », un atout pour la croissance verte

Outre les compagnies pétrolières et gazières, de nombreuses sociétés étrangères se sont engagées dans les appels d'offres pour gérer la production et la distribution d'énergie verte en Egypte. Bénéficiant de conditions économiques compétitives de la part du gouvernement égyptien, celles-ci vont pouvoir se partager un gâteau qui représente près 12 milliards de dollars d'investissements sur le territoire. Un chiffre suffisamment intéressant pour convaincre que l'on peut concilier écologie et économie pour une véritable « croissance verte »

  

Quentin Boissard (www.lepetitjournal.com/le-caire) - Mardi 01 décembre 2015

Publié le 1 décembre 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

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