Elles sont plus d'un million à travailler en Afrique du Sud. Les « domestic workers » ou travailleuses domestiques font partie intégrante d'autant de foyers, s'occupant du ménage, des enfants et parfois de la cuisine. Pourtant leur profession est considérée comme l'une des plus précaires, bien que des lois et règlementations aient été mises en place. Un point sur leurs droits et les devoirs de leurs employeurs.
Le salaire
Le ministère du Travail sud-africain a récemment annoncé une hausse du salaire minimum des travailleuses domestiques allant de entre R1.993,82 (zones rurales) à R2.230,70 (zones urbaines) par mois pour une semaine de plus de 27 heures travaillées.
Cependant ce montant reste nettement inférieur aux dépenses de ces femmes qui subviennent souvent, à elles seules, aux besoins de leur famille. Lors d'une récente manifestation en octobre dernier, Julius Malema, le leader des « Combattants pour la liberté économique » (EFF), réclamait un salaire minimum de R4.500.
L'agence Marvellous Maids recommande de payer entre R2.500 et R2.900 par mois une travailleuse domestique qui s'occupe des tâches ménagères, au moins R3.500 celle qui a des responsabilités supplémentaires, notamment auprès des enfants. Celles qui ont d'excellentes recommandations et de l'expérience peuvent gagner près de R4.500. Celles qui ont des qualifications supplémentaires peuvent s'attendre à une augmentation du salaire de base, par exemple si elles savent cuisiner ou conduire. Pour les « live-out », les frais de transport devraient être couverts et pour les « live-in », le logement et la nourriture devraient faire partie du package ainsi qu'un logement aux normes.
Le logiciel Living Wage a été créé pour estimer le montant des dépenses mensuelles d'une employée domestique et comparer ce montant avec son salaire actuel.
Les horaires de travail
Conformément à la loi, les travailleuses domestiques ne doivent pas travailler plus de 45 heures par semaine et plus de neuf heures par jour sur une semaine de cinq jours travaillés ou plus de huit heures par jour sur une semaine de plus de cinq jours travaillés.
En ce qui concerne les heures supplémentaires, elles sont limitées à 15 heures par semaine et sont majorées de 50% ou compensées par des jours « off » avec l'accord de l'employée. Les dimanches et les jours fériés, les heures supplémentaires sont majorées de 100%. Les majorations pour heures supplémentaires sont calculées sur la base du salaire horaire.
Les congés
Vacances
Les travailleuses domestiques employées à temps plein ont droit à un minimum de trois semaines de vacances par an.
Maladie
Une employée a droit à six semaines d'arrêt maladie payé sur une période de trois ans.
Maternité
Une employée a droit à jusqu'à 4 mois consécutifs de congé maternité. L'employeur n'a pas l'obligation de payer l'employée pendant cette période. Toutefois l'employeur et l'employée peuvent s'entendre sur un montant mensuel que l'employée percevra pendant son absence. La mère peut aussi toucher des indemnités auprès de l'UIF (Unemployement Insurance Fund) durant ces quatre mois.
L'aspect légal
Le contrat
Un modèle est disponible sur le site du ministère du Travail, à télécharger ici.
Fin de contrat
Un employeur qui souhaite licencier son employée de maison doit lui donner une semaine de préavis si celle-ci a travaillé pendant six mois ou moins et un préavis de quatre semaines si elle a travaillé plus de six mois. Les travailleuses domestiques ont également droit à une indemnité de départ d'une semaine pour chaque année de service.
Un employeur ne peut mettre fin à un contrat que s'il existe un motif réel et sérieux et en suivant des démarches précises selon le document intitulé "Basic Conditions of Employment Act".
L'assurance chômage
Il tient de la responsabilité de l'employeur d'inscrire son employée dans un fonds d'assurance chômage (Unemployment Insurance Fund, UIF) à condition que celle-ci travaille plus de 24 heures par mois et soit munie d'un numéro d'Identity Document (ID). Les cotisations mensuelles s'élèvent à 2 % du salaire du travailleur (répartis de façon égale entre l'employeur et l'employée).
www.lepetitjournal.com/johannesbourg Jeudi 10 mars 2016
Credit photo : Salome Molefe est une ?domestic worker? et une syndicaliste à Johannesburg. Credit: Solidarity Center/Jemal Countess. 2014.
Sources :
http://www.passop.co.za/your-rights/domestic-workers-rights
http://www.labourguide.co.za/
DOMESTIC WORKERS – Ce que vous devez savoir
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