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BUSINESS - Accroitre les relations entre l’Afrique du Sud et l’Afrique francophone

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 6 juillet 2016, mis à jour le 14 juillet 2016

La conférence « Doing Business in Francophone Africa » a réuni 200 hommes d'affaires, entrepreneurs, et chef d'entreprises mercredi 29 juin dernier à Johannesburg. Des tables rondes, discussions et séances de networking étaient organisées afin de favoriser les échanges commerciaux entre l'Afrique du Sud et l'Afrique francophone. Rencontre avec Damien Guyard attaché pour la coopération pour le français à l'Ambassade de France et l'un des organisateurs de la conférence, Son Excellence Bene L. M'Poko l'Ambassadeur de la République Démocratique du Congo, Alassane Ndiaye un homme d'affaire ivoirien et Josue Tandoum Waffo un chef d'entreprise camerounais, qui partagent leur point de vue.


Le forum faisait suite à l'événement « French for Professional Use » organisé en avril 2015 et avait pour vocation de mettre en relation les entreprises sud-africaines souhaitant investir en Afrique francophone, et en particulier : le Cameroun, la Côte d'Ivoire et la République Démocratique du Congo (RDC). Ces trois pays ont été choisis en croisant des indicateurs de développement économique et de croissance ainsi que la facilité de faire des affaires avec ces derniers. S'y est ajouté un aspect géographique, puisque ces pays sont les portes d'entrée de trois régions avec la Côte d'Ivoire pour l'Afrique de l'Ouest, le Cameroun pour l'Afrique centrale et la RDC pour sa proximité avec l'Afrique du Sud et les liens qui existent déjà entre les deux pays, notamment dans le secteur minier.

Damien Guyard explique : « L'idée est de revenir sur les clichés qui circulent en Afrique du Sud sur les investissements en Afrique francophone : il y a de réelles opportunités d'affaires. Une des possibilités est de co-investir avec une entreprise française ou avec des entreprises des trois pays cibles aujourd'hui ».

Il ajoute : « Un des objectifs du forum est de montrer que la langue n'est pas un obstacle, même si la maitrise du français constitue un atout. Il est donc important que les Sud-Africains en aient conscience et se forment au français, ainsi qu'aux aspects plus culturels ».

Le poids de la langue française dans le monde des affaires en Afrique du Sud et sur le continent

Damien Guyard, dont le rôle est de promouvoir le français au sein du pays, explique : « On considère que l'enseignement du français aujourd'hui en Afrique du Sud doit être orienté vers un objectif professionnel. L'Alliance Française propose d'ailleurs une offre « corporate » pour les entrepreneurs sud-africains qui souhaitent se former au français ». Il développe : « De manière plus large on promeut le français aussi dans les universités et les écoles comme une langue de l'emploi, autant que comme une langue de la culture. Pour les Sud-Africains qui se forment en français, il y a de réels débouchés professionnels ».

Selon Josue Tandoum Waffo, il est clair que la langue française est incontournable pour faire des affaires en Afrique francophone. Il observe : « Les Sud-Africains sont fascinés par le français et la culture française. Ils se rendent compte maintenant de la nécessité de faire l'effort d'apprendre la langue française s'ils veulent faire des affaires avec l'Afrique francophone ». Au sein même de son organisation, Josue Tandoum Waffo s'est entouré de collaborateurs et d'un personnel multi-linguistes. « Cela nous offre plusieurs langues de travail. C'est très important d'avoir un personnel qui parle plusieurs langues surtout en Afrique ».

L'ivoirien Alassane Ndiaye estime que dans le monde des affaires, l'anglais est la langue la plus parlée, en ce qui concerne les investissements, transactions, relations commerciales d'un niveau relativement élevé. Cependant il ajoute : « Quand il s'agit de relations d'affaires pour des opportunités de taille moyenne ou petite, il faut à tout prix s'adapter à la langue locale du pays d'accueil. Par exemple, quand il faut signer des contrats, ils doivent se faire en français. »

Les opportunités d'échanges commerciaux entre l'Afrique du Sud et l'Afrique francophone

Alassane Ndiaye remarque que les opportunités d'affaires sont par secteur, par exemple dans l'industrie agroalimentaire, dans les infrastructures mais aussi de plus en plus dans les services, notamment tout ce qui est « retail ». Il poursuit : « L'Afrique du Sud est un leader dans le domaine et a beaucoup à offrir à l'Afrique francophone, particulièrement en ce qui concerne les centres commerciaux et les « mixed use developements » qui allient les galeries marchandes, hôtels et bureaux dans un même bâtiment ».

L'Ambassadeur de la République Démocratique du Congo Son Excellence Bene L. M'Poko déclare : « Le Congo est un grand pays qui regorge de ressources naturelles et d'opportunités d'investissements illimitées, telles que dans le secteur minier, des télécommunications, de l'agriculture, de l'agro-industrie, de la nouvelle technologie, et de l'immobilier ». D'autre part, la mise en place du programme « Doing Business in Congo » a permis d'améliorer le climat des affaires et de réduire les contraintes administratives pour investir au Congo. Il estime que le Congo offre plus d'opportunités pour les hommes d'affaires sud-africains que pour les Congolais installés en Afrique du Sud. Il explique que ces derniers préfèrent faire des affaires au Congo à partir de l'Afrique du Sud. Il ajoute : « Nous encourageons les hommes d'affaires congolais à exploiter et examiner les opportunités en Afrique du Sud. Cela va venir ».

Installé depuis une dizaine d'années en Afrique du Sud, le camerounais Josue Tandoum Waffo est confiant. Il déclare que les relations d'affaires entre l'Afrique du Sud et l'Afrique francophone vont se renforcer. Il ajoute : « Ce forum est très utile pour les entreprises sud-africaines, françaises et africaines. Avec des forums comme celui-ci, les échanges vont s'intensifier davantage ».

Aller au-delà de l'obstacle de la langue et des différences culturelles

Selon Alassane Ndiaye, qui a voyagé et travaillé dans de nombreux pays, le monde des affaires à l'international se pratique à l'anglo-saxonne. Il précise : « Il faut donc être très pragmatique, direct dans les affaires et s'assurer d'avoir des engagements signés. Une fois que c'est signé on ne revient plus dessus. Les Sud-Africains comme les Ivoiriens doivent s'adapter à ce juste milieu ».

L'Ambassadeur de la République Démocratique du Congo précise que les différences linguistiques ne sont pas un handicap dans son pays car beaucoup de congolais, surtout des jeunes, parlent anglais. Il poursuit : « Sur le plan technique nous avons adhéré à l'OHADA (Organisation for the Harmonization of Business Law in Africa). Cela nous a permis d'uniformiser et d'harmoniser les règles dans le secteur de la comptabilité et dans le cadre juridique, qui parfois nous donnent des difficultés ».

Josue Tandoum Waffo résume le secret de bonnes relations d'affaires entre deux cultures différentes en quelques mots : l'humilité et l'ouverture d'esprit. Il conclut : « Il faut éviter les à priori et les clichés, et il faut venir avec l'attitude de découvrir et d'apprendre. A partir de ce moment, cela devient plus facile de s'intégrer ».

Le forum était organisé par l'Ambassade de France en Afrique du Sud et le Centre for Dynamic Markets (CDM) au Gordon Institute of Business Science (GIBS), en partenariat avec Mazars South Africa, AfricaFrance, Business France, la Chambre franco-sud-africaine de Commerce et d'Industrie (FSACCI), Business Unity South Africa (BUSA) et le Black Business Council (BBC).

www.lepetitjournal.com/johannesbourg Jeudi 7 juillet 2016

Crédit photo : Ambassade de France en Afrique du Sud

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