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AEFE – Entretien avec Stéphane Pollack, directeur Primaire au Lycée Jules Verne

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 30 mars 2017, mis à jour le 30 mars 2017

13 ans d'expériences à l'étranger et 7 ans en France, 4 pays et 3 continents? c'est en quelques chiffres le parcours du nouveau directeur Primaire au Lycée Jules Verne (LJV), qui a pris ses fonctions à Joburg en septembre 2016. M. Pollack parle avec enthousiasme de la richesse du réseau Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) à laquelle le LJV appartient, de son fonctionnement et de sa particularité ainsi que de son rôle. Rencontre.


Un parcours international

Au cours de ces 20 dernières années, M. Pollack aura parcouru l'Afrique, l'Asie et enfin l'Europe pour mieux repartir en direction de l'Afrique du Sud.

Au Nigeria, M. Pollack a travaillé pendant 4 ans de 2001 à 2005 au sein de l'école de l'entreprise Peugeot affiliée à la Mission laïque française. A Alger, où il est resté de 2005 à 2008, il a été l'acteur de la réouverture de la première école primaire française depuis 1993 avec un pôle de 16 entreprises. En tant que directeur de ces deux écoles, mais aussi en tant qu'enseignant (« on fait tous les rôles ! », précise-t-il !), il aura été confronté à des situations aussi nombreuses que diverses. Il se remémore une anecdote au Nigeria où il s'est retrouvé nez-à-nez avec un cobra de 2.5 mètres, qu'il a dû affronter pour assurer la sécurité des enfants et des employés de l'école ! Fort de sept ans d'expérience sur le continent africain, M. Pollack a postulé à l'AEFE pour accéder à un rôle de direction d'école et a travaillé au Lycée français de Delhi en Inde pendant cinq ans.

Après ces années enrichissantes à l'étranger, il était temps de faire une pause et de rentrer en France. Malgré son rattachement à l'Académie de Clermont-Ferrand, il a rejoint le siège de l'AEFE pendant trois ans de 2013 à 2016, en tant qu'adjoint au chef du secteur Afrique : il avait, à sa charge la gestion du personnel et le suivi des projets d'établissements sur toute l'Afrique. C'est à ce poste de poids qu'il a gagné en expérience et en expertise sur la gestion de crise (humanitaire et politique), mais aussi en terme diplomatique étant en contact régulièrement avec les nouveaux ambassadeurs de France et les COCACs. Son rôle consistait d'une part, à sensibiliser au bon fonctionnement des établissements du réseau avec un travail d'influence, de préparation et d'information, à optimiser les ressources humaines, et d'autre part à gérer les enquêtes de rentrées et, évidemment, à communiquer de façon soutenue avec les chefs d'établissements.

L'année 2016 a marqué son départ pour l'Afrique du Sud où il se retrouve maintenant dans ses fonctions de directeur Primaire et de la Maternelle, qui comptent 23 classes en tout !


La richesse du réseau AEFE

Les établissements AEFE accueillent des élèves du monde entier. « Les français sont minoritaires ou presque dans la plupart des établissements AEFE. C'est une constante ! », affirme M. Pollack. A Johannesburg par exemple, 57 nationalités sont représentées avec environ 50% de français, 30% de francophones et autres nationalités et 20% de Sud-Africains sur l'ensemble de l'établissement. « Cette diversité fait la richesse du réseau », poursuit-il.

Un même programme scolaire est proposé dans tous les établissements. Pour les élèves amenés à voyager qui intègrent le réseau, la continuité du système français, la politique plurilingue et le dispositif de langue innovant et audacieux sont fortement appréciés. Le Directeur précise d'ailleurs que l'AEFE a le projet de proposer une 3e langue dès le CM1 avec une initiation à l'allemand et à l'espagnol.

De plus, la priorité pour les inscriptions est donnée aux enfants issus du réseau quelle que soit leur nationalité : ils sont inscrits automatiquement dans leur niveau sans réévaluation, grâce au livret scolaire (qui est maintenant électronique suite à la réforme de 2016).

Bien que l'AEFE transpose les programmes de l'Education Nationale, chacun est adapté au terrain selon les langues et les cultures. L'AEFE met l'accent sur l'accompagnement, le développement de programmes personnalisés pour les enfants en difficulté, la création de groupe de besoins, et dorénavant l'évaluation se fait sur les compétences plutôt que basiquement sur les notes..

Le réseau semble être victime de son succès. M. Pollack explique : « Il y a une vraie problématique des espaces un peu partout avec une explosion des demandes dans le monde, sauf pour les pays en crise ». De nombreux établissements construits dans les années 70 ont besoin d'être rénovés et adaptés à la tendance croissante des inscriptions. Le directeur poursuit : « Avec moins de ressources pour investir, l'idée étant d'éviter de trop augmenter les frais de scolarité, nous nous trouvons, dans de nombreux établissements, face à des difficultés dans l'utilisation des espaces communs et des locaux de classes ».

Les deux casquettes du directeur Primaire

Dans son rôle, M. Pollack assure les volets administratif et pédagogique et se trouve au sein d'une communication triangulaire entre les enseignants, les parents et les élèves. Ses fonctions incluent la mise en ?uvre du programme français, la gestion de l'emploi du temps des maîtres des écoles, l'attribution des volumes horaires adéquats pour chaque discipline, la sécurité des sorties scolaires et des classes découvertes, le suivi individualisé des élèves et l'intégration des enfants à mobilité réduite et/ou ayant des problèmes psychologiques. Il est aussi chargé de la communication avec les familles à travers des instances avec les représentants et associations de parents.

En ce qui concerne les maitres des écoles, il agit dans l'action de formation, l'accompagnement des personnels non titulaires (visites dans les classes) pour s'assurer que les programmes soient bien respectés et les moyens pédagogiques bien utilisés. Il y a un accompagnement tout particulier des enseignantes de la Maternelle, notamment dans l'utilisation des langues, la surveillance dans la cour, et la gestion des enfants malades ou blessés.

Sur le plan pédagogique, il participe également à la mise en place du projet d'établissement avec une ouverture sur le pays d'accueil et un travail au niveau des langues. Il ajoute : « En tant que directeur Primaire, je suis là pour proposer des solutions ».

www.lepetitjournal.com/johannesbourg Jeudi 30 mars 2017

Photos : Lycée Jules Verne.
Haut : M. Pollack avec l'un des élèves du LJV et l'un des parrains du tournoi de rugby, Boela DU PLOOY, seconde ligne, vainqueur de la Currie cup en 2005 avec les Cheetahs et surtout champion de France en 2007 avec le Stade français, Bas : Remise des médailles avec tous les sponsors et l'Ambassadeur de France en Afrique du Sud, M. Christophe Farnaud.

lepetitjournal.com johannesbourg
Publié le 30 mars 2017, mis à jour le 30 mars 2017

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