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VANDERBIJLPARK - Ils ont quitté la France du général de Gaulle…

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 8 février 2017, mis à jour le 8 février 2017

Samedi 28 janvier le consul général de France à Johannesburg, monsieur Raymond Quereilhac est allé comme tous les ans, avec le président de la Société Française de Bienfaisance de Johannesburg, Olivier Lammens, rendre visite et partager la traditionnelle galette des rois avec la communauté française de Vanderbijlpark, petite bourgade industrielle à une centaine de kilomètres au sud de Johannesburg. Bénédicte Champenois Rousseau était de la partie et a rencontré ces français arrivés entre la fin des années 60 et le début des années 70 qui ont fait souche sur place et ne sont jamais repartis. Il paraît qu'il y a eu jusqu'à 800 français à Vanderbijlpark.


Cela m'intéressait d'entendre leurs histoires, leurs expériences si différentes de celles des ?expats? arrivant aujourd'hui dans les banlieues nord de Johannesburg. Ils étaient une vingtaine, dans la salle d'un petit hôtel de Vanderbijlpark. Certains parlant encore très bien le français, certains l'ayant un peu oublié, truffant leurs conversations de mots ou d'expressions anglaises ?so? so?? ou afrikaner? Certains un peu cabossés par l'âge, ils ont allègrement passé la barre des soixante-dix ans! Les deuils, la vie, en ont marqués quelques-uns. D'autres semblent avoir mieux tenu le choc, parlant fort et marchand droits comme des i, certains avec enfants et petits-enfants, heureux en tout cas de se retrouver et de partager ce moment.


Vanderbijlpark n'est pas vraiment le genre de bourgade dont vous entendrez parler dans les guides touristiques. C'est une ville industrielle créée dans les années 20 sur les bords de la rivière Vaal par l'ingénieur Henrik Van der Bilj. Un bastion de cols bleus afrikaners. Avec les villes voisines de Sasolburg et Vereeniging, elle forme le triangle industriel du Vaal, regroupant aciéries, raffineries et autres complexes industriels. Elle compte 95 000 habitants majoritairement blancs (à plus de 54%). Une partie de Vanderbiljpark a été construite par ISCOR (South African Iron and Steel Corporation, maintenant passé sous la houlette d'Arcelor Mittal) pour loger ses employés. Le long des rues portant des noms d'hommes de lettres : Shakespeare, Milton, Balzac? des barres de bâtiments similaires en briques à un étage en briques avec petite cour, aujourd'hui un peu mités pompeusement baptisés ?terraces?, rappellent les cités industrielles de l'Angleterre ou du Nord de la France.


J'ai pu discuter avec plusieurs des participants qui m'ont racontés des histoires de vies très émouvantes et parfois surprenantes. Ils sont arrivés dans la même décennie, entre 61 et 71, avec des parcours qui reflètent ce qu'était la France sous de Gaulle et Pompidou, une histoire qui contraste avec le thème rebattu des trente glorieuses ou la nostalgie de cette France des années 70 si télégénique. C'est de cette France-là qu'ils ont eu envie de partir, de changer d'air, d'horizon. Ils venaient de régions variées. L'une de mes interlocutrices était une pied-noir de la région d'Oran, arrivée en 62 et installée dans le Tarn mais elle n'en supportait pas le climat. Le mari d'une autre était maçon et ne trouvait pas de travail dans sa Normandie natale, ils avaient envie de changer. Une autre est venue à vingt ans avec ses parents, toute la famille déménageait alors, elle n'allait pas rester. Un de mes interlocuteurs venait de Lorraine où il était ajusteur dans une usine, l'autre était électricien dans la région bordelaise. Ils n'aimaient pas le climat social dans ces années 67-68. En Lorraine, les mines commençaient à fermer, il y avait des grèves. Ils ont lu les annonces dans les journaux locaux. ISCOR proposait à des personnes qualifiées des contrats de trois ans pour venir travailler en Afrique du Sud, avec billets d'avion (aller-retour) pour toute la famille, logement sur place. Ils sont allés aux réunions d'information, se sont dit ?pourquoi pas??, ont tout liquidé en France et ont pris l'avion (d'Orly? du Bourget?). Certains se sont mariés à la hâte pour pouvoir venir ensemble. Ils ont atterri à Johannesburg (?l'aéroport était tout petit alors!?) avec quelques valises. Et le maire de Vanderbiljpark est venu les chercher. Et là, ils ont découvert un autre monde, une autre culture.

-> Lire la suite de l'article sur le blog Ngisafunda

Bénédicte Champenois Rousseau
 (www.lepetitjournal.com/johannesbourg) Jeudi 9 février 2017

A propos de Bénédicte Champenois Rousseau

Installée en Afrique du Sud depuis octobre 2015, Bénédicte est sociologue et a enseigné la sociologie en France notamment à Sciences Po Paris tout en effectuant des missions de recherche pour des organismes de recherché publics ou des organisations non gouvernementales. Ses sujets de predilection: la santé publique, l'éducation et le ?women empowerment?. Elle a créé à Johannesburg le réseau professionnel de femmes francophones Work In The City JHB et met en ?uvre son goût pour l'écriture sur son blog ngisafunda.wordpress.com et le blog d'Enko Education 

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Publié le 8 février 2017, mis à jour le 8 février 2017

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