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DANCE UMBRELLA – Le rendez-vous de la danse contemporaine africaine

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 10 février 2017, mis à jour le 10 février 2017

Les amateurs des arts du spectacle se retrouvent chaque année pour vibrer au rythme des danseurs. Depuis 29 ans, cette plateforme unique en son genre sur le continent réunit les talents locaux et internationaux, les « jeunes qui montent » ou encore les artistes plus établis. Georgina Thomson, à la tête du festival depuis 22 ans, décrit cette expérience comme une aventure incroyable. Cinq questions à la Directrice du DU.


1/ Quels sont les temps forts du festival ?

S'il fallait choisir trois spectacles, je citerais tout d'abord la création ?Workers CHANT? qui ouvre le festival. Le spectacle se déroule au Workers Museum à Newtown, anciennement un "compound" où logeaient les travailleurs migrants africains noirs. Le chorégraphe Nhlanhla Mahlangu rend hommage à tous ces hommes qui ont contribué à la construction de la ville de Johannesburg.

Puis le spectacle de Mamela Nyamza, "De-Apart-Hate", que la chorégraphe a créé lors d'une résidence à l'université du Maryland à Washington. La sud-africaine se penche sur l'histoire de l'humanité et dénonce toutes sortes d'oppressions et leurs responsables.

Finalement, "Trophée" de Béatrice Graf et Rudy Van Der Merve, un artiste sud-africain installé en Suisse, est une installation artistique dans l'enceinte de la National School of the Arts. Avec une touche de land art, la création met en scène la relation entre l'homme et la nature.

Après avoir donné la parole aux femmes l'année dernière, le DU, pour cette édition, met en avant de jeunes artistes qui n'ont pas encore eu l'opportunité de se présenter sur la scène de festivals à dimension internationale. Nous présenterons des créations commissionnées par le festival, je recommande tout particulièrement "When They Leave" de Kirvan Fortuin.

J'aime ce qui est différent, le programme sera très intéressant et varié. Il y aura aussi de nombreuses représentations inédites.


2/ Comment décririez-vous la danse contemporaine sud-africaine en quelques mots ?

La danse contemporaine sud-africaine n'a cessé d'évoluer au cours des deux dernières décennies. Les artistes se sont ouverts au monde et ont eu l'opportunité de découvrir des créations présentées sur la scène internationale et de travailler avec des chorégraphes du monde entier. Ils ont réussi à produire des créations avec une identité sud-africaine. Cependant je trouve que nos regards sont encore très tournés vers l'Europe et pas assez centrés sur l'Afrique du Sud. Il y a tant de styles de danse comme le hip hop, le pantsula, la danse traditionnelle, le ballet, l'afro-fusion que les artistes peuvent incorporer pour créer un nouveau style. Il y a une multitude de possibilités.

Les artistes doivent observer et apprendre de leurs collègues à l'international puis décortiquer ce qu'ils ont appris. Le chorégraphe sud-africain, Vincent Mantsoe, qui a vécu 20 ans en France, a su s'imprégner de son environnement tout en gardant son identité et son style unique, tout comme Robyn Orlyn à sa façon.

Malheureusement en Afrique du Sud, dans un contexte volatil, les financements des projets de danse sont irréguliers, les artistes qui sont reconnus en Europe sont moins sous pression. Beaucoup de chorégraphes et danseurs basés en Afrique du Sud sont forcer de travailler d'un projet à l'autre par manque de fonds. Il est temps de se mobiliser pour assurer un futur durable.


3/ Pourquoi ne faut-il pas rater le Dance Umbrella ?!

Chaque année, quand je m'assois dans l'auditorium, je suis stupéfaite par ce que je vois et ce qui se passe sur la scène de la danse contemporaine sud-africaine : imagination, créativité et expérience. Cette année, le festival propose 16 programmes avec des travaux différents et des artistes de tout horizon. Le festival est très ?user friendly? (facile d'accès) puisque la majorité des spectacles se déroule dans les locaux du Wits Theatre : vous pouvez regarder plusieurs spectacles entre 19h et 21h et pourquoi pas poursuivre la soirée dans un des restaurants de Braamfontein recommandé par Johannesburg In Your Pocket ?!

4/ Le programme inclut-il des créations d'artistes francophones ?

Oui ! "Corps" de Moeketsi Koena, Gaby Saranouffi et Denis Rion et "Lady, Lady" de Gaby Saranouffi, Desiré Davids et Edna Jaime, tous deux soutenus par l'Institut Français d'Afrique du Sud.

5/ Comment décririez-vous la relation entre le festival et la France ?

Nous avons entretenu une relation privilégiée avec la France et tout particulièrement avec l'Institut Français d'Afrique du Sud depuis ses débuts dans le pays qui remontent à 1995. J'ai été invitée en France pour visiter des espaces artistiques et observer comment ils travaillent et c'est ce qui m'a inspiré la création du Dance Space à Newtown. C'est un partenariat solide.


Informations pratiques

Du jeudi 23 février au dimanche 5 mars
Facebook Dance Umbrella Johannesburg 
Twitter @danceumbrellaSA 
Consultez le programme sur le site officiel 
Réservations

Crédits photos : Georgina Thomson : photographe Graham Bennett, De-Apart-Hate : photographe Oscar O'Ryan, Trophée : photographe Beatrix Gyenes, Worker's CHANT : photographe Evans Mathibe

www.lepetitjournal.com/johannesbourg Vendredi 10 février 2017

lepetitjournal.com johannesbourg
Publié le 10 février 2017, mis à jour le 10 février 2017

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